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Presquevoix...
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28 février 2013

Duo

Aujourd’hui, avec caro-carito, nos textes se croisent pour ce duo où les histoires d'amour finissent mal, en général : son texte est sur Presquevoix, quant à mon texte, il  est sur son blog.

 

Papillons de nuit

Jusqu’au moment où la porte d’entrée s’est ouverte, je me demandais si c’était le pote d’une pote d’un pote – enfin le dernier pote est optionnel – de Armand ou de moi qui nous avais invité. Spots flashy. Les uniformes blancs lustrés des convives. Des copains d’Armand, aucun doute. Mes amis préfèrent les discussions animées à côté d’une fausse cheminée, une fausse peau de vache et une bouteille de vin bio.

Valérie s'ennuyait / Dans les bras de Nicolas / Mais Nicolas, celui-là / Ne le savait pas

Je fais un ou deux pas. Quelqu’un s’empare de mon blouson et le jette dans la chambre de gauche. Ces gens-là ont dû acheter leurs voisins vu les décibels envoyés par la chaîne high-tech qui se détache sur un mur blanc tâché de mauve et de rouge brique. Le béton ciré est passé de mode chez les bobos.

Isabelle a attendu, attendu / Mais Patrick n'est jamais reparu

Une fille sanglée dans une combi en cuir blanc me tend une coupe. Les touches fluo des éclairages m’étourdissent, je reste là à regarder la faune survoltée et bourdonnante. Soudain Armand est à mes côtés. Quelques papillons de nuit nous ont rejoints. Je manque m’étouffer quand je vois le regard de mon mec se poser sur le 95C qui se trémousse mollement devant nous.

Simone et Tom s'engueulaient / Dès que vingt et une heure sonnaient

Non ! Là, ils viennent d’échanger leurs numéros de téléphone, merci la technologie ! Il est temps que j’aille vérifier si les petits fours réussiront à déminer cette soirée foireuse.

Du buffet, je vois ses lèvres frôler les lobes des oreilles de Mlle Bimbo. En deux minutes, je suis dans l’entrée, attrape mes affaires et me retrouve sur le palier.

Dans la rue, je tremble. Marcher encore, me délester. La ritournelle des Rita tourne en boucle. Toutes ces chansons, ces hits qui se sont collées à mes amours, ratées ou parfois réussies. De Romain que je ne quittai pas, en passant par Thierry jusqu’à Javier à la peau douce. Je tape mon code. En ce moment, Armand doit entreprendre Bimbolola.

Les histoires d'amour finissent mal en général

Je suis chez nous, avant que cela ne redevienne chez moi très vite. Pas de message sur mon portable ; juste des photos, nos photos. Trois ans pour arriver à ce flop. Un flop qui repartira plus vite que je ne le crois maintenant, pauvre cloche larmoyante avec boîte de kleenex et vieilles romance ratée qui reviennent en boucle

Besoin de rien, Julien, envie de toi, Romain, I just called to say I love you, Dean, T’en va pas, Edouard.

Finalement l’amour n’est qu’une ritournelle en haut du top 50.

 

27 février 2013

L’enfant

Sa première réaction, quand elle avait vu le bébé de son amie, fut : Mon dieu qu’il est moche !

Aussi, quand son amie - extasiée devant cet être laid et vulnérable qui avait mis tellement de temps à être conçu  - lui demanda comment elle le trouvait, elle ne put que répondre : Je ne vois vraiment pas à qui il ressemble !

Et elle ne rajouta rien. Elle se demanda tout de même si elle n’avait pas fait une grimace.

- Il est quand même mignon, tu ne trouves pas ? Insista son amie.

Et elle concéda.

- C’est ce qu’on dit des bébés, en général.

Elle n’eut plus de nouvelles de cette amie jusqu’au jour où, deux ans plus tard, elle l'aperçut rue Jeanne d’Arc. L’enfant à ses côtés se tordait en braillant comme un beau diable. Elle les évita soigneusement en traversant la rue.

26 février 2013

Crime passionnel ?

Il l’avait tuée et il avait voulu plaider le crime passionnel. Son avocat l’en avait dissuadé en soulignant que personne ne se reconnaîtrait dans son crime.

-  Pourquoi ? demanda-t-il énervé.

-  Parce qu’aucun juré ne verra de passion là-dedans !

Il ne répondit rien et revit la scène. Sans doute n’aurait-il pas dû s’acharner à ce point…

 

PS : Cette émission de France Inter « Amour à mort : peut-on expliquer le crime passionel ? » est particulièrement intéressante. On y apprend que 80 % des crimes passionnels sont commis par des hommes. Visiblement, les femmes aiment avec plus de « modération »…

25 février 2013

Cartographie amoureuse

raph6Sa première chorégraphie s’intitulerait « Cartographie amoureuse ». Un projet ambitieux où elle mêlerait biographie et splendeur de la fiction pour arriver à la quintessence de la vie…

 

PS : photo prêtée par R. B.

24 février 2013

La grue

N’écoutant que sa rage, il s’était perché sur une grue, prêt à faire l’oiseau. Ses revendications étaient simples : voir son fils.
Il avait déployé une banderole clamant « Un père est une mère comme une autre » et avait menacé de s’en faire des ailes si on ne lui donnait pas l’autorisation de voir son fils une semaine sur deux.
La foule s’était massée sous la grue, le GIGN était prêt à intervenir, des « pères en colères » prenaient le microphone à tour de rôle pour expliquer leur situation désespérée dont il était l’illustration, et le préfet martelait son discours monocorde aux médias.
Lui, là-haut, il pensait à son fils et à la « salope » qui le lui avait volé… tu me le paieras, répétait-il, dussè-je en crever dans un dernier vol plané...

PS : texte inspiré très librement de ce fait divers.


23 février 2013

Les parents

Il lui avait dit que si ses parents avaient été de parfaits inconnus, il ne leur aurait certainement jamais adressé la parole...

22 février 2013

L’effraction

Il y a un mois, on était entré chez elle par effraction. Elle avait méthodiquement fait le tour de son appartement, et elle s’était rendue compte qu’une seule chose avait été volée : ses soutiens-gorge.

Depuis ce jour-là, malgré les deux verrous enclenchés chaque soir, elle passait des nuits blanches.  Dès qu’elle dormait, elle faisait le même rêve : un homme s’introduisait dans son appartement et essayait de l’étrangler avec un soutien-gorge. D’ailleurs, le type avait toujours la même tête, celle de son voisin du dessous... celui qui chaque matin ouvrait sa porte juste au moment où elle passait dans l’escalier, et qui la saluait  de la même voix mielleuse : « Bonjour mademoiselle,  bonne journée mademoiselle."

21 février 2013

Dehors-dedans

" Trop de liberté  tue la liberté ", c’est ce qu’il avait dit au directeur quand il était retourné à la case « prison ». Celui-ci avait préféré ne rien ajouter.
Il retrouvait presque avec plaisir ses 9 mètres carrés, les repas à heure fixe, la télé abrutissante, les hurlements des détenus, et la salle de sport où, musculation et pompes lui permettaient d’oublier que pendant que son corps se raffermissait, son  cerveau, lui, se ramollissait à un rythme effrayant…

PS : voir l’excellent documentaire « hors la loi », visible jusqu’à lundi prochain, sur pluz

20 février 2013

Le jeune

Il n’y avait qu’une chose dont il était sûr : il ne voulait pas travailler…

19 février 2013

Les baskets

Elle trouvait que Charline était nulle, sans savoir qu’elle l’enviait. N’était-ce pas pour cette raison  qu’elle s’en était pris à ses baskets ? La veille, dans la cour du lycée, elle avait pris la photo de ses pieds – Charline s’en était d’ailleurs étonnée - et elle l’avait mise sur son profil Facebook avec ce commentaire perfide : Vous connaissez l’expression bête comme ses pieds ?


Evidemment, la photo avec ses « j’aime » ou « j’aime pas » avait été fort commentée.


Elle s’en était mordue les doigts, surtout quand une semaine plus tard, sur le profil de Charline, elle avait reconnu une photo d’elle en short, coupée à la taille. La « pouffe » en avait profité pour mettre justement celle où ses jambes ressemblaient à deux gros boudins sur l’étal du boucher. Elle l’aurait étripée !

PS : texte écrit en participation à l’atelier d’écriture du blog de mil et une.

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