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Presquevoix...
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22 juillet 2007

Et pour moi, vacances de tout, même de blog, jusque fin août…

lisboa4Les vacances oui, mais partir !! ! Pourquoi ? Pourquoi ces migrations, pourquoi ces bagages qui se font et se défont dans le désarroi des départs et des arrivées ? Pourquoi ces visites dans des lieux où les queues  me rappellent celles du supermarché le samedi ? Pourquoi supporter l’agitation des autres quand la mienne, déjà, me fait horreur ? Pourquoi prendre des trains qui n’en finissent pas d’arriver et en prendre d’autres qui n’en finissent pas de partir… Sans parler du retour, parce qu’un jour ou l’autre, il faudra bien revenir et  les retours rouvrent des blessures qui mettent des jours à guérir… rentrer et  mourir un peu… alors pourquoi partir  ?
Cap sur le Portugal, où le poète Fernando Pessoa (1888-1935) nous attend, assis paisiblement à la terrasse du café « A brasileira », dans le quartier du Chiado, à Lisbonne. Pessoa écrivait la phrase suivante dans son Livre de l’intranquillité « A renúncia é a libertação. Não querer é poder* ». Cette phrase m’accompagnera au long du voyage…
* Renoncer c’est se libérer. Ne pas vouloir c’est pouvoir.

Photo vue sur le site : http://www.abiyoyo.com/portugal/lisboa/lisboa2/lisboa.htm

21 juillet 2007

L’art pourra-t-il changer le Mexique ?

camisa Une artiste mexicaine, Rosa Maria Robles, dans son exposition « Navajas* », tente d’aborder une réflexion sur la violence et le pouvoir accordé à l’argent au Mexique, pays où la narcoculture occupe une place  de plus en plus envahissante  « qui impose ses codes de pouvoir à tous les niveaux de notre société si mal en point », précise-t-elle au journaliste du Processo. Entre faits divers découpés dans les journaux et vêtements tâchés de sang ayant appartenu – ou non – aux victimes, Rosa Maria Robles semble vouloir  obliger le Mexique à un exercice auquel il se refuse depuis longtemps : se regarder dans les yeux et en finir avec un silence douloureux qui anéantit toute possibilité de changement et plonge le pays dans le chaos.

* navaja : rasoir
image vue sur :
http://www.latarde.com.mx/html/M19160_0_1_0_M.htm

20 juillet 2007

Lettre d’une voleuse

Vous ne me connaissez pas, j’étais chez vous il y a 15 jours. Nous étions si nombreux que je ne pense pas que vous vous souveniez de moi. Vous étiez toujours entouré ; des hommes et des femmes courtisaient vos regards et moi, je vous observais. A un moment, nous avons été présentés par un ami commun et nous avons échangé quelques mots ; de banales réflexions sur le temps qui passe et nous tue, vous m’avez souri comme vous avez souri à tous ceux qui vous approchaient puis vous êtes parti à l’autre bout de la pièce. J’ai essayé de vous retenir – j’ai même dû faire une plaisanterie, parfois l’humour…-  mais en vain ! Je vous ai regardé, au loin, comme on regarde un paysage par la fenêtre du train, des couleurs se superposent des formes se dessinent, flous, inaccessibles… Vous vous demanderez pourquoi je vous envoie cette lettre  ? Eh bien voilà, j’ai un aveu à vous faire : j’ai volé, je vous ai volé. J’ai pris chez vous une petite boîte sombre, rectangulaire, recouverte d’étoiles dorées. C’est au moment où vous avez quitté la pièce. Je me suis retrouvée seule un instant, j’ai erré dans votre salon et mes yeux ont découvert cette boîte simplement posée sur une étagère, seule. Elle avait l’air d’attendre que je la touche. Au début je ne voulais pas la prendre, mais je me suis enhardie et je l’ai ouverte : trois compartiments et dans l’un d’entre eux un fruit d’eucalyptus. J’ai été obligée de la cacher quand quelqu’un est entré dans le salon. Je l’ai glissé dans mon sac et le courage m’a manqué pour la reposer à l’endroit où elle était placée. J’ai volé quelque chose qui vous appartient, à vous que je ne connais pas. Je me suis demandée à quoi auraient pu servir les trois compartiments de cette boîte : un pour l’amour, un pour les chagrins et un pour l’espoir ? Plus tard, dans votre jardin, cachée derrière votre rosier du japon, j’ai ouvert la boite et j’ai placé le fruit de l’eucalyptus dans le compartiment du haut, celui que j’ai intitulé « espoir ». J’espère que vous ne m’en voudrez pas de ce vol. Ce geste me ressemble si peu ! Je n’avais rien volé jusqu’alors, une impulsion, j’espère que vous me comprendrez. Sachez en tous cas que je suis prête à vous rendre votre boite, mais pas chez vous, surtout pas, je n’en aurai pas le courage ! Par contre, dimanche, je vous attendrai sur le quai, rive droite, à 9 heures. Je serai au bout du quai, à l’extrémité Ouest, près du muret où les pêcheurs sont assis. Si vous ne venez pas, eh bien je garderai votre boîte, en souvenir d’un homme que je n’ai pas connu.

19 juillet 2007

Que gagnons-nous à travailler plus ?

TravailLe droit de rêver à ce que nous pourrions faire si nous ne travaillions pas ? Le droit de laisser nos enfants plus souvent seuls à la maison avec leurs nounous télévision, internet et playstation qui font d’eux des décérébrés, future chair à manipulations pour lobbies en tous genres ? Le droit de consommer plus, plus mal, et d’oublier qui nous sommes ? Le droit d’être souvent fatigués et de préférer regarder des émissions « reposantes » qui servent nos préjugés plutôt qu’elles ne les desservent ? Le droit de ne pas avoir le temps de nous informer et d’être plus vulnérables aux Princes qui nous gouvernent  ? Le droit de détester tous ceux qui  travaillent moins et qui ont du temps libre ? Le droit de nous dire que les RMIstes et les chômeurs sont des profiteurs qui sont payés grassement pour ne rien « foutre » ? Le droit d’être sous anti-dépresseurs et d’engraisser les laboratoires pharmaceutiques ? Le droit de nous suicider sur notre lieu de travail et de ne pas toucher notre retraite ? etc…
Ne vaudrait-il pas mieux, travailler moins pour produire moins, et sauver ce qui peut encore être sauvé sur notre terre martyre ?
Et comme le disait Coluche de façon subversive  « Le travail se fait rare, alors laissons-le à ceux qui aiment ça ! »

* affiche du film de Pierre Carles, "Attention danger travail "

18 juillet 2007

Merde, les nouveaux agendas sont arrivés !

« Merde, les nouveaux agendas sont arrivés ! ». Voilà ce que j’ai marmonné hier après-midi en entrant chez Virgin. J’y allais le cœur léger, heureuse d’acheter un livre de Simenon à une amie chère, et juste à l’entrée, en vrac dans deux bacs, puis empilés sur plusieurs étagères, je tombe sur ces agendas maudits. Je dois dire que mon cœur a flanché et que j’ai marqué un temps d’arrêt. A peine en vacances, déjà la rentrée, et on peut dire que cette perspective ne me réjouit pas, même s’il me reste un mois et demi avant la cruelle et laborieuse rentrée. Toutes les représentations liées à la rentrée me dépriment, c’est bien simple ! Je me demande si la rentrée ne me déprimait pas avant même que je ne naisse, ce qui expliquerait la rapidité avec laquelle je suis sortie ; par peur de rentrer !
Même en cherchant bien, je n’arrive pas à trouver une chose, une seule, qui pourrait me réjouir de  rentrer… enfin si… avec la rentrée, mon fils ira au collège tous les jours et je ne le verrai plus traîner son ennui à la maison ! Parce que quand il s’ennuie, moi aussi ça m’ennuie, et je ne peux me concentrer sur quoi que ce soit, c’est comme si son ennui s’infiltrait par tous les pores de ma peau et pesait de tout son poids dans ma chair. Mais je dois être honnête, avec l’âge, il s’ennuie de moins en moins, ou plutôt, maintenant il ferme systématiquement la porte de sa chambre et je ne le vois plus s’ennuyer !

17 juillet 2007

Entrons-nous dans une ère de solitude glaciaire ?

FonteGlacesPoleNordLes hommes –  pourtant au cœur des nouvelles technologies - ne seraient-ils pas de plus en plus loin les uns des autres, de plus en plus indifférents, comme si un voile opaque les isolait, comme s’ils avaient peur de se montrer, de se toucher, de se dire ou comme s’ils ne pouvaient parler d'eux qu’à travers les « identités fictives » déclinées au fil de leurs rencontres virtuelles… Serait-il donc impossible d’être soi ?

Nous entrons dans une ère de solitude glaciaire...  Les glaces fondent aux pôles mais se refondent dans nos cœurs, et nous évitons de tendre la main à tout ce qui pourrait déranger l’apparente stabilité de ce que nous avons parfois si douloureusement édifiée.
Est-ce ainsi que les hommes vivent*… ?

* Poème d’Aragon, chanté par Léo Ferré : http://www.feelingsurfer.net/garp/Poesie/Aragon.Hommes.html

image vue sur le site : http://www.syti.net/

16 juillet 2007

A quoi ça sert de vivre ?

« Bac + 5 (DEA d’économie) + un an de travail dans une ambassade + deux ans de travail dans une ONG + Chômage depuis quinze mois et inscription à l’ANPE +  « invitation aux vendanges en Alsace par l’ANPE elle-même + invitation refusée pour cause de recherche d’emploi + radiation de l’ANPE, donc un chômeur en moins et un déprimé en plus, + 25 curriculum vitae + 25 lettres de motivation envoyées à 25 entreprises sans aucune réponse en retour !!! Conclusion : invité à quitter mon appartement pour cause de non-paiement de loyer, je cherche de toute urgence un travail. Salaire négociable mais permettant de vivre dignement. Contactez-moi au : 03 45 02 25  78. J’étudierai toutes les réponses avec le plus grand soin. Que pensez-vous d’une société qui ne veut plus insérer ses jeunes ???? »

Il contemple un instant sa petite annonce improvisée, pas mal du tout, sans pathos, digne en somme, alors pourquoi pas ? Pourquoi hésiter à s’imposer sur tous les murs de la ville alors que depuis presque deux ans, il est transparent, invisible comme les milliers de chômeurs que l’ANPE a radiés parce que, comme lui, ils ne comptent plus ? Qu’est-ce qui justifierait  encore des égards pour quiconque dans cette société de merde qui lui ferme la porte au nez ? Pourquoi devrait-il encore avoir des devoirs alors qu’on ne lui laisse plus le choix d’avoir des droits ? Le dernier lieu où on lui faisait croire que, peut-être demain, peut-être un jour, peut-être s’il changeait la rédaction de son CV, peut-être si sa lettre de motivation était tournée autrement, peut-être s’il acceptait de diminuer ses exigences, peut-être s’il voulait faire un stage dans un autre domaine, peut-être s’il essayait de se « vendre » mieux, peut-être s’il changeait de look… lui a définitivement claqué la porte au nez ! Il n’y a plus de peut-être mais une seule certitude : son diplôme ne  sert à rien,  son expérience n’a fait que profiter aux autres et  ses travaux d’écriture pour trouver un travail n’ont été qu’une vaste farce que l’Etat lui a imposé pour justifier ses maigres allocations. Encore hier, il en était à se demander s’il n’allait pas foutre sa vie en l’air, se suicider au gaz et faire sauter le putain d’immeuble dont le propriétaire veut lui mettre un procès aux fesses à cause de ses trois mois de loyer impayés ; ah il pourrait toujours courir après ses loyers, l’imbécile, lorsque son immeuble serait réduit en cendres… Et puis il l’a rencontrée, elle, et tout a changé. Oh, une simple coïncidence, un sourire échangé au coin du comptoir d’un café, un frôlement, même pas un numéro de téléphone ou une promesse de rendez-vous,  rien d’autre qu’un rêve, celui d’une passante de la vie qui lui a fait se souvenir qu’il était un homme. Et maintenant il est là, lui le désespéré, l’abruti, à cogner à nouveau à la vitre de la vie, à se dire que quelque chose est encore possible, la rage au ventre et le cœur battant, comme du temps où il croyait encore qu’être jeune servait à quelque chose.

15 juillet 2007

Ecrire

« Je ne sais jamais ce que je vais écrire ; je le découvre au fur et à mesure et en y revenant à maintes reprises. A cet égard, c’est comme une révélation : et c’est bien ce que me fascine. » (Michel  Butor, Friches, numéro 61)

Être surpris par soi et s’autoriser à l'être, sans craindre ce que l'on peut être…

14 juillet 2007

Revanche

Elle en est à son quatrième enterrement de l’année. Elle n’est pas fâchée de leur survivre, insolente. Combien en a-t-elle déjà enterré depuis deux ans : Sept ? Huit ? Neuf ? Sa mémoire est défaillante. Aujourd’hui le tour d’Adèle a sonné. Elle se sent ragaillardie par ces morts qui se succèdent comme autant de clins d’œil à sa longévité. Les vieux du village disparaissent les uns après les autres - le cœur, les poumons, les cirrhoses, l’ennui  ou pire … le cancer - mais elle, reste ! Si elle estime qu’elle n’a pas eu de chance côté coeur, elle a au moins eu le bénéfice de la ténacité.  Elle s’accroche comme une mauvaise herbe et signe le renouvellement de son bail terrestre à chaque mort qu’elle accompagne au cimetière.

  Légère, elle descend le raidillon de l’église au son du tocsin. Jamais elle n’a aimé l'Adèle qui a connu beauté, flirt, honneurs, mariage, sans jamais avoir connu sacrifices et renoncements. Ce n’est que justice de l’enterrer, elle n’a aucune mauvaise conscience d’en éprouver du plaisir. Adèle est la seule qui lui ait inspiré ce sentiment que la charité chrétienne ne tolèrerait certainement pas. Sa mort est bien la preuve qu’il y a un Dieu quelque part pour vérifier le respect de l’équilibre des joies et des peines et elle, elle l’a eu très tôt son lot de peines… D’ailleurs, au village, on l’a toujours appelé « la pauv’ Madeleine ! ».

Les enterrements lui ouvrent  l’appétit. A la sortie de l’église elle s’arrête toujours à la boulangerie pour s’acheter une pâtisserie qui symbolise le couronnement de la cérémonie mortuaire : elle l’appelle son gâteau de vie. Aujourd’hui, elle voudrait s’acheter un gâteau à la mesure du bonheur ressenti lors de la messe funèbre. Quand le curé a égrené le chapelet des qualités de la défunte Adèle – comment a-t-il pu ? Il n’y a qu’un curé pour oser ces louanges obscènes, comme si les portes de l’éternité ne pouvaient s’ouvrir que poussées par de grotesques éloges – elle n’a pu s’empêcher de murmurer un « vieille salope » que seule la surdité de sa voisine de banc a pu maintenir dans le silence de la feinte compassion.

Dans la vitrine, les gâteaux s’alignent parfaitement : fraisiers, babas, tartelettes, fondants au chocolat, religieuses… Après chaque enterrement, elle s’offre un gâteau différent, un gâteau qui lui évoque le mort, d’une façon ou d’une autre. Cette fois-ci, elle reste en arrêt devant une charlotte dans sa robe de framboise, qui lui rappelle l’Adèle ondulant son corps fruité dans les fêtes d’antan entre sourires condescendants aux femmes et pudiques œillades aguicheuses aux hommes. Cette garce n’a jamais eu honte de ce qu’elle faisait…

Adèle disparue, elle se sent enfin libérée. Dans la boulangerie, Madeleine hésite. Ses yeux vont gravement d’un gâteau à l’autre comme s’il s’agissait de choisir une robe de mariée ; il lui faut se décider entre la religieuse nappée d’une mousseline de chantilly vierge et la charlotte fruitée à la mousse de framboise. Elle opte pour la charlotte qu’elle achète et engloutit sans l’ombre d’un regret dès qu’elle  franchit le seuil de la boulangerie. Elle en conçoit un plaisir extrême, peut-être même de la jouissance : une juste revanche sur celle qui, 60 ans plus tôt, lui a volé son fiancé en la condamnant à la virginité à perpétuité.

13 juillet 2007

La retrouvée

Quand elle le vit se précipiter sur elle, elle eut un moment de recul, voulut l’éviter, mais il s’accrocha à son bras et la retint, haletant…
- Ne pars pas, tu ne te souviens pas de moi ?
Elle essaya de lui dire qu’elle ne le connaissait pas – ce qui était vrai – qu’elle n’habitait pas à Rouen – ce qui était vrai - et qu’elle ne s’appelait pas Marie – ce qui était faux. Peut-être flaira-t-il le mensonge parce qu’il lui dit très haut, presque exalté
- Jure-moi que tu ne t’appelles pas Marie !

Cela lui était difficile de jurer que son prénom n’était pas le sien, aussi tenta-t-elle d’éluder la demande, mais il ne lâcha pas prise. Il voulut l’inviter au café pour parler d’elle, d’eux, de ce qu’ils avaient vécu pendant ces 15 ans où ils avaient été séparés. Elle lui répondait qu’il se trompait, qu’elle n’était pas celle qu’il croyait, mais rien n’y fit. De guerre lasse, elle l’accompagna et ils se retrouvèrent face à face au café de la Gare, à une table installée près d’une fenêtre. Profitant d’un moment d’inattention de sa part il emprisonna sa main droite qui était restée posée sur la table et il commença une déclaration enflammée à laquelle elle dut couper court.
- Je ne suis pas celle que vous croyez, tout ceci est ridicule ! Je suis une autre, je ne vais pas faire semblant d’être quelqu’un d’autre pour vous faire plaisir. Et si vous me montriez la photo de cette Marie dont vous me parlez depuis tout à  l’heure !

Il prit son portefeuille, sembla trier quelques papiers, puis sortit triomphalement une photo qu’il plaça devant elle
- Voilà. Maintenant tu ne peux pas me dire que ce n’est pas toi !
Elle prit la photo, la regarda attentivement et finit par se rendre à l’évidence : c’était elle, 15 ans plus tôt, devant la gare, habillée d’un pantalon blanc et d’un pull-over noir. Elle ne se souvenait pas de la photo, mais c’était bien elle et elle souriait radieuse à celui qui la photographiait. Elle regarda l’homme avec plus attention,  où avait-il bien pu se procurer cette photo ?
- Alors ? Demanda-t-il ?
- Je ne sais pas quoi vous dire !
- C’est toi oui ou non ?
- Je ne sais pas, fut la seule chose qu’elle put dire.
- Ne me dis pas que ce n’est pas toi !
- Oui, c’est moi et ce n’est pas moi ! Concéda-t-elle.
Elle regarda à nouveau la photo, puis l’homme et …  peut-être que… elle le fixa à nouveau… oui, ce pouvait être lui !

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