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politique
5 avril 2022

La coach

Elle lui avait pourtant dit d’arrêter les ritournelles et les phrases creuses - sans parler des discours à rallonge - mais rien n’y avait fait. Elle n’aurait jamais dû accepter ce remplacement pendant un mois, remplacement qu’elle avait obtenu car elle avait été la coach de François Hollande en des temps anciens.

Avant le show, le chef lui avait dit.

-          Vous me trouvez mieux au naturel ou en photo ?

Et elle lui avait répondu.

-          Je préfère quand vous arrêtez de vous gargariser !

Il lui avait juste dit.

-          Vous êtes virée demain. En attendant, pendant l’allocution, notez et voyez les propositions à me faire.

Et il était entré sur scène avec son costume de Narcisse et son faux sourire. Elle avait bien essayé de noter des trucs, mais quoi ? Ce type était creux, suffisant et n’écoutait que lui et son reflet.

La purge a duré deux heures. Il avait dû se droguer à lui-même avant le spectacle, comme  à l’habitude. Elle a juste noté trois choses : « retrouver le goût de bien faire », « le combat du progrès contre le repli », « l’argent magique ». Même pas deux lignes.

Le soir elle lui a tendu la feuille, et il a dit.

-          C’est tout ? Heureusement que je vous vire demain.

-          Vous ne trouvez pas que vous exagérez ? Si vous rêvez dans votre palais, vous êtes bien le seul à encore rêver en France. Quant à l’argent magique que vous associez à l’Etat providence, vous êtes gonflé ! Et le combat du progrès ? Progrès pour qui ? Et le goût de bien faire, en parlant des gens qui touchent le RSA ? Alors là, excusez-moi, on atteint les sommets de la connerie !

Si son garde du corps ne s’était pas précipité sur lui, le showman aurait passé ses petites mains longues et fines autour du cou de sa coach.

Elle l’a fixé, le visage blanc puis, tel un robot, elle a prononcé le refrain de la chanson de Brassens :  Il y a peu de chance qu’on détrône le roi des cons. A la fin, elle a ajouté HELAS. Ensuite, elle est partie dans un autre monde, celui des gens qui vivent dans la vraie vie, celui des gens qui prennent les transports en commun, celui des gens qui vont à Pôle emploi et celui des gens qui luttent pour un autre monde, mais pas celui des imposteurs !

 

PS : prochain texte, vendredi.

 

13 février 2017

le message

20160228_110530C’est au moment où elle allait machinalement tremper le bout de ses doigts dans le bénitier qu’il lui parla en disant cette phrase ressassée depuis la nuit des temps.

-          Les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers.

Elle regarda derrière elle, il n’y avait personne, l’église était déserte. Etait-ce lui, celui qui portait la croix qui s’adressait à elle ? Il le lui confirma aussitôt.

-          Oui, c’est à toi que je m’adresse et à toi seule.

Elle ne pouvait émettre aucun son. Pourquoi elle ? A quoi devait-elle cet honneur, elle qui ne croyait plus.

- Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.

La voix se tut et le silence se fit. Elle comprit le message de l’Homme.

Une semaine plus tard, elle faisait la une de certains journaux. L’Humanité titrait : « La corruption tenue en joue par une Kalachnikov » ; le Parisien, quant à lui énonçait : « Qui veut la peau des élites ? ». Quant au journal le Monde, plus discret, il présentait l’affaire comme un banal fait divers en page 18.

L’ancien ministre et futur candidat qu’elle avait voulu assassiner était toujours en vie. Il ne passerait sans doute jamais par la case justice ou alors, il écoperait d' un  sursis bienveillant. Quant à elle, elle se trouvait en garde à vue et sans doute, à vie…

 PS : photo prise à Honfleur en 2016

12 octobre 2010

Politique fiction ?

Ils étaient installés au comptoir d’un bar du 18ème arrondissement et sirotaient leur café de bon matin. Tous très bruns, trop bruns peut-être. Le plus jeune d’entre eux s’exclama : - Moi, je te foutrais une bombe à l’Elysée et on n’en entendrait plus...
7 octobre 2010

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Il prépare sa séance du lendemain au café de l’époque quand un type de rien du tout s’approche de sa table, le salue avec déférence et lui demande s’il peut lui accorder quelques minutes de son temps précieux. Le député hoche la tête et l’écoute l’air...
5 avril 2009

Les dessous de la politique (gballand)

– Voilà ce que je leur ai dit dans mon discours politique Élisabeth : « La société a changé, il faut savoir que dorénavant, seul le marché nous guide. », c’était même l’axe principal, dit-il à sa femme, installée confortablement dans un fauteuil Louis...
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