La gifle
Il l’avait giflée la veille, pour la première fois - avoir été trompé vaut bien une gifle, non ? - et elle la lui avait rendue.
- J’aurais pu porter plainte, avait -elle dit.
- Certes. Mais tu m’as trompé.
- Et alors ? Nous ne sommes pas mariés que je sache.
- Oui, mais tu m’as poussé à bout.
Pousser quelqu’un à bout ? Elle ? Il déraillait le pauvre. Peut-être avait-il des problèmes au travail ? Ou alors, pire, il devenait parano. Il faudrait qu’elle demande à Pierre, l’ami d’enfance de son compagnon, ce qu'il en pensait. Mais impossible, parce que Pierre, depuis le mois dernier, était devenu son amant. Certes, elle aurait dû mieux choisir. Prendre pour amant le meilleur ami de son conjoint n’était pas la meilleure solution et il y en aurait eu tant d’autres à choisir. Mais Pierre était triste - si triste - et il avait pleuré dans ses bras. Elle aurait juste pu le consoler, bien sûr, mais il avait fini par l’embrasser, ou était-ce elle ? Il est vrai qu’il y a bien longtemps qu’elle observait Pierre. Il ressemblait à quelqu’un – mais qui ? – et il avait de si jolies fossettes qui traçaient un chemin vers des secrets intimes…
PS : prochain texte, lundi.