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Presquevoix...
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5 novembre 2008

La fracture ( gballand )

« Je vous tuerai »*, c’est ce qu’avait hurlé Michel Riboux, son chef de service,  quand il  lui avait confessé qu’il couchait avec sa femme. Pourquoi lui avait-il tout raconté ? Il faut dire qu'il ne pouvait plus supporter sa prévenance  – « Et vous prendrez bien un apéritif  » par ci ou « Restez dîner avec nous, vous ferez plaisir à ma femme » par là… - tout ça lui donnait des bouffées de culpabilité. Il n’avait jamais  supporté le mensonge ; une question d’éducation, sans doute.

Depuis qu’il était à l’hôpital, il refaisait chaque jour, en pensée, la course qui l’avait amené à sauter par-dessus le portail d'entrée des Riboux pour échapper à la fureur du mari trompé. Mais  le portail était trop haut et son élan trop court. Résultat : le col du fémur cassé, la hanche déboîtée, trois dents de devant envolées, un contrat de travail qui ne serait pas renouvelé et une maîtresse qui l’ignorait...

* phrase extraite de « l’ours en peluche » de Simenon

4 novembre 2008

Elle a eu 50 ans. (vécu de MBBS)

P1100590

Elle a eu 50 ans en 2007. Un demi-siècle d’existence lui avait fait remarquer sa copine qui avait renchérit en disant que c’était le début de la fin ! Et si au contraire, c’était le début d’une autre vie ?

En prévision de cet anniversaire, depuis deux ans, elle avait consciencieusement mis de côté toutes les pièces de cinq francs qu’elle trouvait dans son portemonnaie à la fin de la journée. Elle avait ainsi accumulé un joli petit pactole qu’elle se destinait à dépenser pour cet évènement majeur. Le tout était de savoir comment ? Son esprit avait vagabondé dans toutes les directions et écarté toutes les idées trop conventionnelles, connues ou trop usitées pour ne garder que celles qui lui semblaient inabordables ou complètement folles. Finalement, un petit sourire aux lèvres, elle avait su ce qui allait lui faire plaisir…

Elle avait commencé ses recherches et finit par trouver le chalet de ses rêves, perdu au fond d’une vallée célèbre pour son fromage d’alpage, l’Etivaz ! Le chalet était isolé en pleine nature, proche des montagnes qu’elle appréciait et assez grand pour y accueillir ceux qu’elle aimait. En début d’année, elle envoya ses invitations conviant ses amis, sa famille à venir la rejoindre durant tout le mois de juillet dans ce havre de paix pour passer du temps avec elle et rester un, deux, trois jours, une semaine voire le temps qu’ils voulaient. Son but était de passer du temps, bavarder, refaire le monde avec les personnes qui lui étaient chères, c’était ça son cadeau, c’était ce qu’elle désirait. Chaque hôte n’avait que deux obligations : apporter nourriture et boissons pour le séjour et laisser sa trace dans le livre d’or !

En juillet 2007, le chalet fut rempli de fous-rires, de convivialité et de tendresse. Des hommes et des femmes qui ne se connaissaient pas et dont elle était le seule lien se découvrirent des points communs qui en régalèrent plus d’un. Les spécialités culinaires, les vins fins délièrent les langues et participèrent à la bonne ambiance commune. Le chalet ne fut jamais vide même si la neige et la pluie furent présentes en cet été pluvieux.

De cet anniversaire ne restent que les souvenirs et les photos mais la mémoire a cela de bon qu’elle permet de revivre partout les bons moments et dans le cœur et dans la tête. Avoir 50 ans a été pour elle non pas le début de la fin comme prédit par l’amie en question mais le début d’une nouvelle aventure se sachant entourée par des personnes importantes, précieuses et aimées.

Quand le 31 juillet, elle rendit les clés du chalet, elle sut qu’elle ne serait plus la même. Un mois de tendresse, d’amour et de bonheur, cela laisse une trace…

3 novembre 2008

Elle a 50 ans cette année. (fiction de MBBS)

Elle a 50 ans cette année. Un demi-siècle d’existence lui fait remarquer sa copine qui renchérit en disant que c’est le début de la fin ! Et si au contraire, c’était le début d’une autre vie ?

En prévision de cet anniversaire, depuis trois ans, elle avait consciencieusement mis de côté toutes les pièces de deux euros qu’elle trouvait dans son portemonnaie à la fin de la journée. Elle avait ainsi accumulé un joli petit pactole qu’elle se destinait à dépenser pour cet évènement majeur. Le tout était de savoir comment ? Son esprit avait vagabondé dans toutes les directions et écarté toutes les idées trop conventionnelles, connues ou trop usitées pour ne garder que celles qui lui semblaient inabordables ou complètement folles. Finalement, un petit sourire aux lèvres, elle avait su ce qui allait lui faire plaisir…

Elle avait commencé ses recherches et finit par trouver les coordonnées de l’homme convoité. Pas difficile quand c’est un homme public donc connu. Elle devait passer par son agent ? Pas de problèmes elle avait donc transmis sa proposition et demandé une estimation des coûts de la soirée. Puis, elle avait choisi un hôtel digne de les recevoir et avait attendu. Quand la lettre avec la réponse positive et les conditions était arrivée, elle avait sauté de joie sur place comme une gamine en battant des mains. Elle s’était confiée à sa meilleure amie qui l’avait prise pour une cinglée mais l’avait quand même encouragée à vivre sa folie, après tout, on n’a 50 ans qu’une fois dans sa vie !

Le jour clé arrive. Léonie se présente à la réception du palace en début d’après-midi. Quand elle ouvre la porte de la suite réservée, elle sent son cœur gonfler dans sa poitrine, de peur et de plaisir. Elle s’installe, prend un bain moussant, se fait servir en chambre un thé avec des scones, puis se rend chez l’esthéticienne pour un soin du visage avant de passer chez la coiffeuse de l’hôtel. L’heure passant, elle choisit une tenue simple car ce ne sera pas elle la vedette de la soirée mais celui qu’elle attend. A huit heures pile, on frappe à la porte. Quand elle ouvre, un sourire béat reçoit Michel Malou, chanteur français engagé à la voix basse et profonde qui ne chantera ce soir que pour elle et elle seule. Son cadeau pour ses 50 ans !

L’homme la salue d’une courbette et lui baise la main. Il tient sa guitare sans étui et est vêtu comme à son habitude, d’une chemise noire sur pantalon noir. Elle s’efface pour le laisser entrer et lui propose un peu de champagne. Il refuse préférant partager un verre a la fin de son récital. Il lui demande si elle a des préférences, elle les lui dit et sitôt installé, il débute son tour de chant. Une heure de bonheur total, une heure de voyages, de vérités, de poésie et de tendresse. Elle vibre et se laisse guider dans un monde de chansons où elle s’imagine être la muse de l’artiste…après tout elle peut bien rêver ? Le dernier accord joué, elle reste immobile, la tête pleine de mots, d’impressions, de mélodies. Michel Malou pose sa guitare et va se servir un verre puis il s’assied en face d’elle. Il ne dit rien, il sirote son champagne et attend.

- Merci, c’était tout simplement fantastique.

Elle regarde son verre et propose.

- Je sais que ce n’est pas prévu par le contrat, mais j’aurais grand plaisir à vous inviter à manger ?

Il accepte volontiers, elle saisit le téléphone et passe commande pour un service en chambre. La suite de la soirée est parfaite, ils échangent sur des sujets divers, il raconte son parcours de chanteur engagé contre la discrimination et les inégalités, ses combats avec les mots et la musique, ses seules armes et elle commence à comprendre pourquoi elle l’a choisi, lui et lui seul…Ils se quittent en se faisant la bise, une amitié est en train de naître peut-être mais ce qui est sûr c’est que, grâce à lui, elle a trouvé le but de son autre demi-siècle à venir. Elle y avait déjà pensé mais sa timidité l’avait retenue, ses peurs également.

Le lendemain matin, la porte qui se referme sur sa suite est le symbole d’un passé qui se termine et d’un avenir ouvert, elle ne sait pas encore comment, ni où mais ce qu’elle sait c’est que sa vie sera autre et si une peur tentera de la retenir, elle se dira: « Si tu ne le fais pas à 50 ans, tu ne le feras jamais, donc vas-y ! »

3 novembre 2008

Les chaussettes ( gballand )

- Tiens, un nouvel achat ?  Dit-elle en désignant ses chaussettes sur lesquelles elle lisait les mots " the last perfect man*" qui s'étalaient en lettres jaunes sur  fond marron.
- Oui, mais c’est pas une réussite ces chaussettes ; avec elles, j'ai froid !
- Normal, sourit-elle, elles ne sont pas faites pour toi !
Il ne répondit rien et fit semblant de s'absorber dans la lecture de son journal.

* Le dernier homme parfait

31 octobre 2008

Le gros lot (gballand)

Aujourd'hui je suis allé au supermarché et j'ai acheté un  lot à ma femme. Elle a jamais aimé les  lots, ma femme, surtout les gros lots, ça l'angoisse… Je lui ai pris quarante rouleaux de papier hygiénique,  quarante pour le prix de 30, une affaire ! Pour être franc, c'est pas vraiment pour faire des économies que je lui ai acheté un gros lot,  mais ça, il y a que vous qui le sachiez. Au moment où je vous écris, elle est à la cave et elle essaie de ranger les quarante rouleaux ; ça fait deux heures qu'elle est en bas, et moi, j'ai la paix…

28 octobre 2008

Avoir la paix! (Humeur de MBBS)

Ce matin, en lieu et place du jogging et vu la pluie, petit café et croissants avec ma copine. Il y a des jours où il faut se dorloter ! On se parle de nos vacances respectives et voilà qu’arrive par le plus pur des hasards, le parrain de ma fille. Bises, il boit le café avec nous. La discussion reprend et mon amie et moi vantons les bienfaits des périodes sans nos maris, partis dans les pays étrangers pour cause de travail sous d’autres latitudes. Etonnement du parrain en question qui ne comprend pas quelle joie nous pouvons avoir à nous sentir libres…sur ce, je repense au texte de Lidia* intitulé « Amadeus et moi » du 24 octobre et je me mets à penser (si-si, cela m’arrive). Ma lecture actuelle étant « Ainsi soit-elle » de Benoîte Groulx, vous imaginez peut-être où mes pensées vont me conduire.

Une femme, mère de famille, épouse et travailleuse, a pendant une grande partie de sa vie à gérer, modifier, planifier les agendas et activités de toute sa petite famille, les repas, les vacances, les courses, les affaires courantes, s’occuper du jardin si il y en a un, entretenir les bonnes relations avec la concierge, contenter mari, enfants, employeurs, collègues et voisins et ainsi développer non seulement des compétences mais aussi remplir sa vie de plein de contraintes absolument indispensables !

Quand, lors d’occasions professionnelles ou de loisirs, le mari s’absente pour deux, trois ou 10 jours, comme par enchantement, une grande partie des contraintes tombent et c’est le chaos presque total à la maison. Les affaires qui trainent, le courrier qu’on ouvrira demain, les horaires à respecter, la tenue très décontractée en rentrant du boulot, le DVD qu’on visionne sur l’ordinateur portable dans le lit conjugal, la soirée TV avec plateau repas plein de trucs qu’on ne mange jamais car pas bon pour la santé, les sorties avec les copines et toutes ces petites choses, ces petits évènements qui donnent l’impression de faire l’école buissonnière et de jouer à la sale gamine. Quel bonheur cela fait dans une vie rangée et conforme !

Bon je pourrais me poser la question du pourquoi je ne fais pas cela en présence du mari qui lui ne m’a jamais contrainte à quoi que ce soit si ce n’est à manger mes 5 fruits et légumes par jour (il faut bien qu’il y ait quelqu’un qui pense à notre santé dans la famille) et je me dis que ma lecture actuelle doit être complétée par des changements de regards sur ma vie.

A suivre donc….

 

*http://duli2.canalblog.com/

27 octobre 2008

Je veux le prince charmant (fiction de MBBS)

- Mais tu veux quoi à la fin ?

- Je veux…je veux le prince charmant !

- Tu veux jouer à Cendrillon ? Mais tu n’as plus l’âge.

- C’est quoi ces histoires d’âges ? Parce que je n’ai plus 18 ans, je n’ai plus le droit de rêver ?

- Si, si, ce n’est pas ce que je voulais dire mais le prince charmant, à notre époque, c’est un peu puéril non ?

- Non !

- Ah ! bon. Bien, tu as surement raison…et tu le vois comment ton prince charmant, sur un beau cheval blanc, pourfendant le dragon pour toi ?

- Ne me prends pas pour plus bête que je ne suis, des dragons, il n’y en a pas. Non, moi le prince charmant je le vois…enfin, je ne veux pas tomber dans les mièvreries ni dans les stéréotypes mais je l’aimerais…entre 40 et 50 ans, fort, sensible, attrayant, belle chevelure blanche lui donnant un air distingué, habillé d’un pantalon en velours, d’un pull en cachemire qui serait doux au toucher quand je me presserais contre lui, d’une veste imperméable de bonne coupe et de bottes pour parcourir son domaine. Il aurait un mas dans la nature et serait vigneron par goût.

- Et il aurait bien sûr une fortune lui permettant d’avoir du personnel pour ses vignes et ainsi de vivre sans trop s’échiner à gratter la terre ?

- Tu te moques ?

Un sourire à peine masqué

- Non, pas vraiment…et c’est tout ? Tu l’aurais rencontré comment ?

- En vacances. Alors seule à découvrir la région, ma voiture en panne sur une route paumée en pleine nature, la batterie de mon portable à plat, la nuit qui tombe, la peur qui s’installe et lui qui aurait débouché au volant de sa Range Rover pour me secourir. Je pourrais rajouter la pluie, comme ça, trempée, il m’aurait invitée chez lui pour me sécher, me réchauffer et au passage, m’inviter à souper.

- C’est bien l’histoire de Cendrillon, un peu mise au goût du jour mais c’est bien ça ! Et la suite, tu la vois dans…son lit ?

- Cendrillon n’a pas couché de suite, je te fais remarquer.

- C’est vrai, à l’époque, il fallait d’abord passer devant le curé. Après ce sauvetage et ce souper romantique, il te raccompagne à ton hôtel ?

- Oui car ma voiture toujours en panne sera remorquée le lendemain. Il m’invitera à me promener sur ses terres et me montrera des endroits charmants et nous échangerons notre premier baiser sur une colline surplombant le village. Tu bailles ? Mon histoire ne t’intéresse pas ?

- Tu veux savoir le fond de ma pensée ?

- Euh, oui !

- Pour une écolo, imaginer un prince charmant avec une Range Rover quand on sait combien ces voitures polluent, je comprends pas ! Pour une féministe comme toi, imaginer vivre une histoire style roman Harlequin, je comprends encore moins ! Donc, soit tu deviens débile avec l’âge, soit tu es en manques !

Rire

- Ni l’un, ni l’autre, je m’amusais.

- Tu t’amusais ? A mes dépens ?

- Non. Pour la Range Rover, je suis d’accord avec toi, j’aurais pu choisir une voiture plus écolo, mais pour le reste, qui te dit que dans le bras d’un tel homme, j‘oublie mes convictions d’égalité ?

Moment de silence

- C’est vrai, pas incompatible, mais si tu trouves ce prince charmant, tu me promets une chose.

- Laquelle

- Tu me présentes son frère !

27 octobre 2008

Se ronger ( texte de gballand )

Il faut que j’arrête, se dit-il. Il chercha résolument un sparadrap dans son sac à dos, il n’y en avait pas. Ses doigts, impudiques, exposaient leur souffrance au premier venu. S’il ne trouvait pas de sparadrap,  son index serait bientôt un charnier ! Voilà 40 ans qu’il s’acharnait sur ses doigts, pourtant les choses semblaient aller mieux depuis qu’il était là.

Il pensa à sa femme, partie depuis un an maintenant, à ses enfants qui ne venaient le voir que très rarement, à sa mère, morte deux ans plus tôt, à son frère qui ne voulait plus entendre parler de lui… Il fallait qu’il arrête de se ronger sur le champ, question de survie. Maintenant qu’il était en vacances, il devait en profiter. Son regard se posa à nouveau sur ses doigts et il arracha une peau qui dépassait ; la dernière de l’après-midi, se dit-il.

Il ferma son sac à dos, le remit à l’épaule et marcha lentement vers la grande bâtisse  où il résidait. Près des escaliers, il dit bonjour à deux femmes en blouse blanche qui discutaient, elles lui répondirent aimablement. A 16 heures, ce serait le thé, à 19 heures, on servirait le repas du soir et à 21 heures il serait au lit. Finalement, il avait eu raison de choisir cet hôtel en lisère de  forêt. Il ne pouvait pas sortir comme il l’aurait souhaité mais au moins, il y était bien, loin des rumeurs du monde.

26 octobre 2008

A toi (texte de gballand)

effondrementTu vois cette photo, c’est la seule que je n’ai pu ni déchirer, ni te renvoyer ! J’aurais sans doute dû le faire mais j’aime à me voir insouciante, aller d’avant en arrière, sans que rien ne trouble le mouvement de balancier de l’amour. Tu as toujours su prendre les photos de moi que j’aurais voulu prendre ; tu m’avais donné envie de m’aimer.

A quoi sert de vouloir repeindre le passé ? Les souvenirs s’écaillent et mettent à nu les blessures où s’engouffrent les fragments de notre histoire. Les gens me disent : réagis, d’autres hommes peuvent habiller* ta vie ; mais ils ne savent rien de l’absence qui déchire le désir.

Aujourd’hui je  regarde cette photo  et je voudrais m’effacer, j’y arrive presque ; je suis floue, je suis un fantôme… bientôt les fleurs seront coupées, le vent éparpillera des pétales de deuil, la balançoire continuera son mouvement d’avant en arrière, mais je ne serai plus là.

* « habiller » ce mot est une réminiscence de  lecture d’une pensée lue sur le blog  la colline au cigale

PS : cette photo m’a été gentiment prêtée par Lidia, du blog petites régurgitations

24 octobre 2008

Malentendu (gballand)

A la fin – conclut-elle agacée -   j’en ai eu marre de son monologue et j’ai mis un terme à notre conversation ; d’ailleurs, je ne lui avais pas parlé pour qu’elle me parle d’elle, mais pour lui parler de moi !

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