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Presquevoix...

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11 juillet 2010

La femme aux oiseaux

« Il l’appelait la femme aux oiseaux mais il aurait pu l’appeler « l’oiseau », tout simplement, tant elle semblait voleter de cage en cage sur le marché aux oiseaux »
Pour lire le texte, c’est ici.
Le montage est de Patrick Cassagnes et le texte de gballand

10 juillet 2010

le gendarme et le voleur

Depuis deux ans qu’il avait quitté la police judiciaire – une retraite bien méritée au bout de 40 années de bons et loyaux services - il totalisait trois attaques de fourgon blindé : son rêve d’enfant s’était enfin réalisé.

9 juillet 2010

Le symptôme

Lorsque le psychiatre constata le  symptôme dont son patient s’était doté, il lui dit admiratif :
- Une grande et belle oeuvre que vous vous êtes forgé là, mais je dois vous dire que plus une oeuvre est parfaite, plus il est difficile de s’en défaire !
Le psychiatre mourut avant que le symptôme n’ait disparu...

8 juillet 2010

le p’tit bal perdu

A 65 ans, elle avait décidé de remonter sur les planches, en souvenir du temps où elle faisait des radios-crochets. Elle avait un peu forci – il faut dire qu’elle ne se privait de rien et surtout pas de charcuterie - et sa tenue de scène n’avait pas été facile à trouver. Elle se souvenait encore de sa robe rose en lamée ; quand elle la mettait, ils étaient tous à ses pieds ! Sa voix frôlait l’abîme dans les aigus, mais  chanter était sa passion ; d’ailleurs à l’anniversaire de Patrick, ils l’avaient tous encouragée à l’unisson :
- « Arlette t’es toujours la meilleure ! »
Mais étaient-ils sincères ?
L’heure n’était plus aux doutes, c’était son tour. Toute tremblante elle s’avança sur la scène  que les spots balayaient. Elle sourit au public. La chaleur avait fait gonfler ses pieds et ses chaussures à bouts pointus la faisaient terriblement souffrir. Quant à sa jupe noire moulante, elle rendait chaque mouvement difficile. Elle réussit pourtant à s’avancer jusqu’au micro à petits pas. Après une profonde inspiration, elle fit un signe de tête timide au pianiste qui attaqua les premiers accords du « p’tit bal perdu »*...

* chanson écoutée chez Pagenas
Voici aussi un lien, trouvé par Pagenas, alias Patrick Cassagnes : le clip de la chanson par Philippe Decouflé.

7 juillet 2010

Le hoquet

A chaque émotion trop forte, elle hoquetait. Quand elle annonça à ses parents qu’elle allait quitter la maison elle hoqueta, quand il la demanda en mariage elle hoqueta, quand elle passa son premier concours elle hoqueta, pour son premier et unique accouchement elle hoqueta, quand il lui annonça qu’il la quittait, elle hoqueta aussi.  Puis il y eut le hoquet fatal, le jour de ses 60 ans, quand son fils lui avoua l’inavouable !

6 juillet 2010

Paranoïa

Hier, alors qu’ils étaient tranquillement assis à la terrasse d’un café, elle lui dit d’une voix mystérieuse :
- Tu vois ce type là-bas, il me suit tellement bien que maintenant il arrive même à me précéder.
Il regarda dans la direction qu’elle pointait. Il y avait un homme entre deux âges, assis sur un muret, le téléphone vissé à l’oreille. Décidément, elle était folle à lier. Il fallait qu’il songe à la quitter avant qu’elle ne le prenne pour un agent des Renseignements Généraux.

5 juillet 2010

La plante verte

Comme tous les étés, ils partaient en voiture au Portugal. Un voyage que Paulo abominait : 24 heures de route si tout se passait normalement, mais jamais rien ne se passait normalement avec ses parents. La voiture était gonflée à bloc, le coffre fermait à peine et à l’arrière, avec son frère, ils tenaient difficilement entre les sacs de provisions et les deux bonbonnes de vin. Une fois que tout fut à peu près chargé  sa mère s’approcha de la portière,  essoufflée ; elle tenait dans ses bras une plante verte dont les feuilles ressemblaient à des papillons géants. Elle lui dit :
- Tiens Paulo, mets-la entre tes jambes, elle peut pas aller ailleurs.
- Pourquoi moi ? Pleurnicha-t-il.
- Parce que t’es le plus petit. Et arrête de pleurer ou je t’en mets une !
On lui plaça la plante entre les jambes et il passa son voyage la tête dans les feuilles.

PS : pour voir ce que ce qu’est un départ en vacances au Portugal, cliquer ici !

4 juillet 2010

La confession

Il y a des rencontres qui sont comme des moments suspendus. « La première fois qu’il l’avait vue, elle sortait de l’église... »
Pour lire le texte, c’est ici.
Le montage est de Patrick Cassagnes et le texte de gballand

3 juillet 2010

Le joggeur

Tous les soirs, il faisait  son jogging habillé de noir et il portait un bonnet gris enfoncé sur les oreilles. Parfois même il transportait une mystérieuse mallette mais personne ne s’en  étonnait ; personne ne s’étonnait de rien dans cette petite ville propre et lisse.
Et puis un jour, il laissa une bombe dans un gros quatre quatre noir au coin de la rue du Park et de la rue Lincoln. BOUM !!! Quand on sut que c’était lui, on s’étonna : comment un jeune homme aussi  propre et lisse avait-il pu semer la mort ?

2 juillet 2010

Le curé

Il ne payait pas de mine dans sa soutane noire mais il inspirait confiance. Tant de femmes s’étaient épanchées à l’ombre du confessionnal ! Il leur disait qu’il pouvait tout entendre et elles ne se faisaient pas prier. Que n’avaient-elles pas confessé, combien de petits péchés de chair n’avaient-elles pas contés ! Et lui écoutait,   patient, paternel – malgré ses trente cinq ans  - bienveillant. Ce qu’elles ne savaient pas c’est que sous la soutane, la chair tourmentée du jeune curé elle aussi s’épanchait à l’ombre du confessionnal.

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