Il était une foi…
Abandonner son métier pour répondre à l’appel du seigneur, pourquoi pas ? Il faut dire que son métier- le même depuis trois ans - il le détestait. Peut être serait-il plus tranquille avec le seigneur qu’avec son patron ?
Cette idée lui était venue en entendant un prêtre dire sur une chaîne cathodique catholique : « Dieu continue à appeler, certains ont l’audace d’y répondre. » Oui, pourquoi n’aurait-il pas l’audace, lui ? Pourquoi ne quitterait-il pas son patron en lui annonçant – la paix en lui - qu’il allait rencontrer Dieu pour en finir avec son travail d’esclave.
Il faut dire que la restauration – il travaillait dans un grand restaurant parisien – attirait certes de nombreux clients fidèles, mais faisait fuir les employés dont les salaires évoluaient moins vite que les menus proposés par la direction ; sans parler des horaires qui eux, décourageaient même les irréductibles.
Dieu serait-il un bon restaurateur ? Et lui, saurait-il accueillir les paroissiens mieux que les clients, car c’est tout de même le reproche que lui avait fait son « chef spirituel », le directeur du restaurant « au plaisir des sens ».
- Le jour où tu seras aimable avec les clients, je penserai peut-être à t’augmenter. Le plaisir des sens, c’est d’abord et avant tout le sourire !
Il n’avait rien répondu ou plutôt, il avait dit bouche mi-fermée : « le sourire est à la hauteur du salaire versé ».
PS : prochain texte, jeudi.