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Presquevoix...
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31 octobre 2010

Le coq

C’est l’histoire d’un homme qui, certes, ne faisait pas cocorico mais … Pour lire le texte, c’est ici.
Le montage est de Patrick Cassagnes, Le texte de gballand

30 octobre 2010

Le test

Tous les matins, il faisait subir à ses tee-shirts un test olfactif. S'il était positif, le tee-shirt était jeté rageusement à terre et il prononçait ces mots cruels : " Tout est fini entre nous !"

29 octobre 2010

Le blog

Il avait créé un blog au nom prémonitoire : « l’ange de la mort » . S’il n’avait pas répondu aux mails insistants de l’une de ses fidèles lectrices, sans doute rien ne serait-il arrivé. Le 25 juin, ils se fixèrent rendez-vous à la terrasse du bar des fleurs. Le 26, ils couchaient ensemble et le 27 elle disparaissait à jamais. Le 28, il fit de cette histoire un texte qu’il mit en ligne sur son blog ; la réalité était devenue fiction. Ce jour-là, il eut 30 commentaires, un score jamais atteint jusqu’alors.
Ses lectrices ne l’incitaient-elles pas à continuer ?

28 octobre 2010

Le pilote

Elle était en train de feuilleter  Air France magazine quand soudain on annonça :
- Nous avons le regret de vous annoncer que le pilote du vol AF 648 assurant la liaison Roissy-New York est décédé. Le co-pilote a pris les commandes. Nous vous prions d’attacher vos ceintures de sécurité et d’éviter tout déplacement jusqu’à la fin du vol.
Il y eut un silence de mort. Les passagers obéirent, rattachèrent leurs ceintures  et fixèrent le visage des deux hôtesses qui circulaient, à la  recherche d’informations supplémentaires. Ils en furent pour leurs frais, elles se montraient impassibles.
Elle rangea sa revue, ferma les yeux et attendit. Elle fut surprise quand l'avion se posa en douceur sur la piste de l'aéroport de New York.

27 octobre 2010

Les comptes

Il tenait si méticuleusement ses comptes que personne n’aurait pu imaginer qu’il était fiché à la banque de France…

26 octobre 2010

La manif

La veille, Nina avait tiré la langue en préparant sa pancarte pour la manif, elle avait même séché ses cours de l'après-midi...  Une fois l'œuvre achevée, elle l'avait contemplée  sous toutes les coutures.
Le lendemain, quand elle  arriva sur le lieu de rendez-vous, juste au coin de la rue St Julien et de la rue Massacre, sa pancarte à la main, elle fut accueillie par un grand éclat de rire.
- Ben qu’est-ce qu’il y a ? S’énerva-t-elle.
Elle avait écrit "Non à la retraite" avec des lettres de toutes les couleurs…


25 octobre 2010

Duo

Mademoiselle et « son automobile », c’est sur cette chanson que caro-carito du blog « les heures de coton »   et moi-même avons décidé d’écrire chacune un texte. Nous nous sommes imposées d’autres contraintes, pour le plaisir : 4 paragraphes, l'héroïne s'appelle Mélodie, elle a une robe rouge, on doit connaître le nom des cigarettes qu'elle fume, la scène est statique et   des  "larmes de crocodile" coulent…

Voici le texte de caro-carito :

Bar de jour

Il fait encore sombre. Assise sur la banquette en skaï éraflé, elle aperçoit sa clio blanche à côté d’un pin et d’une poubelle. Le parking de l’aire d’autoroute est désert. Mélodie baisse la tête pour ne trouver que les deux tasses vides devant elle. Avec leur reflet dans la vitre sale, ça fait quatre tasses blanches inutiles. C’est un bol rempli à ras bord de café brûlant qu’il lui aurait fallu. Elle se serait jetée dans cette lune ronde et noire comme un soir italien. Et en même temps, elle aurait noyé les kilomètres avalés et sans doute plus que ça. L’envie de griller une cigarette, une Pall Mall. Des larmes de crocodiles entre Puteaux et le péage de la Folie-Bessin et même jusqu’après la Touraine, elle n’a jamais aimé la Touraine. Ce poids qui lui broie le cœur. Lui. Et surtout Elle. Elle, lui et elle, pauvre pomme sentimentale.

Il y a une carte routière près des toilettes. Quand elle était petite, elle restait plantée là pendant que ses frères suppliaient pour qu’on leur achète un paquet de menthos ou un mars. Elle répétait inlassablement le nom des villes, des départements et des numéros, 50, 03… qu’elle n’avait jamais pu retenir. Elle était nulle en géo, pas bien meilleure ailleurs. Elle avait vite délaissé l’école pour une panoplie de fille à la bouche rose pimpant, au mascara épais et bas de gamme. Elle était une de celles qui ne tiraient pas sur sa jupe et qui croisaient les jambes, de celles aux robes trop courtes, trop rouge, comme aujourd'hui, ou trop près du corps ou... Qui s’arrachaient la gorge avec la fumée des Marlboro et de la vodka ou d’un gin sans saveur. C’est le ceinturon de son père qui l’avait rattrapée in extrémis. Et son orgueil qui l’avait fait s’engouffrer dans un BTS obtenu contre toute attente et une carrière, une vie qu’elle avait voulue, à bonne distance des siens.

Elle meurt d’envie d’en griller une. Elle meurt d’envie de beaucoup trop de choses en fait, de beaucoup trop d’hommes, de leurs rires désordonnés et de passages dans le repli d’une fin d’un été qui s’éterniseraient. Là, elle rêve de lui en pliant cette lettre qu’il lui a écrite, aussi légère que ses sentiments, aussi silencieuse que son départ. Combien en a-t-elle gardé, cinq, dix, vingt de lui et d’autres ? Elle ne sait plus. Elle se souvient de leurs souffles sur sa nuque et des inflexions de tendresse dans leurs voix. Ou les a-t-elle imaginées ? Des mots, trop de mots, suaves, violents, solennels. Des mots qui mentent, trompent, exilent, des mots qui sculptent une solitude. Elle se lève et achète une carte de l’Europe. Ce matin, en partant, elle voulait pousser jusqu’à Biarritz. Il y a la mer là-bas. Mais elle a envie d’une ville où une langue colorée l’accueillera. Pas l’Italie, mais l’Espagne, Barcelone. Pourquoi pas Madrid. Elle poussera ses quelques jours qu’ils devaient passer ensemble sur le tapis contre une errance au parfum de soleil.

Elle a pris ses clefs sur la table du bar et laissé la feuille pliée en huit près des sucres qu’elle n’utilise jamais. Les autres lettres, elle les a jetées dans le vide-ordures du palier. Juste avant de partir. Mercredi vers six heures, le camion-benne les fera disparaître. Elle ferme la porte et, au lieu d'enclencher la clef de contact, allume une cigarette. Elle se penche pour regarder la montre qu’il a laissée dans la boîte à gants. Elle va la garder, la porter peut-être. Ne pas oublier, ce serait bien. L'autoradio s'est mise en marche. La station-service s’éloigne. Devant elle, la plaque d'une BMW affiche 39. Jamais elle ne saura le département qui s’y rattache. Elle cherche une autre cigarette. Elle sourit. Est-ce bien grave de ne pas savoir ? De ne jamais savoir…

Voici le mien :

Mélodie en rouge et noire

Elle n’avait jamais aimé le rouge mais elle avait mis cette robe pour lui. Une rouge, Mélodie, lui avait-il précisé avant qu’elle ne raccroche. Elle lui avait obéi, machinalement, comme on prend un verre au comptoir ou comme on dit « comment ça va ? ».
La voiture était arrêtée sur le bas-côté de la route et elle attendait, pour rien, alors que la pluie tombait à verse et lavait les vitres de ses pensées. Elle sortit un paquet de cigarettes de la boîte à gants. Les siennes, des gauloises, elle avait toujours détesté ses gauloises, même sa peau en était imprégnée. Elle, elle n’avait jamais fumé ou si peu. Elle prit pourtant une cigarette, l’alluma et toussa à la première bouffée. Cette gauloise avait le goût de la vie, amer et sombre.
Si elle s’était forcée un peu elle aurait pu faire pleuvoir sur son visage les larmes de crocodile de l’automne, mais ce n’était pas le moment, pas encore, il lui faudrait attendre encore un peu. Elle démarra et reprit le chemin de Brest, ils s’étaient donnés rendez-vous dans leur restaurant. Elle se souvenait qu’un jour il lui avait dit « Pourquoi tu m’aimes ? », et elle lui avait répondu par une question, comme à son habitude :
-    Et toi, pourquoi tu crois que je t’aime ?
Jamais plus il ne lui avait posé de questions, sauf la veille, cette question absurde qui lui trottait  dans la tête à la même cadence que les essuie-glaces balayant le pare-brise des scories de l’automne :
-    Qu’est-ce que tu dirais si je disparaissais ?






24 octobre 2010

La sainte

Un jour, peut-être que vous aussi ça vous arrivera… Pour lire le texte, c’est ici
Le texte est  de gballand et le montage est de Patrick Cassagnes

23 octobre 2010

Lapsus

La saison doit se prêter aux lapsus... Hier, un élève de première m’a demandé si j’avais bien mis les notes des interrogations sur Facebook !

22 octobre 2010

La visite

Quand on a sonné à la porte, j’ai préféré ne pas ouvrir, un pressentiment. Mon mari, lui, s’est précipité avant que j’aie pu lui dire quoi que ce soit ; le malheureux attend toujours quelque chose. Cette fois il n’a pas été déçu : c’était Dieu en personne. Dieu ne nous avait pourtant jamais parlé, ni à moi ni à lui.
Dieu lui a fait un sermon qui a duré deux heures ; j’ai même  eu le temps de préparer le repas, de manger et d’écouter le journal de la 2 avec Pujadas.
Quand Simon est rentré, il était livide. J’ai bien essayé de lui tirer les vers du nez mais pas moyen, le mutisme total, et ça a duré cinq jours. Le sixième jour il m’a fait un sermon et le septième, il a disparu en me laissant un mot que j’ai encore sur ma table de nuit :
« Je pars avec quelques apôtres pour prêcher la vérité. Je prierai pour toi. Simon dit Pierre.  »
Je me demande pourquoi il a changé de nom aussi brusquement. L’autre lui allait bien. Ça fait deux ans qu’il est parti et hier, par la poste, j’ai reçu un paquet que j’ai hésité à ouvrir. A l’intérieur, il y avait un livre que je n’avais pas commandé : le nouveau testament.

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