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Presquevoix...

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3 juillet 2009

Mais regarde ! (gballand)

CSC_0672- Regarde-la ! Mais regarde-la, je te dis ! fit-elle à moitié hystérique.
Il ne voyait pas de quoi elle voulait parler, alors elle s’énerva.
- T’es aveugle ou quoi ? Tu  la vois pas la chauve-souris ? Elle est géniale, non ?
Il allait encore falloir qu’il s’exclame, qu’il s’extasie, qu’il s’exalte et s’il ne le faisait pas elle le lui reprocherait à coup sûr. Il en avait un peu assez de faire semblant.
Il se rendit compte que cette chauve-souris, indifférente à ce qui l’entourait, lui faisait un peu penser à lui, à ce qu’il voudrait être et ne pouvait pas être à cause d’elle…

PS : texte écrit à partir de cette photo gentiment prêtée par Pierrick. Pour voir son blog : http://croklaphoto.over-blog.com

2 juillet 2009

Canicule (gballand)

Depuis que le thermomètre ne décollait pas des  30 degrés à l’ombre Paulette, retraitée depuis 15 ans, passait ses après-midi au supermarché. Elle s’arrêtait au rayon « produits frais », installait sa chaise pliable ultra-légère dans un petit coin entre les packs de lait et commençait sa lecture de Paris Normandie.
Si jamais le chef de rayon s’avisait de lui faire une remarque, elle avait une réponse toute prête : ne connaissait-il pas le « plan canicule » ?

1 juillet 2009

La visite (gballand)

pierrick2Elle n’avait pas eu d’éducation religieuse et n’allait jamais à la messe, mais les églises lui étaient aussi indispensables que l’eau aux plantes. Ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était les livres sacrés.
Dès que son regard en effleurait les pages, elle ressentait  un orgasme mystique. Un jour, elle avait même frisé l’évanouissement en s’approchant d’un lutrin où les notes inscrites sur les portées  lui étaient apparues comme autant de larmes du Christ sur la croix.
C’est en pénétrant dans la chapelle Notre Dame du Saint Sacrement,  quatre mois plus tôt, qu’elle vit un ange qui voletait au-dessus des cierges, tout de blanc vêtu. Il lui parla longuement mais elle n’en toucha mot à personne, à quoi bon ? on l’aurait assaillie de  sarcasmes.
Depuis, elle n’était plus seule mais deux, et son corps lui paraissait de plus en plus étroit…

PS : texte écrit à partir de cette photo gentiment prêtée par Pierrick. Pour voir son blog : http://croklaphoto.over-blog.com

30 juin 2009

La forêt argentée (gballand)

Sur le blog « Je-double », un nouveau photomontage de P. Cassagnes (www.sucrebleu.com), illustré par un texte de G. Balland : La forêt argentée.

30 juin 2009

La carrière (gballand)

Le commissaire divisionnaire referme le dossier, presque soulagé, il a un coupable tout trouvé. Ça tombe bien, l’enquête doit être bouclée au plus vite. Le Ministre veut des résultats.
- Et surtout, pas d’états d’âme, a tranché le Directeur de cabinet lors de l’entretien qu’il a eu avec lui.
Soulagé par la tournure que prennent les choses, le commissaire téléphone chez lui afin de rappeler à sa femme que, le soir même, elle doit porter cette robe rouge qui lui va comme un gant. Ne lui a t’on pas fait comprendre, en haut lieu, que les épouses représentaient un atout non négligeable dans la carrière de leurs maris ?

29 juin 2009

Décalage (gballand)

Il avait des mains de brute, elle des doigts de fée. Leur union ne dura pas ; qui s’en étonnera ?

28 juin 2009

Les anglais (gballand)

On était au rayon surgelé du supermarché et elle m’avait demandé où je partais pendant mes vacances ; je lui avais répondu simplement.
- En Angleterre.
C’est à ce moment-là qu’elle m’a servi sa diatribe sur l’Angleterre et les Anglais.
- Comment ? Me dis pas que tu vas filer du fric à ces égoïstes qui  veulent même pas de l’euro et qui  sont même pas capable d’aligner deux mots en français ! Ya pas pire qu’un anglais ! Enfin si, deux anglais !
Et en plus, elle se trouvait drôle. Je savais que deux ans plus tôt elle s’était séparée de son mari qui était anglais. J’imagine qu’elle lui en voulait encore et que l’Angleterre servait à épancher sa poche d’humeur maritale. J’ai voulu passer au rayon « produits frais », mais elle  a bloqué mon chariot de son corps et a rajouté.
- Et tu sais qu’en plus ils baisent mal, les Anglais ?
J’ai rétorqué, gênée.
- Mais, mais … j’y vais pour faire du tourisme !
- Je me doute, a-t-elle répliqué, mais si l’envie te prenait je te les déconseille formellement.
A ce moment-là, j’ai empoigné fermement mon chariot  et j’ai commencé à faire mine de partir, mais elle n’avait pas fini son pamphlet anti-Anglais.
- Tu sais que j’ai été mariée à un Anglais ?
- Oui, bien sûr, puisque vous étiez venus manger à la maison tous les deux.
- C’est pour ça que je peux en parler en connaissance de cause. Il n’y a pas de peuple plus autiste et plus coincé que les Anglais. Et puis leurs hôtels ! Leurs hôtels c’est de la merde, sans parler de leurs transports en commun…
La situation devenait on ne peut plus embarrassante ; elle parlait de plus en plus fort en faisant de grands moulinets avec ses bras. J’ai soudain trouvé une porte de sortie.
- Tu sais que je vais me marier ?
- Non, je l’ignorais. Et avec qui ?
- Avec un anglais.
J’ai vu son corps se ratatiner et son visage se décomposer ; j’en ai profité pour battre en retraite.

* texte écrit dans le cadre des ateliers des « impromptus littéraires »

27 juin 2009

Les anges (gballand)

Sur le blog Je-double , un nouveau texte - « les anges » - écrit par G.Balland et illustré par P.Cassagnes  ( www.sucrebleu.com

27 juin 2009

Prise de poids (gballand)

Hier je me suis pesée ; ça faisait un an que je n’étais pas montée sur une balance. Enfin, si je me suis pesée, c’est parce que je croyais avoir maigri. Heureusement que je me suis pesée quand je croyais avoir maigri parce que qu’est-ce que  j’ai  grossi !

26 juin 2009

Lui (gballand)

pierrick1- Dis, tu l’as vue ?
- Qui ?
- La mouette.
- Je me fous des mouettes !
L’ennui, avec ce type c’est qu’il se foutait de tout, il n’avait aucun respect pour rien et il assombrissait sa vie  à la vitesse de l’éclair. Ils étaient ensemble depuis un mois. Curieux comme certaines relations peuvent faire vieillir prématurément : en un mois, elle avait pris dix ans. A ce compte-là elle aurait bientôt 60 ans alors qu’elle venait de fêter son vingt-cinquième anniversaire.
Elle prit une profonde inspiration avant de lui dire.
- Tu sais à quoi elle pense la mouette ?
- Les mouettes ça pense pas !
- C’est ce que tu crois mais celle-ci, depuis tout à l’heure, elle te regarde et elle se dit que les hommes sont vraiment cons !
- Tu te fous de moi ?
- Non, non ! Elle se dit que tu ne feras pas de vieux os parce que  le regard que tu portes sur le monde finira par te ronger de l’intérieur.
Il la regarda avec colère et asséna.
- Ecoute, tu me fais chier avec tes mouettes. La prochaine fois, trouve-toi un ornithologue ! puis il tourna les talons.
Elle n’en fut pas fâchée.

PS : texte écrit à partir de cette photo, gentiment prêtée par Pierrick. Pour voir son blog : http://croklaphoto.over-blog.com

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