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Presquevoix...
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29 octobre 2023

Le Président pense-t-il ?

La femme du président avait mis dans le bureau de son mari, juste à côté du grand miroir doré où il se contemplait souvent, une citation de Boileau : « Aimez qu’on vous conseille et non pas qu’on vous loue ». Son mari l’avait laissé faire gentiment ; n’avait-elle pas quelques problèmes cognitifs qui l’obligeaient à être aimable avec elle ? C’est tout au moins ce que le neurologue lui avait recommandé en tête à tête.

Dans ce grand bureau, le miroir était son port d’attache, il n’en était pas de même de la citation qu’il ignorait totalement.

Il est vrai que le Président avait ses propres citations ou pensées, créées jour après jour, et que son secrétaire écrivait au fur et à mesure qu’elles surgissaient de son esprit fébrile ; il était insomniaque.

Voici les dernières phrases du Président que son secrétaire – ami du mari d’une de mes amies d’enfance – nous a dévoilées il y a quelques jours lors d’un repas :

-          Régner c’est mentir, mais  pour le bien du peuple qui lui pense parfois si peu.

-          L’exception doit devenir la règle, pour le bien de la règle et de la France.

-          L’assemblée nationale doit rassembler, car rassembler – derrière une seule tête – c’est le plus beau chemin politique.

-          La police de la pensée guide le peuple sur le chemin de la sagesse et de l’équilibre.

-          L’éducation est un art, et cet art ne peut se réaliser qu’avec l’aide de nombreux acteurs. Il faut ouvrir l’éducation aux militaires, à la police et à la gendarmerie afin d’ouvrir la jeunesse à l’harmonie de la discipline.

-          La   re-civilisation est un admirable bateau qui nécessite les voiles les plus amples, les plus simples et les plus pures.  

Bien évidemment, à la lecture de ces phrases de nombreuses questions ont surgi dans nos cerveaux « en friche ». Un ami, psychiatre, a jugé bon de dire.

-          Bon,  la France va mal mais le Président, lui, va bien, semble-t-il. Il est roi au royaume du Moi. Rien à faire, donc. La France devra attendre ou… et il s’est tu.

 

PS : prochain texte, jeudi.

26 octobre 2023

L’alcool est-il soluble dans l’amour ?

 

20211024_090617

 

 

Son humour et sa nationalité – il était anglais et elle adorait la langue anglaise - avait séduit Sonia dès leur première rencontre. Son seul défaut, l'alcool, cette deuxième compagne dont il n'avait jamais pu se séparer depuis de nombreuses années. Sonia – elle appartenait à une famille de sauveuse de mère en fille - avait pensé qu'avec elle, il pourrait peut-être… mais non, impossible.

Douze mois qu’elle endurait cette maîtresse possessive dans le silence le plus complet. Par contre, elle se plaignait auprès de ses trois amies les plus proches. Ce trio féminin en était arrivé à la solution suivante : lui proposer une retraite dans une abbaye.

Sonia avait fini par présenter ce projet à son compagnon.

-          Que dirais-tu d’une retraite d’une semaine ?

-          My god, Is it french humour ? ( Mon dieu, est-ce de l’humour à la française)

Elle lui expliqua son projet en quelques mots : méditation sans alcool à l’abbaye. Il lui répondit.

-          But I don’t believe in god ! (Mais je ne crois pas en Dieu !)

-          Et alors ! On ne te demandera pas de prier, juste de méditer !

Il accepta car il savait son amie têtue.

S’il partit à l’abbaye en son âme et conscience, son retour, il le fit presque inconscient, allongé dans une ambulance ; elle, assise à ses côtés, n’arrêtait pas de dire en pleurant : « Mais pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Pourtant il n'a pas bu une seule goutte ! ».

Oui, sait-on pourquoi l’absence d’alcool peut nuire à La santé ?

 

PS1 : photo prise dans un gite dans les Pyrénées

PS2 : prochain texte, dimanche.

22 octobre 2023

En- saigner !


Il était devenu enseignant par vocation, mais la vocation ce n’était pas le sacrifice et, lors de l’heure syndicale de 12 h à 13 h. il avait dit à ses collègues.

-          Ouais, dans l’éducation nationale, maintenant, le seul moment où on est remercié, c’est quand on est mort. Espérons que ça ne m’arrivera pas. Je n’ai pas envie de mourir dans le lycée.

Tout le monde s’était tu.

-          Vous n’en avez pas marre de cette absence de reconnaissance ? avait-il insisté.

Il s’en était suivi une conversation où personne n’écoutait personne. Sa collègue qui s’occupait en général de la mise en place des heures syndicales avait conclu en disant.

-          Bon, le truc habituel quoi, on ne s’écoute pas et on répond à côté. Comme tout le monde le sait, je suis syndiquée, militante, et je suis au conseil d’administration, mais à partir d’aujourd’hui, je ne m’occuperai plus du tout des réunions syndicales. Et ce, pour une raison très simple, nous sommes trois pelés trois tondus alors que l’éducation nationale est dans le pétrin depuis Macron et bien avant d’ailleurs, et que nous en sommes au deuxième collègue assassiné dans un établissement depuis trois ans.  A vous de jouer, maintenant. Pour moi qui ai 63 ans, c’est retraite l’année prochaine ! Pour tout vous dire, votre étroitesse d’esprit m’emmerde. Ici, pas de solidarité, c’est sûr, ou si peu. Quant aux grèves des deux dernières années, je préfère ne pas en parler. En tout cas, si l’une ou l'un d’entre vous, syndiqué bien sûr - sinon impossible de faire une demande d’heure syndicale au proviseur - veut me remplacer, je suis prête à lui donner toutes les informations nécessaires car n’oubliez pas que sans syndicats présents dans l’établissement, et sans réunion d’information syndicale  où au  moins 50 % des collègues sont présents,  on se fera marcher sur les pieds par l’administration !

Le collègue qui avait entamé les hostilités rougit imperceptiblement et dit.

-          Myriam je t’apprécie beaucoup, tu le sais, et si tu restes en retrait cette année, je sais que tout va aller à vau l’eau ici. En tout cas, merci pour tout ce que tu as fait et avis aux amateurs. D'ailleurs, je vais  me syndiquer moi-même la semaine prochaine, car c'est vrai que je gueule, je gueule, mais qu'est-ce que je fais d'autre ?

Myriam lui sourit, se leva et partit dans son CDI afin d’ouvrir les portes à 14 heures et d’accueillir les élèves.   

 

PS : prochain texte, jeudi.

19 octobre 2023

Se plaindre

Dix ans qu’ils se voyaient régulièrement et dix ans que la liste des plaintes de Michel s’allongeait de façon impressionnante. En général il commençait la liste par son travail, ses problèmes financiers, sa femme, son fils et souvent, cette liste se terminait par « j’aurais préféré ne pas naître ».

Un jour, alors qu’ils étaient installés sur la terrasse ensoleillée où ils buvaient tous deux leur deuxième bière, Bernard lui dit.

-          Mais dis-moi, Michel, pourquoi tu ne te suicides pas ? Chaque année ta liste devient de plus en plus longue.

Et Michel répondit.

-          Je vois que tu es de bonne humeur aujourd’hui Bernard. En tout cas, très bonne question.  Tu vois, je n’en suis pas encore au suicide. D’ailleurs, je crois que finalement, j’aime bien la vie.

Suite à cette réponse, Bernard appela le garçon pour lui commander une troisième bière et il ajouta.

-          Michel, puisque tu aimes bien la vie, finalement, peux-tu à partir de notre prochaine rencontre en finir avec ta liste de récriminations ? Ça m’évitera de me suicider moi-même.

-          On dirait que tu as un petit moral en ce moment, mon cher Bernard. Un problème au travail ? Ta femme ? Si j’arrête les récriminations, dès la prochaine fois, est-ce que toi tu pourrais arrêter de me parler de sport et de cinéma ? Je déteste le sport et je ne vais jamais au cinéma.

Bernard observa le garçon qui arrivait avec son troisième verre et conclut.

-          Entendu. Reste à savoir de quoi on va parler la prochaine fois, Michel ! Mais bon, on a encore un mois devant nous !

PS : prochain texte, dimanche.

 

15 octobre 2023

Voyage au pays des EHPAD

Puisque les EHPAD - Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes -  sont « au goût du jour » depuis le COVID, je mets en ligne sur mon blog cette lettre écrite par mon père à la Directrice de l’EHPAD privé - excessivement cherdans lequel il se trouve avec ma mère depuis décembre 2022.

J’ajoute que, contrairement à près de 85 % des  résidents de cet EHPAD, mon père n’a pas de troubles cognitifs, vous pourrez en juger par le contenu de sa lettre. Heureusement pour lui, il possède encore l’ humour et l’énergie psychique  qui lui permettent de faire face à ce qu’on peut nommer : l’inadmissible.

J’ajoute que, si vous souhaitez « ouvrir vos yeux » sur le fonctionnement des EHPAD privés, côtés en bourse, la lecture du livre « les fossoyeurs » de Victor Castanet, vous donnera toutes les informations nécessaires.

 

 Madame la Directrice,

 

En recevant le programme des activités de la 2ème semaine de septembre, je m’étais réjouit de constater que le jeudi 14 serait consacré à la Provence et aux peintres ayant sublimé cette belle région. Autrement dit, pour moi et sans doute beaucoup de résidents que ce serait « jour de fête », en pensant cela j’avais en mémoire le célèbre film de 1949 de Jacques Tati et, pour paraître un peu plus jeune, je me remémorais les paroles de la célèbre chanson « c’est la fête » de Michel Fugain, datant de 1973, dont je cite le premier couplet :

Un bon dîner çà vaut mieux qu’un coup de trompette

Prenez donc le menu et quand vous l’aurez lu

On fera la fête, ce sera chouette ma minette …….

Je dois vous avouer que j’ai été plus que déçu, ce 14 septembre ayant été pour moi, un cauchemar.

Pour commencer la journée, comme d’ailleurs la veille, je n’ai pas eu droit à mon quotidien complément alimentaire au petit déjeuner qui m’est indispensable étant donné ce que je suis en mesure de manger par ailleurs. Il m’a été précisé que l’on en disposait plus en stock, alors que c’est un aliment médicalement prescrit à un nombre appréciable de résidents. Qui est censé gérer les stocks de cet aliment ?

J’escomptais me remettre de cette mauvaise entame de journée en me rendant à la salle à manger du 2ème étage en pensant à l’aïoli que j’allais déguster. Qu’ai-je eu dans mon assiette, certes bien remplie, un morceau de morue et différents légumes, avec sauce aïoli à peine visible. Comme tout le monde, j’ai demandé un peu plus de sauce et il nous a été répondu qu’il n’y en avait plus en cuisine. Un aïoli sans aïoli, il faut le faire ! Bravo pour le cuisinier qui ne sait sans doute pas faire le moindre effort pour améliorer la qualité de ses plats.

Je croyais en avoir fini de mon mécontentement en attendant le dessert. Eh bien non. Figurez-vous que pour 10 résidents à la salle à manger du 2ème étage, il n’y avait que 2 parts du gâteau à l’intitulé pour le moins ronflant « brioche aux figues rôties et crème anglaise à la fleur d’oranger (appellation digne d’un 3 étoiles du guide Michelin, pour une qualité ici de bas étage !). Renseignement pris en cuisine par la femme de service, il lui a été répondu que le nombre de parts de gâteau avait été mal calculé. Faut-il envoyer les cuisiniers faire un stage en cours préparatoire pour leur apprendre à compter jusqu’à 100, voire 200 ? Avec de tels arguments pour justifier des insuffisances notoires, on se dit que l’on se fiche de la tête des clients, c’est-à-dire des résidents. Mais combien sont-ils vraiment, comme moi, à être en mesure de faire la part des choses et donc de se plaindre lorsqu’ils ne sont pas satisfaits ? Cela dit, je dois reconnaître que j’ai cependant été gâté par rapport à mes voisins de table, puisque j’ai eu droit à une part de ce fameux gâteau (plus sur le papier que dans l’assiette), ce qui m’a évité de faire un vrai gueuleton ce midi avec essentiellement 2 pots de yaourt.

Puisque j’en suis au stade des mécontentements, j’en profite pour vous dire qu’ayant fait l’objet d’une prise de sang lundi matin, je ne connais toujours pas les résultats du laboratoire. Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire avec force à plusieurs reprises, je suis le premier concerné lorsqu’il s’agit des résultats d’’examens médicaux quels qu’ils soient. Je vous demande donc, avec la plus vive insistance, de me communiquer tous les résultats au fur et à mesure de leur arrivée.

Une fois lecture faite de la présente lettre – au moment où je vous écris, je ne sais pas encore ce que vont me réserver la soirée et le dîner - je pense que vous serez en mesure de comprendre combien ce 14 septembre fut un jour de fête pour moi et pour un certain nombre de résidents.

Croyez, Madame la Directrice, en mes sentiments les meilleurs, malgré toutes ces récriminations, en vous souhaitant pleine réussite dans votre délicate mission pour apporter des améliorations notables dans le fonctionnement de cet EHPAD et plus particulièrement sur le plan de la qualité de la restauration.

 

PS : prochain texte, jeudi.

 

 

 

 

 

12 octobre 2023

L’armée !

Il s’appelait Kevin, il venait de Saint Denis, il avait 20 ans et il voulait entrer dans l’armée. 1 m80, 90 kilos, bac moins 5. Problèmes : il boitait un peu de la jambe gauche, il était myope et il avait une plaque de fer dans le bras droit – une rixe de son enfance.

Ces petits maux là lui avaient été fatales et il avait échoué à l’examen d’entrée dans l’armée de terre. « On ne recrute pas de handicapés » lui avait on fait comprendre. Dommage pour lui. Il était reparti la rage au cœur en pensant aux 1400 euros nourris et logés qu’il n’aurait jamais. Il n’y avait plus qu’une seule solution pour lui : reprendre son travail chez Uber ou dealer et monter dans la hiérarchie s’il se révélait un as du FCK ( fuir les connards de keufs*).

 *= policiers

PS : prochain texte, dimanche.

8 octobre 2023

Le lavoir

 

Vénasque le Lavoir pour Ghislaine

« La vie des femmes est un chemin de peines mais aussi d’espoirs », ça, c’est ce que j’essaie de dire, d’en haut, à Yvonne, en l’observant laver son linge au lavoir, mais elle ne m’entend pas. Il faut dire qu’il y a si longtemps que je suis partie, mais je reviens au lavoir tous les lundis pour écouter les femmes. 50 ans que je suis dans le monde d'en haut, mais les conversations n’ont pas changé en bas ou si peu.

Certains hommes  surnomment le lavoir, radio lavoir. Envient-ils aux femmes le pouvoir qui est le leur de parler mais aussi d’écouter ?  Et qui dit « j’écoute » dit aussi « je me comprends à travers les histoires que les autres me racontent ».

Aujourd’hui, jour de lavoir, Yvonne est seule. Pourquoi ? Où sont-elles passées, les autres ? Ont-elles été enfermées chez elle par leur paysan de mari, mais quel homme ferait ça ?

Soudain arrive Zéphirin, le sourd muet, celui que les femmes plaignent parfois car le pauvre vit seul dans sa maison vétuste. Yvonne lui fait un petit signe de la main et lui montre le ciel, si bleu et tendre ; puis elle lui dit en articulant.

-          Belle journée pour laver le linge. Je me demande pourquoi les autres femmes ne sont pas là.

Zéphirin sort quelques sons graves qu’elle interprète comme son bonjour à lui. Il est timide. Jamais il ne se présente quand le lavoir s’emplit du gloussement des femmes. Il préfère la solitude. Dans ses mains, il tient une feuille qu’il lui tend et où sont écrits les mots suivants : « Aujourd’hui c’est jour de grève des femmes »

-          Zut, c’est vrai ! Jour de grève. Je range tout et je rentre chez moi. Merci Zéphirin. Elles vont me maudire si je  reste au lavoir.

Elle remet son linge dans son large sceau, s’approche de Zéphirin, lui tape gentiment le dos et rentre chez elle. Aujourd’hui, elle ne fera rien de rien, comme les trente autres femmes du village, et si son mari dit quoi que ce soit, ce sera SILENCE.

PS : aquarelle de Chinou. Merci à elle de me l’avoir prêtée. Prochain texte, jeudi.

 

5 octobre 2023

L’oreille

Dans cette classe de première, le cours de français de Monsieur Chouvieux se déroulait toujours dans une ambiance étrange. Certains disaient qu’il n’avait pas la cote et qu’il ne cherchait pas à l’avoir. Lui, souvent, racontait à ses collègues, en salle des professeurs.

-          Avant je mettais des notes négatives, maintenant, j’y ai renoncé, je n’attends plus rien d’eux, c’est la fin !

Ses nouveaux collègues pensaient qu’à 55 ans, il allait peut-être finir par passer à autre chose. Ce qu’il fit, mais d’une bien étonnante façon. Le mardi, son premier cours avait lieu de 11 h à 12 h avec sa classe « merdique » - comme il l’appelait - de première STMG*1. Ce jour-là, trois garçons lancèrent les hostilités en disant à tour de rôle : « On comprend rien m’sieur, rien, vous parlez pas la même langue que nous. C’est comme quand  le Président parle ! » Remarque à laquelle Le professeur avait répondu.

-          Quand vous saurez conjuguer un passé composé, au moins, vous comprendrez mieux les cours et la vie.  Quant au président, c’est une autre histoire, il se prend pour un être supérieur et il prend les autres pour des imbéciles !

Les élèves sourirent et le cours continua mais, cinq minutes plus tard, Leila – l’insolente en chef, comme l’appelaient les autres – entama les hostilités. Celle-ci, de sa voix haut perchée articula la phrase suivante.

-          Monsieur, c’est quand la retraite pour vous, parce que là, vraiment, votre cours c’est …

Elle n’eut pas le temps terminer sa phrase. Le professeur – 1 mètres 90 et 95 kilos - se rua vers elle et lui tira l’oreille avec une telle vigueur que nul ne dit mot, sauf Leila. Son hurlement fut immédiatement suivi de celui du professeur qui la mit dehors, en tirant toujours son oreille et en disant « Tu me fais autant chier que notre président, bravo, sans parler de notre crétin de ministre de l’éducation dite nationale qui lui aussi me fait chier  ! »

Résultat : plainte des parents, blâme de l’administration et sortie de l’établissement pour le professeur. Finalement, il fut envoyé au CNED – centre national d’enseignement à distance - pour une « pré-retraite » paisible. « Des copies à corriger, rien que des copies à corriger, et la paix », disait-il en plaisantant à ses anciens collègues. Il eut presque envie d’envoyer une lettre de remerciements à Leila, mais son épouse insista pour qu’il n’en fit rien, elle aussi connaissait Leila et elle se méfiait de ses réactions…

*Science et Technologie du Management et de la Gestion

PS : prochain texte, dimanche.

1 octobre 2023

L’île

Cette vieille dame lui donnait l’impression d’être seule en pleine mer, loin, si loin. Elle l’écoutait une fois par semaine et se demandait si Jacqueline – c’est ainsi qu’elle s’appelait -  n’était pas prise au piège de l’île du Narcissisme où nul autre n’existe sinon soi.

Pouvait-on être sauvé de cette île-là à quatre-vingts ans passés ? Sans doute allait-elle mourir sur cette île-rocher isolée du monde. Souvent la veille dame disait d’un ton péremptoire : Je suis détachée du monde et mon cœur est sec.

Jamais elle n’avait demandé à Jacqueline ce qu’elle ressentait dans ce monde-là, jamais elle ne le lui demanderait et ce, pour une raison très simple : Jacqueline ne s’interrogeait jamais : elle savait  tout sur tout et elle avait toujours raison. 

 

PS : prochain texte, jeudi.

 

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