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Presquevoix...
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29 août 2022

Mexico ou mes chicots était une erreur !

Désolée d'avoir mis en ligne ce texte "Mexico" non corrigé et qui n'aurait pas dû être publié car je ne l'avais pas du tout relu, d'où les erreurs.

Dans mon énervement, j'ai donc tout supprimé et vos commentaires avec, peut-être, désolée.... j'espère que vous ne m'en voudrez pas....

29 août 2022

L’homme sans nom

Souvent je prends l'air bête parce qu'on ne se méfie pas des cons. Oui, vous avez raison, je suis peut-être vraiment con. C'est peut-être un travers chez moi, la connerie. D'ailleurs je m'appelle Travers, Jean Travers. Et vous ? Vous ne vous appelez pas ?  Etrange non ? Moi tous les gens que je connais ont un nom de famille, qu’il n’aime ou n’aime pas, mais ils en ont un. Et le prénom ? Pas de prénom non plus ? Bravo. Vous n’êtes personne, donc. Si vous saviez le nombre de plaisanteries auxquelles j’ai eu droit avec mon nom de famille ! La pire, je vous la laisse imaginer. Ouais, vous avez raison, c’est çelle des travers de porc. Je crois que c’est pour ça que j’ai arrêté d’en manger, du porc. L’avantage quand on a l’air bête, c’est qu’on n’imagine pas la violence qui est en vous. Vous ne me croyez pas ? Oui, je suis violent et je peux aller très très loin. Ah, je vois que vous avez peur. Rassurez-vous, dans un train en plein jour, je ne passe pas à l’acte. Ecoutez, si je vous dis que mon père est un acteur, ça vous rassure ? Non ? Alors un homme politique ? Encore moins ? Bon, eh bien je passe à la vérité :  mon père était curé. Non, pas un curé pédophile, un gentil curé qui avait des besoins sexuels comme tous les autres hommes et qui a eu une relation avec ma mère qui était une gentille femme qui a cru que s’il passait de la prière à l’acte sexuel, il quitterait l’église. Bon évidemment, il n’en a rien fait et ne m’a pas reconnu. C’est peut-être pour ça, d’ailleurs, que le premier homme que j’ai tué – avec l’air con qui est le mien – c’est mon père, et dans le confessionnal où je lui avais demandé de m'écouter. Ah, ça vous en bouche un coin, hein ? Bon, allez, j’arrête avec mon histoire. Passons à la vôtre, parce que si vous n’avez pas de nom et de prénom, vous avez au moins une histoire, non ? Pas d’histoire non plus, vraiment ? Eh bien, vous ne méritez même pas que je vous tue. Qui tuerait un homme sans passé ?

 

PS : prochain texte, vendredi

 

23 août 2022

L’avis de…

Il avait fait passer l'avis de décès de sa mère dans le journal, mais elle n’était toujours pas morte. Comment allait-il expliquer ça ?

Pourtant l’incendie avait eu lieu, les pins avaient brulé, le jardin avait perdu arbustes, fleurs et fruits,  la maison  avait brûlé aux trois quart, la femme de ménage aussi avait brûlé… mais sa mère, non. Une intervention divine ?  Pourtant elle disait pis que pendre de Dieu, comme de son mari - mort il y a 2 ans - comme de lui, son fils, toujours vivant à cinquante ans. Mais jusqu’à quand ? Il lui semblait que sa respiration s’amenuisait et il était à bout de souffle quand il montait les marches qui le menaient au clocher de l'église d'Etrangeville.

Il devait passer à la dernière phase pour la faire disparaître, mais celle-ci exigeait concentration, courage, actes de contrition, prières et, surtout, la grâce de Dieu. Mais l'aurait-il, lui, cette grâce ? Pourtant, il était prêtre...

 

PS : prochain texte, lundi prochain.

18 août 2022

Pédaler

Le bonheur des vacances à vélo, courtes ou longues,  c’est qu’elles laissent la porte ouverte au temps, à la réflexion et aux rencontres.

Notre arrêt dans un bar PMU d’une petite ville de la Manche vendredi dernier vers onze heures et demie m’a mise de bonne humeur malgré la fatigue ressentie par les cinquante kilomètres parcourus.

Arrivée en nage dans ce café où les conversations allaient bon train entre bières, courses de chevaux, rosé et  chaleur ambiante, j’attendais debout au bar que l’on prenne ma commande. S’est installé à côté de moi un homme petit, d’une soixantaine d’année, au visage rouge, jovial, vêtu d’un magnifique tee shirt noir ou il était écrit, recto verso, « Picole municipale ». J’ai failli lui demander où il l’avait acheté mais je n’ai pas osé. Voilà de quoi mettre  «  en marche », me suis-je dit, l’imagination du maire de la ville et de ses administrés. Remplacer la police municipale par la picole municipale, un merveilleux moyen de créer du lien au sein de la population.

Je pense que je vais écrire une lettre à M. Darmanin, notre ministre de l’intérieur et des Outre-mer, car il pourrait avantageusement remplacer la police nationale par la picole nationale. La France n’irait-elle pas mieux ainsi ?

PS : prochain texte, mardi.

14 août 2022

Mari à louer

Non, elle ne s’était pas trompée, sur l’annonce il était bien écrit : « mari à louer, 50 euros la matinée ou  l’après-midi,  forfait possible pour la journée ou la nuit. ».  Suivait un numéro de téléphone. Après tout, pourquoi pas ? Elle téléphonerait dans l’après-midi.

Au bout du fil, elle entendit une voix de femme qui la prit au dépourvu.

-          C’est pour l’annonce, finit-elle pas dire.

-          Michel ! Michel ! C’est pour toi, s’époumona celle qui devait être sa femme.

Une minute plus tard, une belle voix de basse  dit  « Allô ». Elle  expliqua l’affaire rondement : il lui fallait un homme pour un repas entre collègues, on la croyait mariée,  elle ne pouvait pas les décevoir. La voix, pragmatique, répondit.

-          40 euros pour le déjeuner, 60 pour le dîner.  Pour les faux frais,  20 euros, et si vous avez besoin d’un extra  100 euros.

Elle ne demanda pas ce que recouvraient « les faux frais », quant à l’ « extra » elle n’osa pas y penser. Après avoir noté son adresse, le jour et l’heure du rendez-vous, l’homme ajouta.

-          Si vous optez pour  l’extra, vous ne serez pas déçue. Avant j’étais kiné et jusqu’à présent…

Elle le coupa sèchement en soulignant que sa prestation se limiterait au repas. Seulement, juste après avoir raccroché, elle vit les choses sous un autre angle. Après tout, quel mal y avait-il à ça ? Qui pourrait lui en vouloir ? Surtout que… Et d’ailleurs, que s’était-il passé jusqu’à présent ? Pas grand-chose… en tout cas, sa virginité n’en avait pas été affectée.

 

PS : prochain texte, jeudi.

8 août 2022

La SPE

La SPE – société protectrice des enfants – a été  créée en juillet 2020. A vrai dire, cette association de protection des enfants  ressemble étrangement à la SPA (société protectrice des animaux)  qui elle, d’ailleurs, trouve de moins en moins de volontaires pour tous ces animaux laissés sur nos routes au moment des vacances.   

Le croiriez-vous ? Au vingt et unième siècle, les parents  abandonnent non seulement les animaux de la famille, mais aussi leurs enfants. Pourquoi ? Certains disent que le COVID explique la chose car les gens veulent partir plus longtemps et profiter de leurs merveilleux congés, sauf que pour en profiter avec les enfants, ça coûte cher et ça demande organisation et patience. D’où cette SPE totalement gratuite et soutenue par le ministère de l’éducation nationale et de la santé.

Certains se demanderont comment deux ministères peuvent soutenir un tel projet. La présidente de la SPE – rencontrée lors de l’entretien demandée par le journal « Un autre monde » où j’ai la chance et le plaisir de travailler -  m’a répondu de façon extrêmement simple.

-          C’est ça ou des enfants qui restent seuls chez eux, sans la présence des parents. Vous et votre journal, vous préférez quoi ?

J’ai eu envie de  dire à la présidente de la SPE que mon journal se contentait de transmettre l’information et, quant à moi, je ne préférais rien ou plutôt, je préférais ne rien dire car certains pourraient m’accuser de « terrorisme », de violence, d’atteinte à la liberté d’autrui ou à la dignité humaine, qui sait ?

 

PS : prochain texte, dimanche.

 

1 août 2022

La femme sandwich

Au fil des jours, elle s’était transformée en femme sandwich. Au début le même texte devant et derrière : «  je ne veux pas être offerte à la finance et au marché ».  Ensuite, elle avait écrit devant  « je ne veux pas être offerte à la finance et au marché »  et, derrière elle avait ajouté en rouge « J’encule la Renaissance et tutti quanti ! Oui au terrorisme non violent !  »

Le jour où elle avait transformé le texte qu’elle portait au dos, elle s’était retrouvée au poste suite à son refus de donner son « matériel » à deux policiers. Ils lui avaient d’abord demandé de s’arrêter. Ce qu’elle avait refusé. Ils avaient insisté et elle avait dit.

-          M’arrêter pourquoi ?

-          Insulte à l’ordre public !

-          Je ne parle pas.

-          Oui mais vous écrivez.

-          Et alors, c’est interdit d’écrire ?

-          Ce que vous avez  écrit derrière, oui.

-          On ne peut pas écrire  « j’encule » ?

-          Vos papiers madame.

-          Je ne les ai pas.

Les deux policiers ont immédiatement appelé le commissariat pour avoir un renfort, rapidement venu. Elle s’est retrouvée dans  la fourgonnette où elle les avait regardés en souriant. « Pauvres garçons, si jeunes, si cons » s’était-elle répétée intérieurement. Les flics, eux, sont restés calmes. Elle a fini par leur dire.

-          Je dois aller aux toilettes.

-          On arrive, a  répondu le plus jeune.

-          Tant mieux, sinon, je pisse dans votre jolie voiture.

Une fois au poste, une policière l’a conduite aux toilettes puis on l’a interrogée : nom, âge, prénoms, profession, adresse, numéro de téléphone, et les questions ont succédé aux questions.

-          De quelle Renaissance vous parlez ?

-          Vous le savez bien, celle du parti.

-          Insulte donc.

-          Penser est un sport de combat, mais certains politiques ne pensent pas, n’écoutent pas, et mentent.

-          Et le terrorisme non violent ?

-          C’est un oxymore, vous le savez bien.

-          Et ?

-          C’est supposé être drôle, voilà.

-          Le terrorisme est drôle, donc ?

-          Vous faites exprès de ne pas réfléchir monsieur  le chef en chef ?

-          Eh bien, je vais vous faire entrer en cellule, madame, pour que vous réfléchissiez, justement. Et après, on verra.

La cellule était sale. Afin d’éviter l’énervement, elle a énuméré une suite de phrases qu’elle s’est répétée en boucle, de plus en plus fort : Doit-on être mise en cellule quand on exprime ses idées à l’écrit ? Que penser de la paralysie de la démocratie ? Pourquoi un président qui ment reste encore président ? Purifier la politique dans les eaux de la finance, impossible ; mais purifier la politique dans les eaux de la révolution, c’est possible. Je pisse sur les ennemis du peuple et je leur dis MERDE.

A un moment, l’agent de garde lui a demandé si elle pouvait parler plus bas et elle a répondu.

-          Ça, quand je serai au ciel peut-être, et maintenant de vais chanter très fort sur les mêmes phrases.

-          Chanter sur quelle mélodie ? A-t-il ajouté.

-          Sur la marseillaise. Vous allez voir, ça va être dur mais je vais y arriver. Bien sûr, ça ne va pas être beau à entendre. Vous feriez mieux d’appeler mon mari tout de suite et de me libérer.

Au bout d’une heure, Le commissaire, à bout de nerfs, a fini par dire.

-          Si vous continuez j’appelle un psychiatre et on passe aux médicaments.

Elle a répliqué.

-          Ah, les sorcières sont toujours à l’ordre du jour dans la police !

Epuisé, le commissaire a décidé de la faire sortir : il n’y avait plus de boules Quies "XXL"  au poste…

 

PS : prochain texte, dimanche.

 

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