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Presquevoix...

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12 décembre 2007

Les parents font-ils toujours le bonheur des enfants ?

L’imagerie populaire tendrait à nous le faire croire, mais les contre-exemples abondent…
Pour débuter ce petit voyage dans le monde des parents, commençons peut-être par une définition :

Qu’est-ce qu’un parent ? Eh bien, un parent, c’est d’abord et avant tout, un ancien enfant –  et même, dans certains cas, un vieil enfant – qui a parfois été perturbé par l’éducation qu’il a reçue et qui doit à son tour, sans y avoir été préparé, élever un autre enfant.

On comprend mieux alors le sens de petites phrases  entendues dans la bouche de  parents, telles que :
- Moi, avec mes enfants, j’ai fait tout le contraire de ce que mes parents ont fait avec moi…
ou
- Moi, l’éducation que mes parents m’ont donnée, je m’en suis complètement détaché.
ou
- J’ai été élevé dans un cadre que je respecte et je veux la même chose pour mes enfants !
ou
- Tout ça c’est du passé…

Il semblerait que les parents essaient d'éduquer les enfants et que les enfants s’en accommodent, comme ils peuvent… quant à savoir s’ils sont heureux : « Seul l’avenir le dira ! »

PS : je trouve savoureuse cette citation lue dans « Le journal d’un homme de trop » de  Tourgueniev, lui-même ancien enfant, que son enfance a dû marquer…
« Les enfants sont là pour empêcher les parents de s’ennuyer. »

11 décembre 2007

Fait divers.

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- Viens !
- Non
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas où cela mène, je ne veux pas me perdre dans la forêt.
- Tu n’aimes pas l’aventure ?
- Jusqu’à un certain point oui, mais là, non je ne la sens pas !
- Viens te dis-je, fais-moi confiance.
- Non, tu n’as aucun sens de l’orientation, tu le sais et moi aussi !
- Tu ne n’aimes pas ?
- Cela n’a rien à voir !
- Si cela à voir…si tu ne viens pas c’est que tu ne m’aimes pas !
- J’ai froid, je veux rentrer.
- Raison de plus, rentrons par ce chemin, c’est un raccourci !
- Comment le sais-tu ?
- Je le sais, c’est tout.
- …
- Eh ! où vas-tu ?
- Je rentre par le chemin avec lequel nous sommes venus. Toi si tu veux aller par-là, vas-y seul. On se retrouve à la maison.
- Bon, on verra bien qui sera rentré le premier. Trouillarde, lâcheuse !

Fait divers :
Un homme a été retrouvé par le chien d’un promeneur dans le parc du Mont Royal. Dans un état d’hypothermie avancée, ses jours ne sont heureusement pas en danger. Il s’était perdu en voulant prendre un raccourci à travers bois. Personne ne comprend comment il a pu s’égarer dans un parc en pleine ville.

 

11 décembre 2007

Plusd'un comme moi...

Plus d'un, comme moi sans doute, écrivent pour n'avoir plus de visage ( Michel Foucault)

Plus d’un, comme moi sans doute, écrivent pour oublier qu’ils n’existent pas
Plus d’un, comme moi sans doute,  écrivent pour étirer le temps
Plus d’un, comme moi sans doute, écrivent pour être libres
Plus d’un, comme moi sans doute, écrivent…

10 décembre 2007

Jolis yeux

« Ce n’est pas tout d’avoir des jolis yeux, il faut qu’une petite lampe s’allume derrière. C’est cette petite lueur qui fait la vraie beauté. »*

Le regard, c’est un peu la seule chose que je peux apercevoir de certaines personnes dans les rues montréalaises, emmitouflées des pieds à la tête. Elles se protègent des grands froids et luttent contre ce petit vent qui souffle du nord au sud et glace encore plus en s’infiltrant à travers les tissus.

Un regard, tout un univers entraperçu l’espace de quelques secondes, parfois une petite étincelle et parfois l’indifférence.

Alors que les couches de vêtements, les bonnets, les écharpes, les cache-nez couvrent ce corps, ce visage, ces cheveux qui attirent l’attention au temps du chaud pays, le regard est ce lien qui permet de garder contact lorsque l’hiver s’en vient pour de longs mois.  

*Jean Anouilh

10 décembre 2007

Le facteur

Il y a trois jours, en sortant de chez moi à vélo, j’ai vu notre facteur qui marchait d’un bon pas dans la rue sombre. Ça fait deux semaines, maintenant, qu’il arpente le quartier lorsque la nuit tombe. Il va de maison en maison et d’immeuble en immeuble, avec sa hotte qui déborde de calendriers, des grands et des petits. Il faut dire que c’est pour ses étrennes… Le problème, pour notre facteur, c’est qu’il est bègue et je me demande si, pour lui, « l’exercice de style des étrennes » ne se  transforme pas en parcours du combattant. Tant de phrases anticipées, tant de mots difficiles à articuler, tant d’idées abandonnées en cours de route, tant d’énoncés qui seront terminés par d’autres que lui…

9 décembre 2007

Logique, logique !

La logique prend des chemins qui varient fortement d’un individu à l’autre. Cette réflexion m’est venue à l’esprit alors que je déambulais cet après-midi dans les tranchées de neige du parc Jeanne Mance. Parc vis-à-vis de celui du Mont Royal, ses allées sont bien dégagées et c’est un vrai plaisir de parcourir ses tapis blancs et encore immaculés.

Le plaisir du piéton devient moins évident sur les trottoirs des rues environnantes. En effet, les 3500 personnes qui sont occupées à dégager et enlever toute cette neige dans Montréal le font essentiellement sur les routes et les grandes artères afin que cette chère (dans tous les sens du terme) automobile puisse transporter son unique conducteur là où il veut. Les piétons, même si ils sont chaussés et bottés de façon adéquate n’ont qu’à galérer pour cheminer.

Les trottoirs ont été dégagés lors de la tempête et depuis, ils sont restés en état et les petits tracteurs qui ont sillonné chaque rue à toute vapeur pour faire un chemin praticable ne sont plus réapparus.
Les chasse-neiges ont poussé de grosses masses de neige le long des rues et aux intersections et il faut les enjamber, voir même grimper dessus et sauter de l’autre côté sans se casser la figure.
Certains propriétaires de voiture, en dégageant leur voiture ensevelie sous cette masse blanche, ne se sont pas privés de la déposer sur le trottoir créant ainsi des obstacles qu’il faut contourner quand c’est possible ou enjamber.
Aux passages piétons, il n’est pas rare de devoir également sauter, contourner ou marcher dans les flaques d’eau boueuse que la neige et le sel ont crées.

Bref, la vie des piétons montréalais dont je fais partie est un peu chaotique ces jours. Ce que je ne comprends pas c’est la perfection du déblaiement des parcs publics et celle nettement plus aléatoire des trottoirs.

Il doit y avoir une logique qui m’échappe ! Bon, je vais arrêter de vous  « tanner » avec mes récriminations et passer dans mes prochains billets à des sujets plus…

 

 

9 décembre 2007

Le sous-sol du château

Elle venait d’arriver au château dont le guide du routard vantait la beauté, mais en fait de château, il n’y avait que des ruines dispersées dans une nature sauvage que le ciel devenu lourd rendait  inquiétantes. Il lui aurait fallu beaucoup d’imagination pour reconstituer la demeure telle qu’elle avait dû être au quatorzième siècle. Les quelques murailles crénelées aux murs délabrés ne lui suffisaient pas ; elle n’avait jamais eu aucune imagination, même enfant.

Une fois hors de sa voiture, son premier réflexe fut d’y remonter immédiatement ; les murailles étaient trop sombres, le lieu désert, et la pluie allait immanquablement tomber en confondant pierres, arbres et ciel sous son voile grisâtre. Elle détestait la pluie. Au moment où, la main sur la portière, elle allait imprimer une légère pression sur la poignée, elle entendit une voix d’homme qui la hélait.

– Eh mademoiselle… mademoiselle !

Elle se retourna presque à contrecœur. Plus tard, quand elle revit défiler les images de son arrivée au château, elle se rendit compte qu’à cet instant elle avait eu un pressentiment. L’homme était déjà près d’elle, un fil électrique blanc à la main,  lui souriant d’une façon encourageante bien que son visage exprimât autre chose.

– Ne partez pas, vous savez que vous pouvez visiter le sous-sol du château, c’est même la seule chose que vous devez visiter ici, l’informa-t-il. Ç’aurait été dommage de faire tout ce trajet pour rien !

Elle resta un instant silencieuse, hésitant entre froideur et sympathie, puis se laissa aller à la surprise de la rencontre, la première qu’elle faisait depuis le début de sa semaine passée à sillonner cette région austère oubliée des touristes.

– Je suppose que vous travaillez avec l’office du tourisme ?.

– Vous vous moquez de moi ? dit l’homme soudain tendu, mais il se reprit ; l’office de tourisme n’a rien à voir là dedans. D’ailleurs, il n’y a pas grand chose à dire sur le château, et puis vu son état... Je suis juste chargé de la restauration. Vous voyez ce fil ? Dit-il soudain en  agitant le fil qu’il tenait à la main sous son nez.

Elle  recula, surprise de le voir si près d’elle ; elle pouvait même apercevoir les gouttes de transpiration qui perlaient à son front.

– Je vous ai fait peur peut-être, s’excusa-t-il  gêné.

– Non, pas du tout, se défendit-elle.

– J’essaie d’installer un circuit électrique au sous-sol, et ce n’est pas une mince affaire. Mais si on allait voir ça sur place. Je vais chercher une torche, suivez-moi !

Elle n’aima pas son ton autoritaire mais elle lui emboîta le pas.

– Voilà, dit-il satisfait en brandissant sa lampe torche comme un trophée. Allons-y, je passe devant.

Elle remarqua qu’il boitait légèrement, et ce détail la gêna. Peut-être parce qu’elle revoyait dans ce dos qui marchait à grandes enjambées, Yves et sa claudication, Yves qui la menaçait en criant qu’elle ne comprenait rien à ce qu’il ressentait, une égoïste, comme les autres, qui ne pense qu’à sa tronche et à son petit bonheur de merde.

A mi-chemin de la muraille grise vers laquelle ils se dirigeaient, l’homme s’arrêta brusquement pour lui faire face.

– Je crois que je vous connais…

A nouveau le silence entre eux.

– Je ne crois pas, finit-elle par articuler. J’habite ailleurs, loin d’ici.

Elle se troubla et  tourna les yeux vers sa voiture, seule tâche rouge en bordure du champ vert sombre, mais il était trop tard pour faire marche arrière, elle aurait été ridicule.

– Dépêchons-nous ! Dit-il précipitamment, bientôt il va pleuvoir. On vous attend peut-être ? Et il insista sur le « attend » le regard fixé sur elle, tout en tordant son fil électrique dans ses mains.

– Non, personne ne m’attend.

Plus tard, en tâtonnant les murs suintant l’humidité, elle s’en voulut de lui avoir répondu ça.  Ils se remirent en route et une fois devant la porte de la cave, il lui conseilla de faire attention aux marches glissantes. Il sortit un gros trousseau de clefs de sa poche, choisit immédiatement la bonne, et la porte s’ouvrit. A ce moment là, elle aurait encore pu partir, courir, démarrer au volant de sa petite voiture rouge pour aller loin, mais elle n’en fit rien. Quelque chose la poussait à suivre l’homme qui boitait devant elle, comme si ses pas étaient les siens.

Dans la cave, il lui dit simplement.

– Vous n’avez pas peur ?

– Pourquoi aurais-je peur ? Répondit-elle simplement.

– Pour rien. L’atmosphère… vous ne me connaissez pas et puis on est dans un endroit désert…

– Si on devait avoir peur de tous les gens qu’on ne connaît pas !

Pendant qu’elle parlait, la torche de l’homme éclairait les parois et le sol jonché de matériaux de construction et de vieilles boîtes de conserve. La lumière du jour arrivait à filtrer malgré tout et, en levant ses yeux vers le ciel où des corbeaux faisaient entendre leurs cris rauques, elle distingua une enfilade de cheminées semblant courir vers l’infini. Puis la torche s’éteignit. Elle hurla en sentant une main lui toucher l’épaule.

– Vous semblez sur les nerfs, lui souffla-t-il en lui effleurant les cheveux.

– Rallumez votre torche immédiatement  !

– Allez-y, criez, faites-vous les poumons, vous ne serez pas la première ! La pile est usée, je n’y peux rien !  Il suffit que vos yeux s’habituent à l’obscurité. A mon avis vous êtes à cran ma jeune dame. Moi aussi j’ai souffert d’un problème de nerfs, je me suis fait soigner et maintenant ça va mieux ; enfin c’est ce qu’on m’a dit à l’hôpital.

Maintenant, elle sentait sa main qui commençait à la caresser maladroitement, elle voulut se libérer d’un mouvement sec mais il avait déjà enserré son corps et le ligotait fermement. C’est ensuite qu’elle comprit qu’il devait souvent faire ces gestes.

– Détachez-moi, hurla-t-elle.

– Trop tard ! Si vous m’aviez laissé vous toucher sans rien dire, je vous aurais laissé partir après, mais maintenant, c’est trop tard.

– Qu’est-ce que vous voulez ?

Il ne répondit pas.

       – Qu’est-ce que vous voulez de moi ? Cria-t-elle.

– Rien, vous garder près de moi, venir vous voir de temps en temps, on pourra parler vous et moi. Vous verrez, je suis sûr qu’on s’entendra bien et après…

– Après quoi ? Pleura-t-elle.

– Après je ne sais pas. Je n’ai jamais pu rester longtemps avec la même. Au bout d’un moment elles me portent sur les nerfs et mes nerfs… ils sont fragiles. C’est le médecin qui l’a dit.

Elle se tut. Ils restèrent tous deux dans l’ombre, silencieux. L’humidité tenace pénétrait  la soie de son chemisier et commençait à lui glacer la poitrine. De temps à autre, elle sentait la main de l’homme qui lissait ses cheveux, mais elle ne criait plus, comme si elle avait accepté le destin qu’il lui avait choisi. Bien plus tard, alors qu’elle avait peut-être dû rester une demi-journée seule dans la cave, elle imagina qu’il devait aimer les cheveux longs, peut-être que sa mère aussi les portait longs, peut-être qu’il aurait voulu les lui toucher, enfant, le soir avant de s’endormir, mais qu’elle les lui refusait, qu’elle lui disait qu’il n’aurait jamais dû exister, qu’elle le détestait, qu’il aurait dû mourir.

L’homme partit après avoir vérifié ses liens et lui avoir dit qu’il reviendrait plus tard, qu’elle verrait qu’ils s’entendraient bien, qu’il ne lui voulait pas de mal, juste lui parler, comprendre, comprendre pourquoi elle avait crié au lieu de le laisser faire, pourquoi elles criaient toutes, pourquoi elles avaient peur de lui alors que lui, il voulait juste qu’on l’aime. Après son départ, elle s’assit et pleura sur le sol en terre battue.

A la fin de ce qu’elle pensa être son troisième jour de captivité - mais comment en être sûre, même si le jour succède à la nuit et la nuit au jour – alors qu’elle lui réclamait  de desserrer ses liens, il refusa : elle n’était pas la première à le lui demander. Par contre, il lui avait rapporté les fruits qu’elle désirait ; il resta de longues heures à parler, assis à côté d’elle, s’arrêtant de temps en temps pour caresser ses cheveux qu’il disait être doux comme la chair veloutée des cèpes qu’il cueillait dans les bois. Cette fois-là, quand il se leva, il lui dit comme en s’excusant.

-    C’est dommage,  mais ça ne peut pas durer.

- Qu’est-ce qui ne peut pas durer ?

- Vous. Je commence à m’attacher. Ce n’est pas bien.

- Mais justement, insista-t-elle, justement…

- Taisez-vous ! Vous êtes comme les autres, vous mentez pour sauver votre peau.

Elle préféra ne rien répondre. Une longue nuit  passa et le lendemain il parut plus calme. Alors qu’il lui tendait, à hauteur de sa bouche, un bol de lait qu’elle jappa comme un animal, elle  put voir ses yeux sombres et son visage pâle marqué de deux plis profonds, juste sous la raie de lumière qui descendait des cheminées ouvertes. Il lui annonça qu’il fallait qu’on la lave. Elle ne pouvait pas se présenter comme ça, comme une souillon ou alors qu’est-ce qu’on penserait d’elle et de lui ? Il s’activa pour les préparatifs ; la cuvette, l’eau, le savon, le gant… il avait pensé à tout. Elle ne dit rien et le laissa parler du parfum de lavande qu’il avait choisi spécialement pour elle, les autres n’en avaient pas  eu, elles ne le méritaient pas, mais elle, c’était autre chose, elle, il la connaissait depuis toujours. Il lui avait aussi apporté une robe achetée en ville, elle serait beaucoup plus belle dans cette robe bleue.

– Vous aimez le bleu j’espère ? La couleur de la vierge. Après, je vous brosserai les cheveux, vous devriez garder toujours vos cheveux détachés, vous ressemblez à une princesse… Vous ne dites rien ? Je comprends, vous êtes gênée ou alors, vous avez peur…Vous avez tort. Je ne vous veux pas de mal, je ne vous ai jamais voulu de mal, au contraire.

Quelques jours plus tard, au château, les travaux avaient pris une autre tournure et l’atmosphère avait changé. Une entreprise avait été appelée pour commencer le gros oeuvre de maçonnerie. Des échafaudages s’installaient et des hommes s’activaient à l’intérieur des murailles délabrées. On entendait des portes claquées, des ordres criés, des bruits de matériaux entrechoqués ; le chantier peu à peu prenait forme quand soudain, une voix hurla en ce début de matinée brumeuse.

- Il y a une fille qu’est morte ! Venez vite bon dieu ! Dans la cave !

D’autres voix se firent rapidement entendre autour de la première.

– Putain ! On dirait une chambre funéraire !

– Qu’est-ce que c’est que ce truc ! Et cette meuf en  bleue !

– On dirait la vierge !

– En attendant, elle est bien morte ta vierge !

– Ça fait combien de temps qu’elle est morte ?

– Quel est le cinglé qui a pu fait ça !

– Michel, prends mon portable dans la camionnette et appelle la police tout de suite !

– Putain, c’est morbide, quelle connerie !

– Il devait vraiment l’aimer ! Ajouta dans un souffle un homme qui tenait un fil électrique blanc à la main, mais personne ne l’entendit.

8 décembre 2007

L’avis des bêtes…

N_ron

Je me demande quelle serait la première chose que dirait le chien de ma belle-mère si on lui donnait la parole ?

* photo du chien de ma belle-mère prise par mon fils

7 décembre 2007

Les derniers jours de la voiture

017

La tempête de neige, c’est chouette. Avec le froid, la masse légère se transforme en glace et quand une voiture est prise dans cette masse, c’est pas mal de travail pour l’en sortir.

Avec mon appareil photo, j’ai croqué quelques unes de ces automobiles ensevelies et je me disais que j’étais chanceuse de ne pas avoir de voiture à Montréal.

 Je me disais aussi que la voiture pouvait être un fardeau dans certaines circonstances surtout en milieu urbain même si « il serait fou de s’en priver complètement lorsque nécessaire » selon le résumé du travail cité ci-dessous dans le journal de l’Université de Montréal*. La voiture serait un « accélérateur de vie sociale » selon une publicité dans le métro et à la TV. Margaret Thatcher aurait dit «qu’un homme de plus de 26 ans qui utilise l’autobus peut estimer que sa vie est un échec ». Selon cet essai, « dépendre de la voiture c'est commettre un préjudice contre sa propre autonomie » et je ne m’étends pas sur les méfaits environnementaux, le stress urbain et la laideur urbaine que nous devons à la voiture. 

Si je reviens à l’automobiliste montréalais, même s’il aurait préféré oublier son véhicule tout l’hiver sous son tas de neige, ce n’est pas possible. Ceux qui parquent sur la voie publique doivent à un moment donné enlever leur voiture afin de permettre le déblaiement des rues. Bon, non seulement il faut pelleter pendant des heures, mais il faut également trouver un autre endroit pour parquer qui ne soit pas non plus interdit pour cause de déblaiement.

 Bon, ben moi je me dis ces jours que je préfère continuer à utiliser mes pieds pour me déplacer. Je peux vous assurer que cela ne m’a pas pris plus de temps que de rester bloquée dans les bouchons et en plus je me fais du bien, génial, non ?

*Martin Blanchard et Christian Nadeau. « Cul-de-sac : l’impasse de la voiture en milieu urbain », Montréal, Héliotrope, 2007

 

7 décembre 2007

La fenêtre

Marie1Je suis allongée sur le lit, les yeux ouverts, tu es endormi à mes côtés et je ne peux m’empêcher de fixer ce rideau blanc que le  vent déplace imperceptiblement. Ce frémissement léger, c’est celui de mon amour pour toi, prêt à s’envoler à la moindre blessure. Et cette ombre projetée sur le mur, n’est-ce pas mon passé qui tend sa griffe pour me voler un présent si ténu ?  L’Amour est un puzzle dont je n’ai jamais eu toutes les pièces, certains diront « tu te cherches des excuses parce que ça t’arrange », mais moi je sais bien que non.
Tu reposes tranquillement, tu ne te doutes pas des tourments que mon esprit chagrin remue jour après jour. J’aimerais t’aimer davantage, t’aimer autrement, t’aimer autant que mon désir d’aimer le voudrait, mais je ne peux pas… Tu gémis, je sens que tu vas te réveiller et je te sourirai comme si de rien n’était, je t’embrasserai et je te dirai les petits mensonges que tu veux entendre parce que je sais que l’amour ne peut  partager les doutes. Voilà, tu ouvres les yeux, tu me souris, tu tends les bras, je sens l’herbe qui vient d’être coupée dans les prés…

* photo gentiment prêtée par Marisondêtre

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