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26 septembre 2012

Le médium

Le médium guérisseur – le grand professeur Yakhouba – lui avait promis le retour définitif de l’être aimé, et elle l’avait cru. D’ailleurs, elle y avait mis le paquet : des bouts de cheveux et d’ongles de «  l’être aimé », un vieux tee-shirt usagé, et la somme de 100 euros avant « travaux ». Et « l’être aimé » était  revenu définitivement,  mais dans un cercueil en bois, et ça, elle ne l’avait pas prévu.

24 septembre 2012

Le cours

Dès le début du cours d’anglais elles ont commencé à bâiller. Impossible de les faire parler tellement elles bâillaient. Il faut dire, à leur décharge, qu’elles avaient mangé des saucisses frites à la cantine. D’un commun accord, il fut décidé de comptabiliser les bâillements et les noms furent aussitôt inscrits sur le tableau blanc. Une élève suggéra que le professeur aussi mette son nom, ce qui fut fait.  A chaque bâillement, une croix était placée en face du nom… C’est la sonnerie qui les a réveillées.


PS : je ne résiste pas au plaisir de vous mettre en lien cet article, hilarant, qui retrace un compte-rendu d’une réunion parents-professeurs. A ne manquer sous aucun prétexte !

23 septembre 2012

Les lunettes

Dans cette communauté de dévots, femmes et hommes non mariés ne pouvaient se croiser. Les hommes décidèrent alors - sans consulter les femmes que d’ailleurs ils ne consultaient jamais - que les hommes porteraient des lunettes floues à visière  bloquant la vision périphérique. Cet équipement devait, selon eux, éviter tout contact préjudiciable aux deux groupes et empêcher les hommes de s’éloigner des activités de prières qui étaient  les leurs. Ces dévots constatèrent, hélas, que la visière n’empêchait pas d’inopportunes érections qu’aucune prière ne pouvait dompter…

PS1 : texte écrit après avoir lu cet article dans le courrier international

PS2 : Ne vous privez pas du plaisir de lire ce texte d’une écrivaine libanaise, Joumana Haddad  « la « qibla » ou le vagin ».

22 septembre 2012

Prof à domicile

Désenchantée du système scolaire, elle était devenue professeur à domicile. Elle avait pensé naïvement : je ne vois pas pourquoi je laisserais le plaisir d’enseigner à mes enfants à d’autres. Elle avait rapidement déchanté. Passer 24 h sur 24 avec ses enfants de 5 et 7 ans l’épuisait plus qu’un travail rémunéré. Envieuse, elle voyait son mari – cadre dans une PME -  revenir du travail presque frais et dispos.

Au bout de deux ans, elle changea son fusil d’épaule : non seulement elle retravailla, mais, en plus, elle laissa ses enfants à l’étude jusqu’à 18 heures.

21 septembre 2012

La Rencontre

Quand elle l’avait vue dans la rue, maquillée, et dans une superbe robe rouge qu’elle ne lui connaissait pas, elle  n’avait pu lui cacher sa surprise.
-    Ouah,  quel look ! Tu vas où ?
Elle ne s’attendait certainement pas à la réponse que Sybille lui ferait.
-    Chez mon amant !
Elle avait alors répondu, stupide.
-    Eh bien, bonne journée.
Une fois Sybille partie, elle regretta de ne pas lui avoir demandé qui était son amant, surtout qu’elle connaissait déjà son mari…

18 septembre 2012

Le cheval à bascule

La famille était à la décharge pour l’opération nettoyage : le père, la mère et les deux enfants, deux petites filles d’environ 6 et 12 ans. Le père demanda à la plus âgée de prendre le cheval à bascule pour le jeter dans la benne. Elle s’approcha de la grande bouche, serra le cheval contre elle, regarda ses parents qui s’activaient pour débarrasser le coffre,  fit une dernière caresse au cheval, et puis elle le fit glisser sur le mini-toboggan en fer. Elle crut l’entendre hennir, mais elle ne se retourna pas ; on lui avait dit que maintenant elle était trop grande pour les chevaux à bascule.

13 septembre 2012

La jupe

Il était plutôt grand – 1 m 80 –,  et  pratiquait la musculation. Depuis qu’il faisait beau et chaud, il portait la jupe ; une tenue qui lui offrait des sensations merveilleuses, surtout lorsqu’un souffle d’air s’engouffrait sous le tissu léger. Bien sûr, cette jupe ne laissait personne indifférent, surtout les hommes.  Il fut affolé par le nombre de « pédé », « tantouse », « va te faire enculer » que souleva le passage de ce bout de tissu vaporeux arboré sur ses jambes velues.

Il faillit  renoncer à ce « bonheur » quand un type lui mit la main aux fesses dans la rue, en le traitant de « dégénéré ». Il  saisit sa main au passage, la lui tordit et lui conseilla de se laver la tête en rentrant, juste pour se retirer les saloperies qu’il y avait dedans.

PS : Une émission intéressante à écouter sur France inter : Peut-on encore porter une jupe aujourd’hui ?

Un article de Libération pour compléter : la jupe une histoire décousue

Et  ce film, que pour ma part je trouve extraordinaire : la journée de la jupe. Voici la bande annonce.


7 septembre 2012

Correction

En entrant dans la salle des professeurs, elle avait remarqué que l’affiche scotchée sur le mur le matin même avait été raturée. On avait souligné le participe passé « changé  » de deux traits rageurs, un « e » avait été rajouté au stylo rouge, on avait aligné trois points d’exclamation couleur sang à droite du mot, et on avait écrit dans une pseudo marge : avec l’auxiliaire avoir, accord du participe passé avec le COD placé devant le verbe.

Le correcteur masqué avait fait une nouvelle victime ; elle allait devoir mener l’enquête !

PS : texte écrit dans le cadre des « impromptus littéraires »

4 septembre 2012

Le grattage

Tous les matins, elle grattait au comptoir du bar PMU  avec sa fille, une petite blondinette de trois ans qui s’en donnait à cœur joie avec son petit doigt potelé. Vingt ans plus tard, la petite blondinette est devenue une jeune femme plutôt ronde à la poitrine généreuse. Elle aussi  gratte au comptoir du bar PMU, avec une autre petite blondinette de trois ans qui un jour, peut-être…

30 août 2012

C’est dingue !

P7271187Non mais c’est dingue ! Elle commençait toutes ses phrases comme ça et c’en devenait pénible. Tout ça parce qu’elle était dans l’Ouest des Etats-Unis et qu’elle avait l’impression de se retrouver dans un film hollywoodien. Sauf qu’elle ne ressemblait ni à Ava Gardner, ni à Grace Kelley, et encore moins à Marilyn Monroe…

PS : photo prise par C. V. aux Etats-Unis en 2010

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