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Presquevoix...

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13 février 2011

La photo de classe

Il y a des photos que l’on préférerait ne pas revoir. Si vous voulez savoir pourquoi, c’est ici.
Le montage est de Patrick Cassagnes et le texte de gballand

12 février 2011

Tricher, moi ?

Il a fait disparaître le brouillon jaune du cours précédent que je venais de lui remettre contre un autre brouillon jaune, préparé chez lui grâce au merveilleux outil de traduction de google. Le sachant particulièrement retors, je me suis approchée de lui et je lui ai pris son « faux » brouillon. Il a crié haut et fort son innocence,  pauvre  « agneau » !
Je lui ai répondu que non seulement c’était un plagiaire – le texte français choisi pour être traduit n’était même pas de lui – mais un  tricheur, puisqu’il avait utilisé google alors qu’il devait faire le travail en classe seul et sans dictionnaire.
Il m’a répondu, à moitié en souriant :
-  C’est pas juste. Si je me suicide, vous l’aurez sur la conscience.
Je me suis  contentée de lui dire qu’il devrait peut-être mesurer ses propos.
- Non, ça sera de votre faute, a-t-il continué têtu.
Je lui ai souri en soulignant que  de nombreux professeurs semblaient penser qu’il était loin d’être l’élève modèle qu’il croyait être et que je ne serai donc pas la seule responsable de son geste désespéré…
Il a fini par se taire et a boudé le reste de l’heure.

11 février 2011

L’expert psychiatre

Elle m’avait dit qu’elle avait exercé pendant cinq ans auprès des tribunaux. Maintenant elle était à l’hôpital psychiatrique, comme patiente.
- Pourquoi vous n’avez pas continué vos expertises ? lui ai-je demandé
« Parce que je ne suis pas psychiatre ! », voilà la réponse qu’elle m’a donnée. Elle a ajouté que dans la vie, c’était simple, il suffisait de vouloir les choses. Pas la peine d’avoir  des diplômes, juste l’envie, ça suffisait, la preuve ! Elle, elle n’avait jamais fait d’études de médecine, mais juste quelques séjours en hôpital et c’était bien suffisant. Elle avait conclu : «  J’en ai fait enfermer plus d’un avec les rapports que je leur ai concoctés ! »
- Et vous n’avez jamais eu aucun regret ?
Elle a jugé ma question déplacée et elle m’a annoncé que je devrais peut-être rentrer chez moi, que j’étais devenue trop « normale » pour être placée à l’hôpital et que je filais un mauvais coton. Ensuite elle a tourné les talons et elle est partie parler avec quelqu’un d’autre.

10 février 2011

La plante

Depuis que je me suis achetée une plante verte je passe mon temps à la regarder pousser. Je crois que je la regarde trop. Peut-être que je la stresse à force de la surveiller. A chaque fois que je l’arrose, je me demande si elle a trop d’eau ou pas assez. La moindre feuille qui jaunit me met dans un état second. D’ailleurs, ce matin, je ne suis même pas allée travailler à cause de deux feuilles qui sont tombées dans la nuit : j’ai eu peur qu’elle ne les perde toutes pendant mon absence, et ça,  je ne l’aurais pas supporté…

9 février 2011

La conspiration de Dieu

couverture5Pour la 100ième fois, il essuyait un refus : son manuscrit « la conspiration de Dieu » ne correspondait pas à la ligne éditoriale.
Il s’était promis qu’au centième refus, soit il se suicidait, soit il arrêtait d’écrire. L’heure était venue de prendre une décision…

PS : image obtenue par ce merveilleux générateur de couverture. Pour jouer, cliquez ici.

8 février 2011

Décérébration

Il avait décidé de se décérébrer, marre des pensées paranoïaques et marre des pensées tout court. Mais avec quoi se décérébrer ? Toutes sortes d’idées lui avaient traversé le cerveau qui était encore en état de marche. Après une réflexion qui dura l’après-midi entière, il opta pour le taille-haie. Mais pourrait-il se décérébrer seul ? Sinon, pourrait-il faire appel à une association ? Mais laquelle ? Et au cas où aucune association ne pourrait intervenir, son ex-femme accepterait-elle de le décérébrer en souvenir du « bon vieux temps » ? Et sinon, y aurait-il un parti politique qui pourrait lui porter secours ?
Afin de fuir toutes ces questions qui se bousculaient impitoyablement, il se prit un double whisky et se coucha à 20 h 30 précisément. La nuit lui porterait conseil…

PS : merci à qui de droit pour l’idée de la « décérébration ».

7 février 2011

Les dimanches

plageTous les dimanches, aux beaux jours, c’était la même chose, on s’asseyait sur le banc face à la mer. J’étais assis entre papa et maman et à côté de papa, il y avait le frère de maman, le plus gros, celui qui prenait toute la place et qui mangeait des glaces au chocolat. On  restait là, sans rien dire, à regarder la mer et à écouter le bruit de l’eau sur les galets. Au bout d’une heure maman disait « Allez, en avant mauvaise troupe ! » et on partait les uns derrière les autres, comme des bêtes qu’on aurait emmenées à l’étable. Parfois maman disait qu’il y avait du vent et qu’un gilet n’était pas de trop. S’il était bien luné, papa hochait la tête et ajoutait que le temps n’était plus ce qu’il était. Quant au frère de maman, entre deux léchages de glace, il poussait un grognement pour qu’on ne l’oublie pas…

PS : texte écrit à partir de cette photo de Patrick Cassagnes

6 février 2011

L’oie noire

Que peut-il se passer quand un héron cendré hante les nuits d’une enfant ?
Si vous voulez le savoir, c’est ici.
Le montage est de Patrick Cassagnes et Le texte de gballand

5 février 2011

Le professeur

Face à ses élèves de terminales STG dont l’attention se dispersait de façon dangereuse, il déclara de façon théâtrale :
- De toute façon, avec vous, c’est alimentaire !
Devant l’incompréhension générale il dut expliquer :
- Avec les autres classes, je prends plaisir à ce que je fais, avec vous non ! Avec vous,  je fais cours pour gagner ma croute, c’est tout. C’est A-LI-MEN-TAIRE !
Une fois la première surprise passée,  les élèves reprirent leurs micro-conversations...

4 février 2011

Les boutons

Toute de noire vêtue, elle avançait dans la rue tête baissée comme si elle venait de recevoir l’hostie… Intriguée, je l’ai suivie. Parfois je suis des gens, pour voir ; sans doute une vocation ratée de détective privée. Elle est entrée dans une  mercerie de la rue des Oiseaux, moi aussi. Elle y a acheté des boutons, moi aussi, mais pas les mêmes. Les siens étaient nacrés et en les payant elle a dit à la vendeuse :
- Vous ne trouvez pas qu’on dirait des hosties ?
La vendeuse a hoché la tête en lui rendant la monnaie. La dame en noir a pris la monnaie, son petit paquet, elle a fait une rapide génuflexion et elle est sortie.
- Vous la connaissez ? ai-je demandé à la vendeuse.
- La connaître,  c’est un bien grand mot. Elle collectionne les boutons, c’est tout ce que je sais d’elle. On la voit une fois par semaine, et elle achète toujours les mêmes. Des nacrés qui ressemblent à des hosties.

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