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Presquevoix...
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5 novembre 2008

La fracture ( gballand )

« Je vous tuerai »*, c’est ce qu’avait hurlé Michel Riboux, son chef de service,  quand il  lui avait confessé qu’il couchait avec sa femme. Pourquoi lui avait-il tout raconté ? Il faut dire qu'il ne pouvait plus supporter sa prévenance  – « Et vous prendrez bien un apéritif  » par ci ou « Restez dîner avec nous, vous ferez plaisir à ma femme » par là… - tout ça lui donnait des bouffées de culpabilité. Il n’avait jamais  supporté le mensonge ; une question d’éducation, sans doute.

Depuis qu’il était à l’hôpital, il refaisait chaque jour, en pensée, la course qui l’avait amené à sauter par-dessus le portail d'entrée des Riboux pour échapper à la fureur du mari trompé. Mais  le portail était trop haut et son élan trop court. Résultat : le col du fémur cassé, la hanche déboîtée, trois dents de devant envolées, un contrat de travail qui ne serait pas renouvelé et une maîtresse qui l’ignorait...

* phrase extraite de « l’ours en peluche » de Simenon

Commentaires
G
Lidia : votre morale de l'histoire est amusante.<br /> <br /> Frasby : J'espère que la hanche des "States" ne se déboitera pas bientôt.
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F
Décidément, si la grande Histoire semble à peu près bien aujourd'hui,mais la petite histoire assez cruelle... Col du fémur cassé, hanche déboîtée,on ne s'attendait pas à ce que la maîtresse rapplique avec une boîte de pâte de fruits à l'hopital... "Le portail des Riboux" c'est assez bien trouvé. bravo !
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L
La luxure et la sincérité ne font pas toujours bon ménage...<br /> J'ai beaucoup aimé.
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