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Presquevoix...
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30 septembre 2011

Coaching

Il l’avait trouvée belle, très belle, puis moins belle, nettement moins belle et maintenant, il la trouvait presque banale. Il faut dire qu’il était coaché. Oui, il avait eu besoin d’un coach pour supporter le départ de sa femme avec son voisin du dessous. Le salopard, quand il y pensait…
Cela faisait maintenant un an qu’il avait engagé son coach, à raison de quatre séances par mois. S’il continuait ses séances, peut-être que dans un an, il ne la reconnaîtrait même plus dans les escaliers…

29 septembre 2011

La ZAT

Il s’était aménagé en lui, à l’insu de tous, une ZAT – Zone d’Anarchie Temporaire. N’étaient-ce pas ces voyages au cœur de la ZAT qui  l’avaient sauvé à plusieurs reprises ?

28 septembre 2011

La dissertation

Au moment où il allait détacher l’antivol  du vélo – après s’être acharné dessus pendant 15 minutes avec une pince – un type lui a plaqué une main sur l’épaule et lui a dit.

-    Suis-nous !

Quand il a compris qu’il avait affaire à un flic, son visage a changé de couleur. Il a bien essayé de baragouiner deux trois trucs, mais personne ne l’a cru. Dans la voiture, il a réfléchi sur la tactique à suivre.

Deux heures plus tard, il était devant le vice-procureur, les larmes aux yeux, il pensait que les larmes pourraient peut-être attendrir la justice. Il faut dire qu’il ne ressemblait pas à l’image qu’on peut se faire d’un voleur. C’est sans doute sa politesse excessive qui a surpris le vice-procureur.

-    Si vous me le permettez, je rédigerai une lettre d’excuse au propriétaire, a dit le jeune homme.
-    Une lettre d’excuse, non, mais une dissertation sur « le respect de la propriété d’autrui ». Quatre pages pour la semaine prochaine, a dit le vice-procureur. Je pense que quand on est en classe de première ça ne devrait pas poser  de problèmes.

Le jeune homme a souri au procureur et a répondu, d’un ton extrêmement courtois.

-    J’en serai ravi Monsieur. Je suis désolé d’en être arrivé à de telles extrémités mais je devais rentrer chez moi de toute urgence et je ne savais pas comment faire.

Le vice procureur s’est demandé un instant si l’adolescent ne se fichait pas de lui, mais il était tellement habitué au manque de courtoisie, qu’il se laissa séduire…

27 septembre 2011

La lecture

Hier, en traversant le parc du lycée, j’ai pris le temps de m’arrêter un instant pour observer une scène presque irréelle : une élève, assise sur la pelouse, tenait dans ses mains... un roman ! Imaginez ma stupéfaction. Depuis combien de mois – d’années ? – n’avais-je  vu pareille scène ? Sans doute aurais-je dû la photographier pour me certifier que je n’avais pas rêvé !

PS : Je vous conseille cette vidéo anachronique et réjouissante : introduction au livre !

26 septembre 2011

L’exhibitionniste

Il n’avait qu’un seul hobby, s’exhiber. De jour, il portait un  masque. De nuit, il l’enlevait.  Il faut dire que sa profession – il était avocat d’affaires – ne lui laissait pas le choix.

Lors d’un dîner en ville, l’une des phrases prononcées par l’un de ses confrères, lui laissa une étrange empreinte. En parlant de l'un de ses clients, celui-ci avait dit.

-    Ce type, il s’exhibait partout, c’est comme s’il avait eu besoin de l’autre pour se réassurer qu’il avait un pénis !

Cette réplique suscita de grands éclats de rire dans cette assemblée d’hommes de loi. D’ailleurs, il fut le premier à rire, et très fort.

25 septembre 2011

Le tatouage

Ce matin-là, quand elle s’est réveillée, elle a constaté avec stupeur qu’elle ne pouvait plus bouger. Ses pieds, ses cuisses, ses bras étaient attachés avec des cordes aux nœuds serrés ; seule sa bouche était libre et un baiser est venu s’y coller aussitôt qu’elle a ouvert les yeux.

-    Bon anniversaire ma chérie, lui a dit l’homme masqué en plaquant ses lèvres humides sur les siennes.

Elle l’a regardé, hébétée.

-    Ne me dis pas que tu ne me reconnais pas !

Elle n’a rien répondu et l’homme a conclu.

-    Qu’est-ce que tu dis de ma surprise ?

Au prix d’un effort qui lui a semblé surhumain, elle a articulé.

-    Qu’est-ce que vous me voulez ?
-    Je voudrais simplement que tu me dises : « Je t’aime ».
-    Je t’aime.

Il a fait la moue et  a ajouté.

-    Mieux que ça, avec  le ton, s’il te plaît.

Elle s’est exécutée. Il a souri satisfait et, avant de la détacher avec le couteau qu’il tenait à la main, il lui a dit.

-    J’aurais pu te violer, tu sais.

Comme elle restait silencieuse, il a repris.

-    Ne me remercie pas ; de toute façon, je ne bande plus. Ah, je savais bien que je n’aurais jamais dû me marier avec toi !

Puis le type a disparu aussitôt.
Quand elle est allée porter plainte au commissariat, le policier qui l’a reçue lui a dit.

-    Vous pourriez me décrire cet homme ?

Mais  elle ne se souvenait de rien, à part du tatouage sur son bras droit, un tatouage qui représentait un nœud coulant qu’elle avait déjà vu quelque part, mais où ?

Soudain tout s'est éclairci, elle l’avait vu il y a plus d’un mois, sur le bras d’un cadavre étendu sur la table du médecin légiste. Le type avait été tué de 20 coups de couteau ; il n’avait tout de même pas ressuscité ?

PS : texte écrit dans le cadre des "impromptus littéraires"

24 septembre 2011

Le papier hygiénique

Dans ce pays  laminé, que la dictature avait condamné à l’autarcie, il était impossible de trouver du papier hygiénique. Une constipation galopante gagnait le peuple. Quand le dictateur mourut d’une occlusion intestinale, le nouveau gouvernement prit la première mesure qui s’imposait : reprise des importations de papier hygiénique !

23 septembre 2011

Entre deux

Quand il téléphonait à sa mère, c’était enfermé dans les toilettes,  en cachette de sa femme.  Il parlait toujours à voix  basse, et sa mère – malgré son ouïe fine -  lui disait  souvent de sa voie suraiguë :   « Parle plus fort Jean Mi, je n’entends rien ! ».  A ces moments-là, il la détestait  autant que sa femme.

22 septembre 2011

Le syndrome DSK

Elle faisait des photocopies au troisième étage quand son collègue de la comptabilité entra. La pièce était tellement étroite qu’il se crut obligé de lui dire : « Ne bougez surtout pas Nathalie, je passe derrière vous ! Sutout ne bougez pas ! » Elle se retint de pouffer de rire.

Le « syndrome DSK » atteignait leur entreprise de plein fouet. Elle se rappelait aussi que la veille, au moment où elle était montée  dans l’ascenseur, M. Dumontier, le DRH, était ressorti aussi sec ; sans doute la peur de se retrouver seule avec elle entre le rez-de-chaussée et le cinquième étage...

Désormais, la mixité était-elle possible ?

21 septembre 2011

Le miroir

La mère et la fille étaient assises l’une en face de l’autre, juste à côté des toilettes dont la porte western n’arrêtait pas de battre ; la bière a parfois des effets indésirables.
Quand la mère regardait sa fille, elle se voyait plus jeune et se prenait à rêver. Par contre, quand la fille regardait sa mère, tous ses rêves avortaient, les uns après les autres.
La vie est  parfois impitoyable.

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