Penisman
On l’appelait Penisman parce qu’il avait le culte du membre viril. Quand certains lui disaient qu’il pourrait peut-être modérer ses ardeurs culturistes en la matière, il répondait systématiquement.
- Moi, au moins, il ne me faut pas un microscope pour voir mon sexe !
Certaines femmes, s’étaient étonnées de sa chambre aux murs peints d’étuis péniens. Pourquoi ce choix, disaient-elles ? La réponse était toujours la même.
- J’aime peindre et les étuis m’inspirent. Plumes ou calebasses, les étuis péniens sont d’une grande beauté. Ils sont ici pour le bonheur des yeux, les miens et ceux des femmes qui entrent dans mon antre. Je pourrais ajouter aussi que le pénis est mon meilleur ami et l’étui aussi, car il me protège des lésions physiques ou psychiques. Quand je suis avec une femme, si je sens mon pénis rassuré, je l’enlève. Sinon, je le garde.
Certaines femmes repartaient donc de chez lui sans qu’aucun acte n’ ait eu lieu, à part l’utilisation de la langue parlée ou non. D’autres restaient mais ne disaient jamais ce qui avait eu lieu dans la chambre aux étuis péniens. Sauf la dernière femme, une certaine Natacha Afrodita qui - avait-elle précisé lors de son entretien sur France culture - avait accepté d’être avec lui durant six longues nuits et six longs jours, le temps nécessaire à l’écriture de son livre « Le voyage du pénis » où elle retraçait le chemin de Penisman au pays de l’espérance et de la jouissance.
Succès de librairie – un million d’exemplaires écoutés - le voyage du pénis » avait non seulement ému les lecteurs, mais aussi convaincu le public masculin qu’en chaque homme vit un pénis qui s'ignore.
PS : prochain texte, dimanche.