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9 novembre 2012

L’entretien d’embauche

Comme Sophie se plaignait du dernier type avec qui elle était sortie, Marie lui avait dit, péremptoire.
- Moi, avec les mecs, je gère, je planifie,  j’optimise, je rentabilise. Maintenant, je les recrute sur entretien d’embauche. Je ne laisse plus rien au hasard.
Mortifiée, Sophie lui avait répondu.
- Et tu trouves chaussure à ton pied ?
- Je t’avouerais que c’est dur. Pour l’instant je suis pieds nus et je continue ma quête. Tu vois, c’est comme un pèlerinage…

27 octobre 2012

La rencontre

« Ce jour-là, il pleuvait à verse. Je sortais du bureau de poste et je venais d’ouvrir mon grand parapluie quand un homme s’est rué sur moi et m’a dit : « La police municipale vous a désignée pour m’accompagner jusqu’au centre-ville » Et, d’autorité, il m’a saisi le bras et m’a fait tourner à droite alors que je voulais tourner à gauche pour rentrer chez moi. »

Elle en riait encore en racontant l’histoire à sa fille, pourtant c’était il y a dix huit ans. Sa fille lui a répondu, l’air rêveuse : « Et c’est vraiment comme ça que tu as rencontré papa ? Eh bien, il a drôlement changé depuis... »

PS : Petite pause pour cause de vacances. Retour le lundi 5 novembre.

23 octobre 2012

Le match de foot

Quand les deux équipes sont arrivées sur le terrain, la stupeur a figé le public. La première équipe affichait des maillots blancs avec une énorme croix à l’effigie de l’agence funéraire PARADIS ; quant à l’équipe adverse, elle paradait en maillots roses qui arboraient côté pile, l’enseigne du plus grand sexshop de la ville, et côté face, soit un godemichet écolo, soit une poupée gonflable.

Une fois la stupeur passée, des quolibets fusèrent dans les gradins et les joueurs eurent le plus grand mal à commencer leur match. Il fallut l'intervention  du président du club. Celui fit un discours fleuve où il expliqua que la crise avait obligé  les deux clubs à faire appel à des sponsors qui, eux, ignoraient la crise...

PS : texte écrit après avoir lu cet article

11 octobre 2012

Le chevalier des grands écarts

couverture9Sa dernière compagne l’avait appelé  « le chevalier des grands écarts », il ne lui avait pas pardonné ; son avant dernière compagne lui avait donné le surnom de « caméléon », il ne l’avait pas supporté ; quant à la précédente, elle avait eu l’audace de le traiter de « mythomane » et il l’avait quittée aussitôt.


Peut-on mentir jusqu’à ce que ce soit vrai ? était la seule et unique question qu’il se posait et qui l’intéressait. Si, par le plus extraordinaire des hasards, surgissait une question qui risquait de le remettre en cause,  il la fuyait. Le déni était sa seule compagne…

 

PS : texte écrit à partir de cette couverture, créée avec ce générateur de titre. Essayez, c’est amusant.

10 octobre 2012

Le courage de la vérité

Rien que la vérité, le présentateur ne lui demandait que ça et elle n’osait plus s’arrêter. L’appât du gain, peut-être, mais surtout l’impossibilité de dire NON quand on est déjà allé trop loin. Les questions se faisaient de plus en plus précises : Avez-vous trompé votre mari ? L’avez-vous trompé avec votre patron ? Avez-vous ressenti du plaisir ? Plus qu’avec votre mari ? Et sans hésiter, elle répondait OUI à tout. A la fin de l’émission, elle avait empoché 30 000 euros. Seulement, au moment où elle passa le seuil du studio, son mari l’étrangla avec la cravate qu’il avait mise pour avoir l’air présentable.

PS : texte écrit après avoir lu cet article dans Libération.

PS 1 : à voir aussi « téléréalité, vous avez dit réalité », une émission de arrêt sur images. 

9 octobre 2012

La mère

Elle était assise en face de moi et triturait une boucle de ses cheveux, la mine boudeuse. Soudain, elle s’est animée et sa voix s’est faite dure. « Ma mère cette salope », a-t-elle commencé, et elle m’a décrit sa sorcière de mère.

Au fur et à mesure qu’elle déployait des trésors de détails, je me suis rendue compte qu’elle me décrivait, moi : petite, les cheveux blonds, des lunettes aux montures carrées, un nez en trompette, une peau blanche, un grain de beauté sous la lèvre inférieure, des taches de rousseur … oui, c’était bien moi. Comment avais-je pu  ignorer jusqu’alors qu’elle me détestait à ce point ?

7 octobre 2012

La charpente

Mon voisin, professeur et charpentier amateur, s’escrime depuis un mois à mettre des tuiles sur le toit de son nouveau garage. Hier matin, en sortant,  je lui ai souhaité bon courage. Et il lui en fallait : il pleuvait des cordes et, perché sur son échelle,  il était trempé. Il m’a répondu.
-    Maintenant, je ne sens plus rien, c’est comme avec les élèves !
Il en a bien de la chance, lui, parce que moi, en dépit de mes exercices divers et variés pour me « blinder », je sens toujours quelque chose…

5 octobre 2012

Les fesses

Le Docteur X, chirurgien esthétique et présentateur expert de l’émission " Miss Bumbum ", en était à l’analyse de son vingtième fessier et il sentait une certaine saturation. Toutes ces fesses finissaient par lui donner la nausée. Il touchait, palpait, auscultait, analysait et le soir, quand il rentrait chez lui, il s’installait épuisé dans le canapé où sa femme lui apportait son plateau repas. A chaque fois, elle lui posait la même question.


- Alors, lesquelles tu as préférées ?


Et il répondait imperturbablement.


-  Tu sais bien que je préfère les tiennes ma chérie.

PS : Je vous conseille la lecture de cet article - « préférence nationale » - sur le blog de Seu Francis, qui vit au Brésil depuis très longtemps.

 

 

 

3 octobre 2012

Le dragueur

P8130552Il l’avait vue de dos, dans le ferry, et il s’était dit : « Tiens, pourquoi pas une cycliste ? ». En 15 ans de drague – il avait commencé à l’âge de 17 ans -  il ne s’était pas encore attaqué à une cycliste. L’air de rien, il s’est approché.  Son discours était rôdé, toujours le même, quelque femme que ce soit. Il a d’abord fait claquer un bonjour sonore et réjouissant. Seulement, lorsque la cycliste s’est retournée, ce qu’il a vu l’a atterré : elle avait au moins 50 ans !

 

PS : photo prise par C.V. dans le ferry qui mène à Brest.

27 septembre 2012

Le sein anti-stress

Depuis qu’il était Directeur adjoint du département communication de l’entreprise « Xcorporation » ses pics de stress l’affolaient. Alors, pour diminuer ses angoisses, il s’était acheté un sein anti-stress en latex qu’il malaxait en permanence. Ce petit objet avait le don de le calmer. Seulement, la semaine passée, le Directeur général était entré sans frapper et il avait vu ce qu’il tenait dans sa main.

-  C’est quoi ? Lui avait-il fait.

Et il n’avait rien trouvé de mieux à répondre que : « Un sein ! »

Le Directeur n’avait fait aucun commentaire mais il avait bien vu qu’il ne portait pas son « sein » en estime.

 

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