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Presquevoix...

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14 février 2008

Dis, quand reviendras-tu* ?

chien

Aujourd’hui, c’est dimanche, un dimanche gris et terne. D’habitude, avec lui, chaque dimanche est une fête : le matin, il se fait son café, il s’installe à l’ordinateur,  puis il lit Le Monde ou il corrige ses copies, et moi je reste couchée à ses côtés, heureuse. Mais ce matin, j’ai bien senti que quelque chose avait changé : il est longtemps resté assis sur son lit à se ronger consciencieusement les ongles… comme s’il était inquiet, mais de quoi ? Il ne m’a pas adressé la parole une seule fois et ses yeux étaient perdus dans le vague… Pourquoi ? Pas un seul regard pour moi, j’avais l’impression d’être un meuble.  Et tout ce temps qu’il a passé dans la salle de bain ! Quand j’ai voulu me glisser dans la pièce avec lui, comme d’habitude, il m’a  rabrouée d’une voix excédée « Va-t-en, tu vois pas que tu me gênes ! »
Depuis ce matin je me pose des questions... Quand il est sorti de la salle de bain, c’est à peine si je l’ai reconnu, sa coiffure avait changé, il sentait l’eau de toilette à plein nez et son regard était perdu, loin, loin, rien ne pouvait plus l’atteindre. Mais le pire, c’est quand il m’a fermé la porte de la maison au nez. « Toi, tu restes ici et tu gardes la maison ! » m’a-t-il intimé, et dans sa voix, il n’y avait plus d’amour.
Maintenant que la nuit tombe, je commence à m’inquiéter et je ne peux m’empêcher de regarder par la fenêtre qui donne sur la rue…Quand va-t-il revenir ? … Mais qu’est-ce que je vois là bas ? Est-ce que ce n’est pas lui qui s’avance…mais… mais il y a quelqu’un à ses côtés,  ils se donnent la main…  ils s’arrêtent, ils se regardent dans les yeux, ils s’embrassent… je le savais ; c’est une femme !

Photo gentiment prêtée par : http://objectif9.canalblog.com/

* titre d’une chanson de Barbara…
Cliquez sur ce lien pour écouter Barbara qui la chante :
http://www.dailymotion.com/video/x3ii9d_barbara-dis-quand-reviendras-tu_music

13 février 2008

Le Fado* du désespoir

Je le croise tous les jours - ou presque - et il  suffit que je lui serre la main pour qu’il s’épanche et me fasse part de l’état catastrophique du monde ! A croire qu’une simple pression des doigts met sa machine à plaintes en route : la droite – arrogante ; la gauche – incapable ;  les chômeurs - feignants  ; le jemenfoutisme – généralisé ; le respect – inexistant ; les transports – désastreux  ; ses voisins - épouvantables  ; sa famille – des ingrats ; son médecin - un incompétent  ; sa femme – un laxatif ; ses collègues de travail – des emmerdeurs ; son chef de bureau – un  médiocre !
Je me demande si, tout au fond de lui, il n’éprouverait pas une secrète jubilation à constater que tout va mal. Oui, tout va très mal, et tout ira de plus en plus mal, voilà d’où il tire sa force !

* Fado : musique portugaise, chantée par un(e) soliste accompagné (e) d’une guitare traditionnelle et d’une guitare portugaise ( guitare à douze cordes), souvent empreinte de nostalgie et de tristesse, bien qu’il existe des fados enlevés. Ecoutez ce fado chanté par Mariza, l’une des voix portugaises les plus belles du moment. D’autres préfèreront Ana Moura ou Cristina Branco ou Katia Guerreiro ou… mais Mariza a une telle présence, une telle force, que l’émotion est tout de suite là.

13 février 2008

Fabuloso e Arrepiante !!! Gente da minha terra - Mariza

12 février 2008

L’une et l'autre

bresson1Elle est assise à cette terrasse, mais elle aurait aussi bien pu s’asseoir ailleurs. Elle apprécie le soleil de ce début mai sur son visage. Ses yeux fixent un journal qu’elle ne lit même pas, c’est sa robe qui  l’inquiète : beaucoup trop courte. Une fois assise, elle se rend compte qu’elle remonte trop haut sur ses jambes minces. Elle n’ose plus bouger. Son pied gauche, nerveux,  se bloque sous le siège  et ses yeux balaient, indifférents, le journal qu’elle a placé devant elle pour oublier le glissement imperceptible de la robe le long de ses cuisses. Elle n’aurait jamais dû la mettre, mais à quoi bon acheter une robe-mode si c’est pour la reléguer aussitôt au fond d’une armoire ? Elle s’est pourtant regardée dix, quinze, vingt fois dans la glace avant de se décider à l’étrenner. Elle a juste oublié un détail : l’épreuve de la chaise. Comment s’asseoir avec une mini-jupe  sans que la position ne devienne obscène ? Un détail oublié, un seul, et sa journée devient un enfer. Le plaisir de la terrasse ouverte au soleil se transforme en cauchemar vestimentaire. Et puis il y a cette vieille, à  droite, toute auréolée des vertus de son âge, qui l’observe de l’intérieur de son ridicule petit tailleur à fleurs fanées...

Elle s’est assise à cette terrasse pour que le premier soleil de mai réchauffe sa frileuse pâleur que l’hiver interminable a condamné à son trois pièces surchauffé place des Ternes. Elle a installé devant elle son journal-alibi et  jette de rapides coups d’œil de droite et de gauche pour vérifier que la vie est là, tout près, et que si elle voulait, elle pourrait la saisir dans sa main veinée de bleu, mais elle est trop vieille. Elle se contente de  guetter les gens derrière son journal. Maintenant elle ne parle presque plus, juste ce qu’il faut pour ne pas perdre l’habitude des mots, c’est malgré tout utile les mots. Elle sent son caniche Félix sous la table, son poil doux  caresse ses jambes fatiguées et elle se sent rassurée. C’est Félix qui lui donne du courage, il attend patiemment les ordres de sa maîtresse, confiant. A lui, elle parle encore. Elle lui tient même de longs monologues sur la vie. Félix répond, parfois. Soudain son regard s’arrête sur la jeune fille de gauche, un peu empruntée dans sa minijupe trop courte. Elle l’observe à petites gorgées avides. Elle est adorable, et tellement fragile ! Assurément elle n’a  froid ni aux yeux, ni aux cuisses. Elle regrette un instant sa  jeunesse envolée, ses rêves oubliés ; ses yeux s’embuent mais sa dignité l’oblige à retenir des larmes qui ne servent plus à rien. Elle se sent presque prête à parler à la jeune fille pour lui dire qu’elle la trouve belle, qu’elle l’envie, qu’elle aussi a été jeune, un jour, mais elle se ravise. A quoi bon... ? Est-ce que les jeunes aiment parler aux vieux ?

* cette photo est de Henri Cartier Bresson

11 février 2008

J’aspire donc je suis

Comme elle n’aspirait plus à rien elle décida, en désespoir de cause,  de s’acheter un aspirateur. Elle opta pour l’ aspirateur avec câble enrouleur, système de filtrage et brosse extra-plate  ultra dépoussiérante.
Maintenant, elle aspire une fois par jour. Rien ne  résiste à cette force aspirante qui engloutit tout sur son passage… et le bonheur est enfin là !

10 février 2008

La Voix

Jamais je n'oublierai celle qui pour moi restera toujours l'inconnue*. Elle n'avait ni visage, ni silhouette. Tout a commencé par ce coup de téléphone, un dimanche soir, je me souviens précisément de l'heure, il était 21 heures.
- Je voudrais parler à Jean Paul
- Je pense que vous faites erreur, il n'y a pas de Jean Paul ici.
- C'est bien le 01 45 28 77 49 ?
- Oui.
- Arrête de plaisanter Jean Paul, c'est Lise, ce que j'ai à te dire est très important. Si tu ne m'écoutes pas, je suis capable de me suicider, tu le sais !
- Mais je vous assure, je ne m'appelle pas Jean Paul mais Pierre ! Vous faites erreur.
Et à ce moment-là, elle a éclaté en sanglots. Comment ne pas être troublé ? N'importe quel homme aurait réagi de la même façon. J'ai essayé de lui parler, de la rassurer, rien ne la calmait. Voilà comment sa voix est entrée dans ma vie. A partir de ce jour là, elle m'a téléphoné tous les soirs. J'aurais certainement dû me méfier, prendre de la distance, mais je n'ai pas su ou pas voulu. Elle appelait tous les soirs à 21 heures. Sa voix me pénétrait, légèrement rauque et douce à la fois, sauf lorsque des larmes l'empêchaient de parler.
Je ne saurai dire, même aujourd'hui, si ce Jean Paul dont elle a parlé le premier soir existait vraiment. Ses appels ont duré quatre mois et soir après soir elle tournait les pages de sa vie. Peut-être a-t-elle menti, je ne sais pas. Il me suffisait de rester silencieux, de murmurer un « je vois » ou un « hm hm » et  elle parlait, comme si à la fin de chacune de ses journées, elle n'avait rencontré que le silence des murs d'un appartement qu'elle décrivait comme sombre et encombré d'absence.
A partir du troisième mois, elle  a changé. Sans doute parce que j'ai commencé à lui poser des questions. Je crois que je m'attachais à elle. Je n'aurais pas dû. Un beau jour, je lui ai dit : « Et Jean  Paul ? Il existe vraiment ? » Elle a eu l'air bouleversée que je remette en cause l'existence même de Jean Paul. D'ailleurs, elle a raccroché immédiatement, pour rappeler cinq minutes plus tard, en s'excusant.
Ce qui me paraît curieux, encore aujourd'hui, c'est que ni elle, ni moi, n'avons voulu nous rencontrer. Nous nous contentions du fil de nos voix.
A partir de ce soir là, je ne lui ai plus parlé de Jean Paul, je sentais que si je voulais continuer à l'entendre jour après jour, je ne pouvais plus lui poser de questions sur lui. J'étais déjà amoureux. Cet amour peut vous sembler étrange, mais quelque chose dans sa voix, dans le lien qui nous unissait, me paraissait plus important que tout ce que  possédais jusqu'alors.
Je finissais par ne plus sortir, déclinais toutes les invitations - même celles de femmes qui pourtant m'auraient plu -, je perdais l'appétit,  je ne lisais plus et j'attendais sa voix.
Tout au long du troisième mois, j'ai senti sa nervosité, son manque de patience. Le moindre bruit dans mon appartement, le moindre manque d'attention de ma part, tout lui était insupportable. Au début, elle me menaçait, presque gentiment « Si tu ne m'écoutes pas, je raccroche ! », mais à la fin du troisième mois, elle pleurait de plus en plus. C'est alors que je lui ai posé une nouvelle question, il fallait que je sache ce qu'elle cachait. « Dis-moi ce qui s'est réellement passé avec Jean Paul ! Est-ce qu'il s'est passé quelque chose dans mon appartement ? » Ces paroles n'avaient pas été préméditées, je venais de me souvenir que lorsque j'avais décidé de louer l'appartement,  le type de l'agence m'avait dit, mi-figue, mi-raisin, - «  j'espère que vous ne croyez pas aux fantômex ! », mais je suis assez peu curieux et je ne lui avais pas demandé d'explications. Il y eut un silence, puis elle m'a dit d'une traite qu'elle avait tué Jean Paul, dans la salle à manger de mon appartement, et que le corps avait été transporté ailleurs. « Je ne peux pas m'habituer à cette mort ! Ça ne peut pas être moi », ajouta-t-elle.
Je sais, on peut trouver bizarre que je n'aie rien fait, que je n'aie pas prévenu la police, que je n'en aie jamais  parlé ni  à mes amis, ni à mes parents !  J'ai gardé ce secret pour moi, pour nous, presque comme si cette mort était un enfant que nous aurions eu ensemble, elle et moi. J'étais amoureux fou d'elle, aussi stupide que cela puisse paraître, amoureux d'une voix.
Je ne lui ai pas demandé de détails sur la mort de Jean Paul, mais elle m'en a donné quelques-uns, sans doute pour savoir si nous pouvions sceller un pacte. La mort de Jean Paul était devenu notre mort. Je peux même affirmer que j'étais heureux qu'il ait disparu, c'était un peu comme si je l'avais tué moi-même.
A partir du quatrième mois, notre relation a beaucoup changé, elle est devenue très intime, plus charnelle. N'importe quel homme pourra se demander comment on peut avoir une relation charnelle  avec une voix... c'est pourtant ce qui s'est passé.
Chaque matin, je partais au travail avec sa voix, j'entendais ses chuchotements graves, ses frissons rauques, ses intonations me chatouillaient les lobes de l'oreille aux moments les plus insolites, et je sentais sa caresse lorsque je rédigeais mes dossiers de subventions au bureau ; je crois même… mais j'en parlerai peut-être plus tard.  Mon travail me pesait, mes collègues de bureau me déprimaient, je n'avais plus d'amis, il n'y avait plus qu'elle, elle et elle : j'étais éperdument amoureux, amoureux d'une voix qui avait dit s'appeler Lise. Je pense même pouvoir dire aujourd'hui que pour rien au monde je n'aurais voulu la rencontrer ; sa présence aurait instantanément rompu le lien qui nous unissait.
A 21 heures précises, toujours, elle me téléphonait et l'heure qui suivait  était d'une sensualité délicieuse. Jamais, avec aucune autre femme, je n'ai ressenti ce que j'ai ressenti avec sa voix. Chaque sensation était explorée jusqu'à ce que l'un comme l'autre nous découvrions les limites de notre jouissance. Elle savait exactement ce que je désirais au moment où je le désirais et nos voix exploraient nos corps dans leur intimité la plus absolue, aussi étonnant ou absurde que cela puisse vous paraître. Oui, je peux dire que je faisais l'amour avec une voix !
Depuis qu'elle n'est plus, je suis le passager  de ma propre  vie.  Je me suis perdu à moi-même.
Le premier jour du cinquième mois, le téléphone a sonné, mais à 19 heures. J'ai décroché, c'était un homme, il appelait du commissariat du 12ème arrondissement pour me dire que Lise était morte. Mon numéro était à côté de son téléphone, c'est la raison pour laquelle j'ai été appelé tout de suite. « Vous connaissez Lise Dedieu ? » m'a-t-il dit et j’ai tout de suite su qu’il s’agissait d’elle, « Elle est tombé du quatrième étage, un suicide », a-t-il précisé. « Elle a laissé un mot à côté du téléphone, je vous le lis, je ne sais pas ce qu'il faut en penser, voilà :  Jean Paul n'a jamais existé, c'était un fantôme. Sache que de  toute ma vie, je n'ai vécu que quatre mois. Maintenant je dois partir. Je n'oublie rien. Ta voix. »
Voilà comment sa voix a disparu de ma vie et m'a fait disparaître à moi-même. Je sais que vous ne croirez pas à mon histoire, pourtant je me sens obligé de laisser cette lettre dans l'appartement, pour qu'on sache... Celui qui la trouvera la lira puis la donnera à qui il pensera utile de la donner. Je peux juste dire que je pars pour me retrouver.
Pierre Donnat.

* phrase extraite de la nouvelle l'inconnue de Jacques Sternberg

9 février 2008

Comment changer notre regard ?

festivalregardscinemasudDans le cadre du festival « Regards sur le cinéma du Sud » j’ai vu, il y a quelque temps, le film « Agadez nomade FM » - de Christian Lelong et Pierre Mortimore - qui évoque la vie d’Agadez, ville du Niger aux portes du désert. En suivant les animateurs de la radio locale, nous entrons pudiquement dans l’univers de femmes et d’hommes qui font battre le pouls de la ville.
A la sortie du cinéma, en attendant une amie, je n’ai pu m’empêcher d’écouter ce que disaient trois personnes, sans doute des retraités, sur le film : 
- Quand même, on ne les a pas beaucoup vu travailler les hommes ! 
- Et les femmes non plus, tu as remarqué ? C’est pas comme ça que l’Afrique va pouvoir s’en sortir !
- C’est vrai !
J’ai pensé un instant qu’ils parlaient d’un autre film que celui que j’avais vu, mais non ! Les idées reçues ont la vie dure. A croire que la colonisation et  l’esclavage n’ont pas encore totalement disparu de nos esprits. Ce festival « Regards sur le cinéma du Sud » nous invitait pourtant au voyage, et nous aurions pu laisser à l’entrée toutes nos idées préconçues, mais ce voyage-là s’apprend ! Cette citation extraite du « Manuscrit trouvé à Saragosse » de Potocki (1761-1811), décrit à merveille notre difficulté à regarder :

« Hélas, les voyageurs n’ont ordinairement pour observer que les lunettes qu’ils ont apportés de leur pays et négligent entièrement  le soin d’en faire retailler les verres dans les pays où ils vont »

PS : Dans un petit entrefilet, Paris Normandie annonçait qu’après avoir quitté le festival « Regards sur le cinéma du Sud », le cinéaste Nigérian, Moustapha Alassane s’était fait traiter de « sale négro » sur les quais de la gare SNCF de Rouen...

8 février 2008

Qui et pourquoi

« Elle comprend pas ! Qui lui a fait ça et pourquoi? » A se poser ces mêmes questions, sa tête bourdonne. Couchée sur son lit dans la position du fœtus, elle pleure en s’interrogeant. Elle fait le tour de ses copains de classe mais ne peut imaginer que c’est l’un deux qui lui a fait ce sale coup.
On frappe à sa porte. C’est Nicole, son amie de toujours, sa copine qui vient aux nouvelles, mais il n’y a rien à dire.
- C’est pas possible, faut les retrouver, on doit tout donner à la prof mercredi, tu lui as parlé ?
- Elle m’a dit que c’était pas son problème et que j’avais qu’à me débrouiller.
- T’es sûre qu’ils sont pas dans tes affaires ?
- J’ai cherché partout, à l’école, chez moi, il y a quelqu’un qui me les a piqués, j’vois pas d’autres solutions.
- C’est dégueulasse ! Mais qui a pu faire ça et pourquoi ?
- Ben j’aimerais bien le savoir.
- Bon, écoute, on va s’y mettre. Toi tu commences le cahier d’histoire et moi celui de géo.
- Mais t’es dingue, on ne va pas pouvoir tout refaire en deux jours.
- Si on va y arriver et tu vas avoir une bonne note, c’est moi qui te le dit.
Elles se regardent et l’œil encore humide, Maude lui saute au cou. Elles se mettent ensuite toutes les deux au travail.
Le jour dit, les cahiers entièrement recopiés sont déposés sur le bureau de la prof pour la note finale de tenue et créativité. Une semaine plus tard, Maude, en rentrant chez elle, découvre dans le caniveau des cahiers. Ce sont les siens. Ils ont été jetés là, pour elle !
Adulte, elle se pose toujours la question de qui et pourquoi ?

8 février 2008

Peut-on vivre sans se brûler les ailes ?

marie8Il est de courts instants où j’ai la sensation d’être locataire de moi-même. A ces moments-là l’existence est une trahison – A qui ? A quoi ? Est-ce que je sais ?  -  et je vois des accusations sur tous les visages. Tout me blesse et me condamne ; je ne suis que poussières de moi… puis la tempête s’apaise. Je rassemble mes doutes, mes peines, mes joies… et redeviens moi-même, perdue dans la foule qui lutte pour la vie...

* Photo gentiment prêtée par Mariesondêtre.

6 février 2008

Il est temps de s’ennuyer

« Il est temps de s’ennuyer », ai-je lu dans un journal. S’ennuyer est bon pour la santé, favorise l’imaginaire et aide à réfléchir, voire à prendre du recul. Le problème, c’est que s’ennuyer a mauvaise presse, peut donner une impression négative dans ce monde où chacun est toujours super-occupé, où n’avoir pas un agenda rempli peut donner des boutons!

Synonyme de s’ennuyer : se languir. Tiens j’aime mieux ce mot qui évoque des états d’indolence, de nonchalance, qui fait surgir des images de hamacs, de chambres aux volets clos pour la sieste, de couverture posée sous l’arbre invitant à la rêverie. Se languir…de l’autre, d’un précédent état, d’une situation, d’un endroit, d’un souvenir ? Cela sonne plus doux à mon oreille et mon imaginaire pourrait s’emballer.

Donc, à partir d’aujourd’hui, j’ai décidé que j’allais me languir régulièrement, il est temps ! Je ne sais pas encore de qui ou de quoi, mais est-ce important?

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