Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Presquevoix...

Archives
30 août 2007

le décalage horaire

Moi qui suis du genre marmotte, je découvre le plaisir du lever à l’aube. La ville est encore calme, je n’entends que le pépiement des oiseaux, il fait frais et je me sens bien. Les parcs « Jeanne Mance » et « Mont-Royal » n’étant pas loin, le jogging du matin est un vrai délice. Après deux mois d’arrêt, la mise en train se fait en douceur. Je croise des maîtres et leurs chiens, des écureuils gris, des cyclistes et d’autres coureurs qui comme moi profitent de la fraicheur de ce début de journée. Le revers de la médaille c’est l’envie terrible de me coucher à 18h ou 6pm comme ils disent. Résister pour se mettre au diapason n’est pas évident mais progressivement, mon organisme va s’adapter, je le sais pour l’avoir déjà vécu. Dirais-je hélas pour le matin, mais heureusement pour ma vie sociale ? En temps de vacances, cela n’aurait aucune importance mais là, je parle d’un séjour de plusieurs mois donc…

30 août 2007

Les valises

Huit heures d’avion, le passage à l’immigration (sympa la dame) et on récupère nos valises.

Trois charriots et en avant pour trouver le taxi qui va nous emmener au centre. A voir la tête du préposé aux taxis de l’aéroport, quatre personnes et huit valises vont devoir nécessiter un convoi spécial. Nous restons donc là à attendre alors que d’autres voyageurs s’engouffrent dans les taxis qui viennent et repartent à un bon rythme. Finalement un mini-van s’arrête et les huit valises sont empilées jusqu’au toit. En montant dans l’auto, je ne pense qu’à une chose : non pas que le ciel puisse nous tomber sur la tête mais plutôt les valises suite à un brusque coup de frein…heureusement rien de tel n’arrive et c’est sains et saufs que nous arrivons à destination. Notre arrivée ne passe pas inaperçue dans cette rue où les gens semblent se connaître. Nous sonnons chez la fille de notre logeuse, en attente pour nous accueillir. C’est son mari qui nous répond et qui nous  aide à monter nos bagages. Heureusement car chaque valise est si lourde (même en limitant au maximum, habits et affaires pour 6 mois cela fait du poids) que je n’arrive pas à monter les escaliers assez raides nous conduisant à notre logement situé au dernier étage d’un triplex de la rue « Jeanne Mance ».

Le cliché de personnes assises sur leurs valises, tentant de reprendre leur souffle, c’est tout à fait ça !

30 août 2007

Peut-on juste aimer une nuque ?

Ça faisait un petit moment que je l’observais. Elle était assise devant moi, à droite, et elle tapait frénétiquement sur son clavier pour prendre en note ce que disait l’intervenant. Joli profil, nuque gracieuse, des cheveux courts et châtains… Pourquoi ne l’inviterais-je pas à prendre un verre après le stage ? Mes yeux passaient alternativement de mon clavier à sa nuque… oui, c’est surtout sa nuque qui me fascinait, je ne saurais pas dire pourquoi, ou plutôt si, son coup long et gracile me faisait penser à celui de la première femme que j’avais aimée. Quand l’intervenant a commencé à conclure, j’ai jeté un nouveau regard sur sa nuque et c’est là que tout a basculé ! Son fond d’écran a fait apparaître petit à petit la mosaïque du visage de l’Abbé Pierre ! Je n’ai pu que battre en retraite...

29 août 2007

Comment ressortir d’une librairie avec un livre auquel vous ne pensiez pas ?

Si jamais vous allez à St Malo, La librairie du Môle*  est un passage obligé. Dans la vitrine sont exposés non des livres, mais des tableaux ; et dans le magasin les livres s’entassent dans un espace si réduit qu’au début chaque mouvement demande une attention extrême afin de ne pas perturber l’équilibre instable des ouvrages empilés  sur les tables surchargées… Aucun classement vraiment apparent dans ces piles, par contre, le premier étage de la librairie  est consacré à l’histoire, la géographie, la religion et le fond du magasin à la littérature pour enfants… Lorsque vous demandez à son propriétaire s’il s’y retrouve, il vous répond amusé que non. C’est le genre d’endroit fascinant où il faut se dire que l’on entre pour trouver le livre que l’on ne cherche pas. Mais n’est-ce pas une librairie magnifique, celle qui nous offre par hasard, des livres que des rayons classés et rangés  ne nous permettraient pas de trouver puisque nous ne les chercherions pas ?
Pour moi, l’esprit du lieu a agi puisque je suis ressortie avec un livre sur la diction, livre dont je n’avais absolument jamais entendu parler et que je ne pensais pas chercher, à moins que…

* 12 Rue de Dinan - 35400 - Saint-Malo

28 août 2007

Rentrer, c’est mourir un peu... à petit feu…

Hier, après un mois d’absence estivale, je suis allée chercher le courrier chez ma voisine, un  pot d’impatiences rouges dans les mains afin de la remercier de sa gentillesse. Comme elle n’avait sans doute pas parlé de la journée, j’ai écouté patiemment son interminable litanie de catastrophes aoûtiennes… Ma voisine doit faire partie de ces gens qui  pensent qu’une rentrée, ça se prépare en fanfare… A un moment donné,  sans doute sous le coup de l’émotion provoquée par l’énumération de toutes ces épreuves que le monde traverse, elle m’a dit :  «  Et si c’est pas malheureux tous ces mythomanes qui mettent la Grèce à feu et à sang ! Quand je pense à tous ces pauvres gens sans maison à cause de voyous… !  ».

J’ai simplement hoché la tête silencieusement en repensant que juste avant d’arriver chez moi, je m’étais justement demandée si notre maison n’avait pas brûlé pendant notre absence… j’aime bien me raconter des histoires… je suis sans doute une pyromane qui s’ignore…

22 juillet 2007

Et pour moi, vacances de tout, même de blog, jusque fin août…

lisboa4Les vacances oui, mais partir !! ! Pourquoi ? Pourquoi ces migrations, pourquoi ces bagages qui se font et se défont dans le désarroi des départs et des arrivées ? Pourquoi ces visites dans des lieux où les queues  me rappellent celles du supermarché le samedi ? Pourquoi supporter l’agitation des autres quand la mienne, déjà, me fait horreur ? Pourquoi prendre des trains qui n’en finissent pas d’arriver et en prendre d’autres qui n’en finissent pas de partir… Sans parler du retour, parce qu’un jour ou l’autre, il faudra bien revenir et  les retours rouvrent des blessures qui mettent des jours à guérir… rentrer et  mourir un peu… alors pourquoi partir  ?
Cap sur le Portugal, où le poète Fernando Pessoa (1888-1935) nous attend, assis paisiblement à la terrasse du café « A brasileira », dans le quartier du Chiado, à Lisbonne. Pessoa écrivait la phrase suivante dans son Livre de l’intranquillité « A renúncia é a libertação. Não querer é poder* ». Cette phrase m’accompagnera au long du voyage…
* Renoncer c’est se libérer. Ne pas vouloir c’est pouvoir.

Photo vue sur le site : http://www.abiyoyo.com/portugal/lisboa/lisboa2/lisboa.htm

21 juillet 2007

L’art pourra-t-il changer le Mexique ?

camisa Une artiste mexicaine, Rosa Maria Robles, dans son exposition « Navajas* », tente d’aborder une réflexion sur la violence et le pouvoir accordé à l’argent au Mexique, pays où la narcoculture occupe une place  de plus en plus envahissante  « qui impose ses codes de pouvoir à tous les niveaux de notre société si mal en point », précise-t-elle au journaliste du Processo. Entre faits divers découpés dans les journaux et vêtements tâchés de sang ayant appartenu – ou non – aux victimes, Rosa Maria Robles semble vouloir  obliger le Mexique à un exercice auquel il se refuse depuis longtemps : se regarder dans les yeux et en finir avec un silence douloureux qui anéantit toute possibilité de changement et plonge le pays dans le chaos.

* navaja : rasoir
image vue sur :
http://www.latarde.com.mx/html/M19160_0_1_0_M.htm

20 juillet 2007

Lettre d’une voleuse

Vous ne me connaissez pas, j’étais chez vous il y a 15 jours. Nous étions si nombreux que je ne pense pas que vous vous souveniez de moi. Vous étiez toujours entouré ; des hommes et des femmes courtisaient vos regards et moi, je vous observais. A un moment, nous avons été présentés par un ami commun et nous avons échangé quelques mots ; de banales réflexions sur le temps qui passe et nous tue, vous m’avez souri comme vous avez souri à tous ceux qui vous approchaient puis vous êtes parti à l’autre bout de la pièce. J’ai essayé de vous retenir – j’ai même dû faire une plaisanterie, parfois l’humour…-  mais en vain ! Je vous ai regardé, au loin, comme on regarde un paysage par la fenêtre du train, des couleurs se superposent des formes se dessinent, flous, inaccessibles… Vous vous demanderez pourquoi je vous envoie cette lettre  ? Eh bien voilà, j’ai un aveu à vous faire : j’ai volé, je vous ai volé. J’ai pris chez vous une petite boîte sombre, rectangulaire, recouverte d’étoiles dorées. C’est au moment où vous avez quitté la pièce. Je me suis retrouvée seule un instant, j’ai erré dans votre salon et mes yeux ont découvert cette boîte simplement posée sur une étagère, seule. Elle avait l’air d’attendre que je la touche. Au début je ne voulais pas la prendre, mais je me suis enhardie et je l’ai ouverte : trois compartiments et dans l’un d’entre eux un fruit d’eucalyptus. J’ai été obligée de la cacher quand quelqu’un est entré dans le salon. Je l’ai glissé dans mon sac et le courage m’a manqué pour la reposer à l’endroit où elle était placée. J’ai volé quelque chose qui vous appartient, à vous que je ne connais pas. Je me suis demandée à quoi auraient pu servir les trois compartiments de cette boîte : un pour l’amour, un pour les chagrins et un pour l’espoir ? Plus tard, dans votre jardin, cachée derrière votre rosier du japon, j’ai ouvert la boite et j’ai placé le fruit de l’eucalyptus dans le compartiment du haut, celui que j’ai intitulé « espoir ». J’espère que vous ne m’en voudrez pas de ce vol. Ce geste me ressemble si peu ! Je n’avais rien volé jusqu’alors, une impulsion, j’espère que vous me comprendrez. Sachez en tous cas que je suis prête à vous rendre votre boite, mais pas chez vous, surtout pas, je n’en aurai pas le courage ! Par contre, dimanche, je vous attendrai sur le quai, rive droite, à 9 heures. Je serai au bout du quai, à l’extrémité Ouest, près du muret où les pêcheurs sont assis. Si vous ne venez pas, eh bien je garderai votre boîte, en souvenir d’un homme que je n’ai pas connu.

19 juillet 2007

Que gagnons-nous à travailler plus ?

TravailLe droit de rêver à ce que nous pourrions faire si nous ne travaillions pas ? Le droit de laisser nos enfants plus souvent seuls à la maison avec leurs nounous télévision, internet et playstation qui font d’eux des décérébrés, future chair à manipulations pour lobbies en tous genres ? Le droit de consommer plus, plus mal, et d’oublier qui nous sommes ? Le droit d’être souvent fatigués et de préférer regarder des émissions « reposantes » qui servent nos préjugés plutôt qu’elles ne les desservent ? Le droit de ne pas avoir le temps de nous informer et d’être plus vulnérables aux Princes qui nous gouvernent  ? Le droit de détester tous ceux qui  travaillent moins et qui ont du temps libre ? Le droit de nous dire que les RMIstes et les chômeurs sont des profiteurs qui sont payés grassement pour ne rien « foutre » ? Le droit d’être sous anti-dépresseurs et d’engraisser les laboratoires pharmaceutiques ? Le droit de nous suicider sur notre lieu de travail et de ne pas toucher notre retraite ? etc…
Ne vaudrait-il pas mieux, travailler moins pour produire moins, et sauver ce qui peut encore être sauvé sur notre terre martyre ?
Et comme le disait Coluche de façon subversive  « Le travail se fait rare, alors laissons-le à ceux qui aiment ça ! »

* affiche du film de Pierre Carles, "Attention danger travail "

18 juillet 2007

Merde, les nouveaux agendas sont arrivés !

« Merde, les nouveaux agendas sont arrivés ! ». Voilà ce que j’ai marmonné hier après-midi en entrant chez Virgin. J’y allais le cœur léger, heureuse d’acheter un livre de Simenon à une amie chère, et juste à l’entrée, en vrac dans deux bacs, puis empilés sur plusieurs étagères, je tombe sur ces agendas maudits. Je dois dire que mon cœur a flanché et que j’ai marqué un temps d’arrêt. A peine en vacances, déjà la rentrée, et on peut dire que cette perspective ne me réjouit pas, même s’il me reste un mois et demi avant la cruelle et laborieuse rentrée. Toutes les représentations liées à la rentrée me dépriment, c’est bien simple ! Je me demande si la rentrée ne me déprimait pas avant même que je ne naisse, ce qui expliquerait la rapidité avec laquelle je suis sortie ; par peur de rentrer !
Même en cherchant bien, je n’arrive pas à trouver une chose, une seule, qui pourrait me réjouir de  rentrer… enfin si… avec la rentrée, mon fils ira au collège tous les jours et je ne le verrai plus traîner son ennui à la maison ! Parce que quand il s’ennuie, moi aussi ça m’ennuie, et je ne peux me concentrer sur quoi que ce soit, c’est comme si son ennui s’infiltrait par tous les pores de ma peau et pesait de tout son poids dans ma chair. Mais je dois être honnête, avec l’âge, il s’ennuie de moins en moins, ou plutôt, maintenant il ferme systématiquement la porte de sa chambre et je ne le vois plus s’ennuyer !

Presquevoix...
Newsletter
8 abonnés