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Presquevoix...
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5 mai 2024

Le restaurant

Lorsqu’Isabelle était gênée - et là, la situation qu’elle vivait confinait au ridicule - elle avait l’habitude de se passer sa langue sur ses lèvres, un geste parfois mal interprété.  En face d’elle, dans un restaurant bon chic bon genre, un compagnon d’un soir - amoureux de lui-même - ne lui laissait pas placer un mot.

Enervée, elle essaya d’adopter une attitude naturelle. L’homme, lui, continuait à parler jusqu’à ce que surgît l’épineux problème de son épouse ; parce qu’il avait une femme aimante, bien sûr, douce, mais « pas assez sexuée », lui dit-il en fixant son regard sur ses seins généreux.

Isabelle détestait déplaire, mais  ce presque inconnu n’était rien pour elle. N’écoutant que son  intrépidité, elle le regarda dans les yeux et décida d’arrêter sa diarrhée verbale.

La dernière et presque seule réplique d’Isabelle au cours de ce dîner fut la suivante.

  • Ecoutez, il faut que vous sachiez trois choses très importantes : d’abord, quand il n’y a pas de gêne, il n’y a pas de désir ; ensuite, si vous ne savez pas pourquoi votre femme se refuse, demandez-le lui car elle, elle saura pourquoi ; et, pour finir, rien ne sert de biaiser, il faut aimer à point. Voilà, bonne nuit monsieur et merci pour ce repas excellent que vous m’avez offert.

Son partenaire d’un soir l’observa  rassembler ses affaires puis il lui lança, presque hystérique : «  Salope… toutes des salopes ! »

 

PS : prochain texte, jeudi.

Commentaires
K
Isabelle avait les yeux bleus.<br /> Le savait-il ?<br /> ;-)
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G
Il l'avait sans doute vu au premier regard, et puis il l l'avait oublié car d' autres regards avaient suivi et le pauvre homme n'avait pas de mémoire !
A
Qui un jour se décidera à comprendre vraiment le calvaire les hommes qui ont une femme douce et aimante et qui cependant n'est « pas assez sexuée » et, si j'ai bien compris, manque de générosité du côté des seins.<br /> Et le drame de l'homme qui par ailleurs n'invite au restaurant que des salopes !<br /> Je vais écrire un opuscule : « Comment bien choisir son coup d'un soir »
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G
Je désire bien sûr lire votre opuscule le plus vite possible ;)
P
C’est vrai qu’une langue<br /> <br /> Qui divague<br /> <br /> Peut paraître une proposition<br /> <br /> Une soif ou une invitation.<br /> <br /> Qui suit compagnon d’un soir…<br /> <br /> Pour autre occasion que micheton?<br /> <br /> Il n’était rien pour elle, on va le voir,<br /> <br /> Mais elle était de toute façon<br /> <br /> A table en face de lui, de son plein gré!<br /> <br /> Pour le goujat qui, même pas,<br /> <br /> Taira d’anciens engagements,<br /> <br /> De la table au lit il n’y a pas<br /> <br /> D’autre voie que directement.<br /> <br /> Dans sa virile conception<br /> <br /> Du mâle en rut dans les prés<br /> <br /> De devoir conjugal la notion<br /> <br /> Etant suprême religion<br /> <br /> L’épouse n’a jamais à donner<br /> <br /> Un avis aux usages contraires<br /> <br /> Maître et seigneur ayant exigé<br /> <br /> Elle devait se laisser faire…<br /> <br /> C’est cela que dans les bonnes écoles<br /> <br /> On enseignait aux filles bien<br /> <br /> Avant que chanteurs de fariboles<br /> <br /> Ne viennent emmêler les beaux liens.<br /> <br /> Notons que « offert », la notion<br /> <br /> Laisse planer la suspicion…<br /> <br /> Rustre et vulgaire goujat<br /> <br /> Par terme violent insultera…
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G
les viriles conceptions, ne sont pas les meilleures, parfois ;)
W
C'est une opinion assez répandue parmi les crétins (...tous des crétins ces hommes !) :-)
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G
Certains sont très drôles, tout de même ;)
A
tout à coup il manquait de vocabulaire ;-)
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G
Ah parfois certaines peuvent la leur couper... la parole ;)
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