Le tag
Quand elle récupéra sa voiture, juste après son dernier cours de 4 à 5, elle découvrit la chose. Au début, elle ne réussit pas à dire autre chose que « la chose », il fallait bien s’habituer. C’était énorme, sur sa portière avant gauche, et elle eut honte. Elle monta précipitamment, ferma la porte, mit le moteur en route et démarra. Au premier feu rouge, elle vit un piéton qui lui montra sa portière en riant aux éclats. Elle l’ignora mais une rougeur subite lui monta au visage. Elle pria pour que les autres feux ne passent pas au rouge. Hélas, le cinquième eu la mauvaise idée de prendre une couleur cramoisie et elle le grilla. Elle entendit une sirène et dut se rendre à l’évidence : c’était pour elle. Elle se rangea immédiatement sur le bas-côté de la route. Quand les deux policiers s’approchèrent de sa voiture et découvrirent la portière, ils ne purent s’empêcher de sourire. Elle le remarqua et enchaîna.
- C’est pour ça que je l’ai brûlé – dit-elle en désignant la portière. Qu’est-ce que vous feriez, vous, avec ça sur votre portière ?
- Ah, ils ne vous ont pas ratée ! Remarqua l’un des policiers.
Et elle conclut.
- Quand je pense que je leur enseigne les subtilités de la langue française et que ces petits connards me remercient en me taguant une bite énorme sur la portière avant, il y a de quoi déprimer, non ? Je me demande même si demain, j’irai travailler.
Les policiers compatirent et lui conseillèrent de porter plainte. Elle eut même droit à un petit signe amical de la main avant le départ.