Le chemin de la guerre
Dans les cercles de l’Assemblée Nationale, on l’appelait le « Va-t’en guerre », pourtant son corps fluet était à l’opposé de ses poses virilistes.
« Si nous voulons la paix, préparons-nous à la guerre » était son antienne favorite, jusqu’au jour où une arme létale – posée par qui ? nul ne le sut – le fit disparaître sous l’arc de Triomphe ; une fin plus triomphante que la carrière qui avait été la sienne. Carrière qui se serait limitée d’ailleurs, juste avant son décès inopiné, à demander à ce que le livret A finance l’industrie militaire.
Des discours élogieux s’en suivirent, car, les éloges ne se faisaient nullement du vivant des élus - il faut dire que nombre de ces « communicants » politiques alliaient méconnaissance et médiocrité – mais lorsqu’ils mouraient. Quelques voix discordantes, amoureuses de Ravel, osèrent cependant faire circuler le couplet suivant dans les couloirs de l’Assemblée :
« Le bolero nous mèn’ra au paradis du cimetière et nous f’rons un requiem pour tous les français qui s’ront morts au combat, on ne les comptera plus, non ; mais l’industrie de la guerre s’ra en hausse, et les profits aussi etc. ».
24 heures plus tard, un nouveau couplet, plus joyeux, fut entonné illico sur les réseaux sociaux et remit d’ailleurs, Charles Trénet au goût du jour.
« Boum,
C'est Paris qui fait boum
Un député fait boum
Et c'est la France qui fait boum !
Boum
C’est l’Europe qui fait boum
La Russie qui fait boum
Et l’on attend d’autres boums…
Oui, la guerre des « boums » avait commencé sa marche joyeuse et jusqu’où irait-elle ?
PS : prochain texte, jeudi.