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Presquevoix...
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16 décembre 2006

Ma seule réponse...

Ma seule réponse fut le claquement de la porte dont j'accompagnai mon départ. J'hésitais sur la marche à suivre mais je savais que si j'entrais à nouveau dans sa chambre, nous allions en venir aux mains. Je décidai donc de partir pour me calmer.

Une fois changée,  mes baskets aux pieds,  je pris mon baladeur et je m'élançai sur les chemins alentours. Pendant presque une heure, le rythme de mes pas sur le macadam accompagnait mes pensées au son de la musique. Je ne voulais penser à rien mais des flashs de mots, des phrases échangées perturbaient ma vue. Progressivement, j'arrivais à faire le vide, à libérer ma hargne, mais mon trop plein de paroles assassines  n'auraient pas manqué de toucher là où ça faisait mal.

Les joues rouges, le souffle bruyant, le cheveu défait et le t-shirt mouillé, je revins chez moi apaisée et libérée. L'effort soutenu avait fait son effet, le temps et le dépaysement également. Trois grands verres d'eau et une douche plus tard, j'hésitais sur la suite à donner à cette dispute. En parler ou au contraire ignorer ? Deux choix qui me faisaient peur, moi qui n'aime pas choisir.

Alors que je me posais ces questions, la porte s'ouvrit et Stéphanie sortit de sa chambre. Ses yeux encore humides et rouges étaient les témoins de l'émotion que notre conversation avait soulevée. Nous nous regardions  les sourcils froncés et le regard dur. Après ma course, j'apparaissais calme et sereine. Ce n'était pas le cas de mon adolescente de fille et je me sentais fautive. Pourquoi ?

J'avais la position forte, celle du parent et de l'adulte, j'étais celle qui savait, qui détenait la vérité. Et pourtant. Savait-elle les doutes, les hésitations, les controverses, les incertitudes que ce métier de parent suscitait tous les jours en moi ? Savait-elle mes émois quand je disais « non » et que ses yeux m'assassinaient ? Imaginait-elle mes peurs quand je la voyais s'éloigner pour se construire, seule, et sans moi ? Etait-elle à même de réaliser que malgré ma fierté de la voir devenir belle, femme et épanouie, je tremblais à l'idée qu'elle puisse endurer des peines et des malheurs ?

Et elle, que pensait-elle de moi à cette minute, à cet instant précis ?

Toujours face à face, nous nous regardions. J'ébauchai un sourire, ses yeux se mirent à briller et je lui ouvris mes bras. Enlacées, nous ne parlions plus, j'étais soulagée, elle aussi je crois

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