Le médecin
Dans la froideur de son cabinet, le médecin m’a dit.
- Tumeur, non, mais kyste.
Je lui ai répondu.
- Et je vais mourir quand ?
Il m’a répondu en souriant.
Je disais tumeur en un seul mot, ça suffira, mais de tout de façon, vous c’est un kyste, donc ce n’est pas grave.
Effectivement, ça suffit et c’est déjà beaucoup. Je ne retournerai plus voir ce médecin. Cet homme croit avoir de l’humour et manque d’empathie. Pas le genre à dépolir le désespoir, mais plutôt à l’embastiller !
Il m’a tout de même dit qu’une opération de l’ovaire était nécessaire, mais sans gravité. Je l’ai cru et je lui ai dit que maintenant, de toute façon, j’étais contre la mort. Il a ajouté.
- Et vous avez signé un contrat ?
- Pas encore, mais je ne vais pas tarder.
Une fois chez moi, j’ai regardé le dernier tatouage que je m’étais fait faire sur le mollet droit – un nénuphar - et je me suis dit que sur le mollet gauche je me ferai tatouer un sablier car je me demande combien d’années il me reste avant d’avoir une tumeur…
PS : prochain texte, jeudi