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Presquevoix...

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25 septembre 2007

Comment s’oublier ?

Cette année, sur 9 élèves de seconde, 7 redoublants… J’ai commencé l’année par un petit discours qui s’adressait  particulièrement à deux de ces élèves redoublants et qui disait,  en résumé, que « s’ils me montraient d’eux, autre chose que l’absence totale de concentration et de travail de l’année précédente, j’étais prête à oublier les représentations que j’avais d’eux afin de les considérer d’un regard neuf… ». Nous en avons discuté ensemble, calmement, plus d'un quart d’heure… mais, maintenant que cinq cours ont passé, je m’aperçois, hélas, que ces deux élèves ne veulent pas ou ne peuvent pas s’oublier…
Comme le disait André Gide :
« Le présent serait plein de tous les avenirs si le passé n’y projetait déjà une histoire »
J’ai d’ailleurs affiché cette citation au-dessus du tableau, on ne sait jamais…

24 septembre 2007

Le déchet de la rue Parc

Ce matin, assise sur un banc, attendant mon bus 129 à la croisée des rues Mont-Royal /Parc, je regarde les arbres du parc en face de moi, dont les tons verts dominent encore en attendant les changements dus à l’automne naissant.

Une femme passe devant moi, la cinquantaine, vêtue d’un imperméable blanc, sac au dos de ville, lunettes de soleil sur le nez, bon chic, bon genre. Elle veut traverser la route, se ravise, revient sur ses pas, va un peu plus loin, ramasse un déchet sur la route et traverse, le déchet au bout des doigts. Arrivée sur le trottoir d’en face, elle se dirige vers la poubelle à proximité, y jette son déchet et continue son chemin.

J’ai d’abord été très étonnée et ensuite j’ai pensé : « Eh ! si chacun de nous faisait la même chose, nos rues, nos chemins, nos villes, nos forêts et nos campagnes redeviendraient-ils propres ? »

Oui, je peux toujours rêver, quoique...

24 septembre 2007

Supprimer ses mauvais souvenirs ?

Un article dans le monde d’hier disait que des travaux scientifiques étaient en cours afin de pouvoir supprimer les mauvais souvenirs…
Je m’imagine déjà, allongée sur un divan, les yeux fermés, énumérant les mauvais souvenirs que je souhaiterais voir disparaître… celui-ci, puis celui-ci... et peut-être celui-là... Maintenant, si je devais en choisir un seul parce que l’opération s’avérerait dangereuse, lequel je choisirais ?

23 septembre 2007

Les mains moites

L’amour me tombe toujours des mains. Peut-être qu’il faudrait tenir l’amour avec des gants mais moi, je l’ai  toujours pris à mains nues et j’ai les mains moites. Enfin, c’est le dernier homme que j’ai aimé qui me l’a dit, parce qu’avant, je ne me rendais même pas compte qu’elles suaient mes mains.
Lui, il m’a chanté son amour sur tous les toits : il m’aimait, il m’aimait, il m’aimerait toujours. Et pourtant, maintenant, c’est fini entre nous. Il y en a qui disent que n’importe qui peut assassiner, que c’est une question de circonstances*, je veux bien les croire ! La mort ça doit se traiter comme l’amour, avec des gants. Ce n’est pas que j’aie de vilaines mains - elles sont même émouvantes mes mains - le seul problème c’est qu’elles suent, et ceux qui suent finissent par nous faire suer.
Oui, j’aurais dû mettre des gants pour lui parler, même pour le caresser ! Je sais, ça aurait paru bizarre que je le caresse avec des gants… Vous imaginez ça, vous, enfiler des gants avant de faire l’amour avec un homme ? Nue sur lui avec des gants ? Pourtant j’aurais dû. Il ne supportait plus que mes mains suent sur son corps alors qu’on n’en était qu’aux préliminaires ! Je n’ai jamais compris pourquoi, mais à peine je posais mes mains sur lui, qu’elles se mettaient à suer… de fines gouttelettes au départ, mais au fur et à mesure que l’excitation montait c’était comme si j’avais enfilé un gant mouillé à chaque main. Au début, ma sueur l’enivrait, il voulait lécher mes mains, il se mettait même en colère si je lui refusais « cette gâterie », comme il  disait. Et plus il les léchait, plus je sentais l’excitation monter, même que ça me gênait un peu cette bestialité, je n’y étais pas habituée.
Oui, avec lui, j’aurais  dû tout de suite  mettre des gants, c’est certain, et il serait encore là ! Peu à peu son regard sur mes mains a changé et je voyais parfois du dégoût passer dans ses yeux. Ça ne durait qu’un instant mais c’était là, entre moi et lui. Il a fallu que je me rende à l’évidence : non seulement il ne voulait plus me lécher les mains, mais en plus mes mains commençaient à l’écœurer. Je n’ai jamais pu accepter qu’il y ait un obstacle entre moi et l’homme que j’aime ; c’est pour ça que j’ai fini par acheter des gants. Oh, pas pour lui faire l’amour, non, mais pour mettre fin à son dégoût  ! Je ne sais plus comment j’ai fait ce jour là, mais j’ai bien failli ne pas y arriver, heureusement qu’il était malade, sinon il serait encore en vie…

* phrase tirée d’un livre de Patricia Highsmith

22 septembre 2007

La bibliothérapie, ça marche ?

Devin Helliker nous dit, dans le Wall Wtreet journal, qu’au Royaume Uni « le système de santé a adopté une bibliothérapie comme première phase de traitement pour les cas moins urgents.» ; ceci pour éviter, les attentes trop longues…

Nous devrions sans doute faire la même chose dans l’Education Nationale, car lire tient de l’exception chez les jeunes de plus de douze ans. Mais pourrait-on soigner le mal par la cause du mal… ?

22 septembre 2007

Les soldates de la paix

Le 21 septembre était la journée mondiale de la paix ! Je ne le savais pas et j’ai appris sur Radio- Canada, qu’à l’occasion de cette journée, les soldates de la paix allaient être présentes à la Place des Arts au centre ville de Montréal.

Curieuse, j’ai donc pris le bus 129 et à 13h30 je me suis retrouvée sur la place en question. Je dois avouer que j’ai été un peu déçue car la majorité des stands étaient déjà vides et les autres organismes rangeaient le leur. J’étais trop tard pour la manifestation mais heureusement encore assez tôt pour découvrir ces statuettes en argile, façonnées et crées par des personnes croyant à la paix. Elles étaient disposées en rangs, sur les escaliers menant à la place. Il y en avait 800, de belles et de moins-belles mais toutes avec une petite flamme à leurs pieds ou dans leurs mains et chacune mesurant une vingtaine de cm.

Le projet est d’en réunir suffisamment dans le monde pour en avoir 6000, le même nombre que l’armée en terre cuite du fondateur de l’empire de Chine, J.C.Qin Shahuangdi. J’ai trouvé l’idée intéressante, mettre en compétition les énergies masculines de cette armée chinoise et celles féminines de ces soldates de la paix. Pourquoi pas, la paix mérite, d’après moi, qu’on fasse tout ce qu’il faut pour la voir surgir une fois pour de bon et partout dans le monde.

L’initiatrice de ce projet ? Claude Desjardins, « sculpteure guidée par l’environnement et entrepreneure sociale ».

http://www.soldiersofpeace.ca/

21 septembre 2007

RE-MAR-QUA-BLE…

Dix fois au moins, l’adjectif « re-mar-qua-ble »est revenu sur le tapis du discours présidentiel : le travail des agents EDF, des fonctionnaires, Angela, Rachida, François, Cécilia, Fadela et les autres…  ils sont tous « remarquables » !!!
Ce que je trouve digne d’être remarqué, moi, c’est la pauvreté du vocabulaire de notre président. Peut-être devrait-il  lire plus au lieu de s’agiter tout le temps afin de se prouver à lui-même qu’il ne se momifie pas dans sa fonction ?
Je lui conseillerais de lire le poème de Roberto Juarroz qui dit :

Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance.

20 septembre 2007

Ségolène

Le 19 septembre, à l’université de Montréal, section CERIUM (centre d’études et de recherches internationales), j’ai été écouter la conférence donnée par Madame Ségolène Royal sur la francophonie. J’y suis allée par curiosité, ayant enfin l’opportunité de voir pour de vrai cette ancienne candidate aux élections françaises. Arrivée sur place, j’ai constaté que je m’étais trompée dans les horaires, la conférence était prévue pour 11h30, je croyais 11h ce qui fait que j’étais arrivée une heure trop tôt. Bien m’en a pris car sitôt montée à l’étage de l’amphithéâtre, une file longue de 20 à 25 mètres se tenait déjà dans le couloir. J’ai donc pris place dans la queue, sortant de mon sac le livre que j’avais pris et c’est Flaubert qui m’a tenu compagnie pendant les 45 minutes d’attente. Derrière moi, les gens se mettaient sagement en rang et quand nous avons pu pénétrer dans l’auditoire, je faisais partie des dernières personnes à pouvoir s’y asseoir. Les autres ont été dirigés vers des auditoires où un écran permettait de suivre la conférence. Ouf, je n’avais pas attendu pour rien. J’ai observé autour de moi et j’ai regardé l’assemblée : il y avait ceux qui lisaient, ceux qui jouaient avec leur téléphone cellulaire, ceux qui discutaient, ceux qui mangeaient, ceux qui tournaient la tête de tous les côtés espérant apercevoir un visage familier, des jeunes, étudiants ou curieux comme moi, des plus âgés, bref, un public assez mélangé.

Mme Royal a fait son entrée par une porte de côté à 12h, précédée, entourée, vampirisée par une foule de journalistes. La foule s’est levée et lui a fait une ovation. L’accueil a été on ne peut plus chaleureux. Après les discours d’usage de ses hôtes, elle s’est approchée du pupitre et a parlé pendant 25 minutes (conférence disponible sur le site http://www.cerium.ca/).

Ce que j’ai aimé ? Son discours rencontrait des valeurs qui sont les miennes, je m’y suis retrouvée plusieurs fois. Ses citations m’ont fait réfléchir : « Tenir à sa langue c’est se respecter soi-même », « Une langue, c’est une manière d’être » et bien d’autres encore. Son poème sur le Québec m’a plu, sa répartie et son sens de l’humour également.

Bref, j’ai passé un moment agréable et je ne regrettais pas cette longue attente dans les couloirs sombres du bâtiment alors que le soleil et la chaleur de ce doux mois de septembre encourageaient plus à la promenade.

20 septembre 2007

Est-il humain d’être misanthrope ?

Du grec miseïn, haïr, et anthropos, homme
Le terme misanthroape, plutôt dépréciatif, décrirait une personne peu sociable et d’humeur sombre…Mais n’est-ce pas un signe d’humanité que de se poser la question de sa misanthropie ?
En ce qui me concerne, je m’inquiète un peu… je crois qu’il y a chez moi des signes flagrants de  misanthropie. 

Premier signe : j’aime mon semblable, mais je l’aime beaucoup plus lorsque je ne suis pas avec lui.

Deuxième signe : lorsque je suis avec lui, j’ai parfois envie de me retrouver seule.

Troisième signe : je préfère penser à mon semblable, écrire sur mon semblable ou écrire à mon semblable qu’être avec mon semblable.

Quatrième signe : je préfère oublier que mon semblable est mon semblable.

Serait-ce par souci d’illusion que j’écourterais les moments que je passe avec mon semblable en me disant que  plus ces moments sont courts, moins l’humeur ne les abîme ?
Louis Scuténaire, auteur belge, disait de façon fort clairvoyante : « Le misanthrope est celui qui reproche aux autres hommes d’être ce qu’il est. ».

19 septembre 2007

Le recyclage

Quand nous avons pris possession de l’appartement que nous occupons, la propriétaire nous avait laissé une liste succincte d’informations à savoir mais la plus importante : les jours de ramassage des poubelles !

Montréal recycle, ce qui est positif dans un pays où les emballages occupent un volume considérable dans le circuit des déchets. Un contenant rectangulaire en plastique vert reçoit de ma part papier, verre, plastique, emballage en PET, alu, boîtes de conserve et cannettes. Une fois par semaine, un camion gobe tout ce fatras sans distinction, tout dans le même panier, le tri se faisant après m’a expliqué une amie.

A Lausanne, ma ville en Suisse, nous avons un container pour le verre, un pour le papier, un pour les déchets végétaux et le ramassage se fait par éléments bien distincts chaque semaine, le fer blanc une fois par mois. Le PET et l’alu sont à ramener au magasin. Lausanne est une ville écologique qui offre des prestations que d’autres villes en Suisse n’offrent pas, mes parents qui habitent Montreux (le festival de jazz de Montreux, cela vous dit quelque chose ?) n’ont pas ce service à leur porte.

Le recyclage fait son chemin dans la tête des citoyens concernés mais cela reste encore au stade des balbutiements. Une image s’impose à moi : celle d’un dimanche après-midi sur les quais longeant la Meuse à Liège en Belgique. Il ventait très fort et le marché du matin avait fait place à quantité de déchets qui attendaient le service de voirie. Des dizaines de sacs en plastique volaient au vent et tombaient dans l’eau. Un sac en plastique met des années avant de disparaître et des oiseaux, des animaux marins sont régulièrement retrouvés morts étouffés par le plastique ingéré.

Ce genre de situation met en cause plusieurs acteurs : ceux qui sortent les sacs en plastique  plus vite que leur ombre pour y déposer la marchandise vendue, ceux qui partent faire des courses sans prendre un cabas, ceux qui acceptent un autre sac en plastique d’un autre commerçant en n’imaginant pas que deux articles peuvent se retrouver dans le même contenant sans rougir et ceux qui laissent leurs déchets après leur passage.

J’ai entendu à la radio que Montréal pensait taxer les sacs en plastique, histoire d’en limiter l’usage. Je trouve dommage de devoir passer par le porte-monnaie pour faire changer les habitudes mais comment faire autrement ?

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