L’ombre
Quand il lui avait dit, méprisant, " Tu t'es déjà regardée de l'intérieur ? ", elle avait senti que tout basculerait à nouveau. Son regard avait croisé le sien, elle lui avait souri, mais il avait répondu par un visage fermé. Alors elle avait baissé les yeux, comme d’habitude, toujours cette impression d'avoir commis une faute, mais laquelle ? Depuis l'enfance, des ombres gigantesques happaient chaque rayon de lumière qui glissait sous la porte de la cellule où on l’avait enfermée.
Il avait poursuivi.
- Tu es sale et tu ne me mérites pas. Je ne sais même pas pourquoi je reste avec toi. Je dois avoir pitié.
Et il lui avait tourné le dos. Le cycle recommençait. Cette fois-ci, elle n’avait eu qu’une semaine de répit. Elle avait remarqué que maintenant, les cycles étaient de plus en plus courts et ne lui permettaient plus de récupérer l’énergie qu’il lui arrachait.
Dans le silence de la nuit où elle vivait, elle se dit qu’un jour, peut-être, il la tuerait...
PS : texte écrit dans le cadre des "impromptus littéraires"