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Presquevoix...
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18 janvier 2007

Préméditation

« Donc je me lève et je pars et nous ne nous verrons ni ne nous parlerons pendant deux ans et demi… » C’est comme ça qu’il m’a quittée, et  je n’ai plus jamais entendu parler de lui jusqu’à aujourd’hui. Sa voix est la même, j’ai failli raccrocher dès que je l’ai reconnue, mais à quoi bon, je sais qu’il m’aurait rappelée le lendemain ou le surlendemain, je connais sa ténacité. Il dit que son éloignement l’a fait réfléchir et que maintenant il sait qu’il doit m’éliminer ; « je te ferai la peau », ce sont les deniers mots qu’il a prononcés hier.
Ça pourra paraître absurde à n’importe qui : pourquoi me tuer aujourd'hui alors qu’il aurait pu le faire durant ces deux ans et demi ? Je suis persuadée qu’il m’a quittée pour mieux  me tuer maintenant. Il lui a fallu tout ce temps pour mettre en scène mon meurtre et se faire à cette idée, c’est tout. Je sais ce que vous pensez docteur, que je suis folle, que j’affabule, que je veux le faire enfermer.  Mais non, c’est vrai tout ça, je vous le jure sur la tête de mes enfants. D’ailleurs, encore plus révoltant que le crime qu’il prépare, il y a le mobile que son esprit délirant a fabriqué : il dit que je suis coupable de l’avoir abandonné !

12 janvier 2007

Donc je me lève et je pars et nous ne nous verrons ni ne nous parlerons pendant deux ans et demi

- Donc je me lève et je pars et nous ne nous verrons ni ne nous parlerons pendant deux ans et demi, c’est bien ce que tu veux ? 

Elle hoche la tête, la bouche crispée, le regard mouillé mais résolu, les mains serrées sur son tablier. Petite femme en noir, courbée par des années de labeur, desséchée par le travail sous le soleil de ce pays où l’eau est aussi rare qu’une rose sur un caillou, elle hoche la tête.

L’homme se lève donc, prend le baluchon qu’elle lui a préparé, jette un dernier regard dans la pièce où il a vécu son enfance, pousse un soupir et sans un mot de plus, quitte sa mère. Elle ne bouge pas, n’a aucun geste vers lui. La coutume veut que les hommes de la famille partent à 20 ans courir le monde et chercher fortune ailleurs que dans ce pays de malheur. Certains en reviennent, un peu plus ou un peu moins pauvres qu’au départ, d’autres ne reviennent plus : heureux dans un monde meilleur ou perdus à tout jamais, personne ne le sait. Au village, on raconte des tas d’histoires : on dit que les Prada sont poursuivis par la disgrâce divine depuis qu’un des leurs, Rocco, a pillé l’église et volé la coupe en or qui contenait les hosties. Pour se racheter et retrouver leur place au paradis, les hommes partent chercher fortune pour payer leur dette. Maria connaît bien cette croyance, elle sait qu’elle est fausse mais elle se moque de ce que les autres pensent. Elle sait simplement que jour après jour, elle va penser à son fils, qu’il va hanter ses nuits et qu’elle ne revivra qu’à son retour. Elle se prépare à cette attente car il est dit que les choses doivent se passer ainsi, c’est tout !

12 janvier 2007

Pour son anniversaire, il avait décidé de l'étrangler.

C’était il y a deux ans, les anniversaires s’étaient succédé et pourtant elle était toujours là !

Ernest se rongeait les ongles, il se recroquevillait, se ratatinait car il savait que demain il n’aurait pas le choix, pas cette fois. Il se souvenait du jour exact de cette résolution et maudissait sa grande gueule qu’il aurait dû garder fermée pour une fois. Pourquoi vouloir toujours faire le malin en compagnie des copains ? Pour exister face à eux, pour prouver qu’il était un dur, qu’il était capable de forfaits abominables lui aussi ? Il était ivre en plus et il savait qu’il ne tenait pas l’alcool, alors pourquoi buvait-il ? Toutes ces choses lui tournaient la tête et il commençait à se sentir mal, Ses doigts étaient en sang, il devait chercher autre chose pour calmer son angoisse, il prit son canif et commença à tailler un morceau de bois. Ses démons ne se satisfaisaient pas de cet échappatoire et le harcelaient. Il voyait la scène et plongeait déjà son regard dans les yeux qui n’allaient pas comprendre tout de suite, qui allaient devenir interrogateurs, puis suppliants enfin affolés et paniqués. A cette évocation, il eut un hoquet et se précipita dans le jardin pour vomir. C’était vraiment glauque !

En se redressant, il l’aperçut qui se vautrait dans l’herbe. Elle était énorme : normal, chaque année elle grossissait davantage. S’il laissait encore passer cette année, la tâche allait être encore plus ardue l’année suivante et ainsi de suite. Il n’avait pas le choix. Demain, jour de son anniversaire, comme décidé deux auparavant, il l’étranglerait…il regarda ses mains et se dit que ce ne serait pas facile avec ces mains-là !

3 janvier 2007

On a beau ne jamais sortir de sa peau...

On a beau ne jamais sortir de sa peau, où qu’on aille, un changement de décor est toujours salutaire. C’est pour ça qu’il partait de sa ville natale, l’air y  était devenu irrespirable ; et surtout il y avait ce type qui lui collait à la peau comme un maillot trempé de sueur dont on ne peut plus se débarrasser. Pourquoi s’était-il laissé aller à coucher avec lui ? Au moins, maintenant, il savait qu’il pouvait encore « bander » - comme disait son père - mais il avait aussi la preuve que jusqu’alors il s’était menti, les femmes ne l’avaient jamais intéressé !

Un cargo l’attendait au Havre, direction le Brésil ou ailleurs, quelque part où personne ne le connaissait, comme ces migrants jetés sur les routes afin de trouver la terre promise. Et pour lui, la terre promise, c’était s’oublier, même s’il savait qu’il était condamné à rester avec lui-même. Mais à part le suicide, comment pouvait-il se faire disparaître ? Ailleurs, il  pourrait au moins faire semblant d’être neuf, mentir sur son passé, changer de famille, oublier son frère, marié, normal ; sa mère, soumise, qui lui rappelait toujours que, célibataire à son âge, quand même… ; et surtout son père, fier de sa virilité qu’il affichait quotidiennement au comptoir du bar de l’avenir. Son père comme un mal ancré en lui… Il lui avait déjà dit ce qu’il pensait, son père, et même devant tous ses copains de comptoir, « Parfois je me demande si t’as des couilles ! Ça t’arrive de bander ? T’as peut-être trop fait d’études pour ça ! ». Depuis, ils s’évitaient. Ils avaient honte l’un de l’autre. Comment vivre en ravalant sa différence ? Comment vivre en haïssant ?  Depuis qu’il avait pris la décision de partir, il ne ressentait plus rien mais il savait qu’il ne reviendrait jamais, même s’il devait en crever.

21 décembre 2006

On m’a retourné la lettre que j’avais envoyée à Jim.

On m’a  retourné la lettre que j’avais envoyée à Jim. Je sais toujours pas pourquoi. Peut-être parce que Jim aime pas les lettres, surtout les lettres qui parlent de lui et de ses rapports avec les gens. Jim a toujours eu du mal avec les gens, surtout avec les femmes ! Je dis bien « On m’a retourné la lettre » parce que je suis sûre que c’est la folle qui vit avec lui qui m’a retourné la lettre… ou alors, il aurait bien changé Jim…

Jim est influençable. Je me souviens d’une fois, il y a longtemps,  quand je vivais avec lui, je lui ai dit « Jim, t’as vu ce qu’il m’a fait cet abruti ? Et tu ne dis rien ? Mais dis-lui que c’est un con, dis-lui ! » Et Jim est allé dire au chef du personnel que c’était un con. Total, il s’est fait virer trois jours plus tard parce qu’il avait un contrat à durée déterminée. Cette fois-là, je m’en suis voulue ! Deux mois plus tard, il remettait ça, il s’est fritté avec un type qui m’emmerdait. C’est vrai que je lui avais dit de lui casser la gueule… et il l’a fait ! Jim réfléchit pas beaucoup... C’est comme la fois où il s’est fait mordre le mollet par un rase-moquette à la gueule écrasée. Il faut dire que le crétin de propriétaire avait fini par lâcher son chien sur moi - tout ça parce que je lui avais dit que son chien avait la même gueule que lui – le problème, c’est que c’est Jim qui a été mordu, j’ai même dû l’emmener aux urgences ! Je devrais peut-être me taire, mais c’est plus fort que moi, j’y arrive pas ! En tous cas, Jim, il a vraiment dû changer, parce que la lettre, je l’ai dans les mains et elle a même pas été ouverte, retour à l’envoyeur, et je sais bien que Jim n’a pas déménagé ! Comment je le sais ? Parce que  parfois je le suis, enfin de loin, sans qu’il me voie.

Tiens, qu’est-ce que c’est que cette phrase au dos de l’enveloppe ? Merde, c’est dur à déchiffrer. Va… te faire… foutre ? C’est pour moi, ça ? C’est lui qui l’a écrit ça ou c’est sa pouffe ? De toutes façons Jim a toujours été un pauvre con, je me demande comme j’ai pu m’intéresser à lui. Il méritait même pas de me rencontrer !

20 décembre 2006

On m’a retourné la lettre que j’avais envoyée à Jim

On m’a retourné la lettre que j’avais envoyée à Jim ! Je regarde cette enveloppe où la mention « personne inconnue à cette adresse » est inscrite en lettres manuscrites. Je pense aux mots que j’avais patiemment cherchés dans le dictionnaire, aux phrases difficilement élaborées et à mes hésitations quant aux tournures de style. J’avais laissé le texte reposer quelques jours, l’idée étant de le relire et d’y trouver toutes les imperfections que mes yeux auraient laissés échapper. J’y avais mis des mots d’amour et j’avais l’illusion d’y avoir laissé percer mes angoisses, nos regrets et notre espoir de le revoir. J’avais ensuite choisi un papier de qualité, couleur « coquille d’œuf » et pris ma plus belle plume pour déposer sur la page l’appel qui, j’espérais, allait toucher son cœur. J’avais ensuite été apporter ce courrier porteur d’espérance directement à la poste et je sens encore en moi le picotement d’excitation qui m’avait envahi en glissant l’enveloppe dans la fente.

Je tourne et retourne la lettre, je la porte à mon nez, je la renifle pour y détecter les odeurs de son voyage, imaginer la main qui a tracé le verdict sans retour des mots ravageurs.

- Léonie, tu as pris le courrier ?

Brusquement ramenée à la réalité, je cache d’un réflexe absurde la lettre derrière mon dos avant de réaliser la stupidité d’un tel comportement.

- Rien d’intéressant Mamie, juste des publicités. Je t’apporte ta tisane, j’arrive !

Je me dirige vers la cuisine et je pose l’enveloppe sur le plan de travail en marbre noir. Je prépare le plateau, dispose la tasse, le sucre et les médicaments dans le petit godet rouge prévu à cet effet. Alors que je pénètre dans la chambre, Mamie tourne sa tête vers moi.

- Toujours rien, hein ? Il ne viendra plus.

Deux larmes coulent sur ses joues ridées comme la peau d’une vieille pomme oubliée dans la cave. Mon cœur se serre mais je ne dis rien. Je lui sers sa tisane, lui donne un à un ses médicaments et repars ensuite avec mon plateau la laissant seule avec sa tristesse. La lettre brille de tout son éclat morbide et j’ai une envie soudaine de la déchirer pour en faire des confettis. Je pose mon plateau, m’assieds sur un tabouret et je me prends la tête entre les mains. A mon tour d’avoir les yeux humides !

17 décembre 2006

Adam et Eve

Adam avait attendu son plat pendant 15 longues minutes, mais il ne le regrettait pas car il n’avait jamais ressenti une telle jouissance en mangeant des tripes. La jouissance devait certainement être proportionnelle à la longueur de l’attente…
Lorsque son plat arriva, il fut presque sur le point de faire une réflexion au serveur – un « con » qui ne savait même pas servir le vin - mais la vue des tripes lui fit oublier son agacement : coupées en fines lanières, elles étaient disposées, dans le fond d’une assiette en terre cuite brune, en un petit mont de Vénus adroitement érigé ; elles étaient presque belles, entourées de carottes et d’oignons en rondelles, nappées d’une sauce que le bouquet garni, l'ail écrasé, les clous de girofle et une pincée de poivre devaient merveilleusement relever. Pour qu’un pareil fumet se dégage, elles avaient certainement du être mouillées à l’Armagnac.
Il avait hâte de goûter le premier morceau, mais sa compagne lui intima, l’air froissé, un « Pas trop vite s’il te plaît ! », qui l’obligea à tempérer le désir qui brûlait son palais. Le regard câlin, elle sourit en découvrant de jolies perles nacrées, « Il suffit de penser au plaisir de l’autre et à ce moment là… », mais Eve ne termina pas sa phrase car  le serveur déposait déjà devant elle les rognons sauce madère qu’elle avait commandés. Ils étaient recouverts d’un délicat coulis de poivrons rouges qui donnait au plat un parfum troublant, sans parler de l’odeur prononcée de moutarde qui excitait déjà ses papilles.  « Des couilles au poivron rouge ! », pensa-t-elle, amusée de sa vulgarité, tout en se réjouissant que ce repas eût  la couleur des vergers interdits.
Adam dégusta la première bouchée avant elle, mais Eve ne lui en voulut pas. Ils savouraient maintenant ensemble chacune de leurs bouchées, attentifs au plaisir de l’autre. Les chairs étaient mâchées délicatement mais, en quelques minutes, il ne resta rien du petit mont de Vénus que la jeune bouche d’Adam, légèrement brillante de salive, avait fini par engloutir. Eve, surprise par la fermeté des rognons, devait les garder longuement en bouche, avant de pouvoir les avaler, mais la sauce exquise, lui faisait oublier cet inconvénient majeur.
Adam, abîmée dans l’admiration de sa compagne – ses connaissances en littérature comparée étaient extraordinaires - attendit patiemment qu’elle eût terminé son plat avant de lui faire une proposition qu’Eve interpréta comme une invitation déguisée au sexe, mais elle se tut ; sa culture n’avait d’égale que sa discrétion.

17 décembre 2006

Sexe et Statistiques

En  observant les statistiques de notre blog ainsi que les mots-clefs utilisés  pour arriver jusqu’à nous, nous avons constaté que les mots  « culotte », « pénis », « gros seins »… -  utilisés dans trois de nos textes - avaient fait atterrir  par erreur sur  « Presquevoix » des visiteurs aiguillés par le moteur de recherche  Google.  En guise de clin d’œil  pour tous les visiteurs déçus, nous avons décidé d’écrire chacune un texte où  nous utiliserons 12 expressions à forte connotation sexuelle, mais que parfois  nous pourrons détourner, histoire d’en sourire...

16 décembre 2006

ET si je tombais sur moi?

-          Je m’embête.

-          On joue ?

-          Oui mais à quoi ?

-          Aux gendarmes et aux voleurs ?

-          Non, c’est toujours moi le voleur.

-          Alors…à cache-cache ?

-          Non.

-          Pourquoi ?

-          J’ai peur.

-          Peur de quoi ?

-          Peur des fantômes…

-          Des fantômes ? Mais ça n’existe pas les fantômes.

-          Si ça existe, ils sont cachés dans les armoires, sous les lits, derrières les rideaux, dans les greniers, même dans les placards.

Les deux enfants sont assis, le dos contre le mur, les jambes repliées, les coudes sur les genoux. La fille a un air interrogateur, le garçon un air buté. Elle demande.

-          Tu en as déjà vu pour de vrai ?

-          Non mais je sais qu’ils existent, je les sens, parfois même je les entends.

-          Comment tu fais pour les sentir et les entendre ? demande en riant la fille.

-          Facile. Les fantômes sentent la poussière, le vieux meuble et l’odeur d’une cave humide pleine de moisissures.

-          C’est normal quand tu es dans la cave.

Le garçon se tourne vers elle et rétorque.

-          Dans une cave, oui mais pas dans ma chambre, ni dans celle de mes parents, ni dans celle de ma sœur.

La fille reste silencieuse un moment et ajoute.

-          Et tu les entends comment ?

-          Des raclements sur le plancher ! Mais j’ai tellement peur que j’ose pas aller regarder.

-          Pourquoi, tu saurais, plus de doutes !

-          Non je veux pas !

-          De quoi t’as peur ?

Le garçon se tourne vers sa compagne et murmure.

-          Et si je tombais sur moi ?

16 décembre 2006

Ma seule réponse...

Ma seule réponse fut le claquement de la porte dont j'accompagnai mon départ. J'hésitais sur la marche à suivre mais je savais que si j'entrais à nouveau dans sa chambre, nous allions en venir aux mains. Je décidai donc de partir pour me calmer.

Une fois changée,  mes baskets aux pieds,  je pris mon baladeur et je m'élançai sur les chemins alentours. Pendant presque une heure, le rythme de mes pas sur le macadam accompagnait mes pensées au son de la musique. Je ne voulais penser à rien mais des flashs de mots, des phrases échangées perturbaient ma vue. Progressivement, j'arrivais à faire le vide, à libérer ma hargne, mais mon trop plein de paroles assassines  n'auraient pas manqué de toucher là où ça faisait mal.

Les joues rouges, le souffle bruyant, le cheveu défait et le t-shirt mouillé, je revins chez moi apaisée et libérée. L'effort soutenu avait fait son effet, le temps et le dépaysement également. Trois grands verres d'eau et une douche plus tard, j'hésitais sur la suite à donner à cette dispute. En parler ou au contraire ignorer ? Deux choix qui me faisaient peur, moi qui n'aime pas choisir.

Alors que je me posais ces questions, la porte s'ouvrit et Stéphanie sortit de sa chambre. Ses yeux encore humides et rouges étaient les témoins de l'émotion que notre conversation avait soulevée. Nous nous regardions  les sourcils froncés et le regard dur. Après ma course, j'apparaissais calme et sereine. Ce n'était pas le cas de mon adolescente de fille et je me sentais fautive. Pourquoi ?

J'avais la position forte, celle du parent et de l'adulte, j'étais celle qui savait, qui détenait la vérité. Et pourtant. Savait-elle les doutes, les hésitations, les controverses, les incertitudes que ce métier de parent suscitait tous les jours en moi ? Savait-elle mes émois quand je disais « non » et que ses yeux m'assassinaient ? Imaginait-elle mes peurs quand je la voyais s'éloigner pour se construire, seule, et sans moi ? Etait-elle à même de réaliser que malgré ma fierté de la voir devenir belle, femme et épanouie, je tremblais à l'idée qu'elle puisse endurer des peines et des malheurs ?

Et elle, que pensait-elle de moi à cette minute, à cet instant précis ?

Toujours face à face, nous nous regardions. J'ébauchai un sourire, ses yeux se mirent à briller et je lui ouvris mes bras. Enlacées, nous ne parlions plus, j'étais soulagée, elle aussi je crois

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