Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
19 avril 2007

Les Lip, l’imagination au pouvoir

lipMagnifique documentaire de deux heures qui redonne une merveilleuse confiance  en l’Homme, en ces temps où, parfois, on désespère... Oui, un autre monde est possible ! Des salariés ont  pu s’autogérer et mener à bien toutes les phases de production et de commercialisation, malgré les multiples obstacles qui auraient pu les laminer.
Je retiendrai de ce documentaire une citation rapportée, celle d’un ancien ministre de l’époque, M. Giscard D’Estaing, qui, jouant les fossoyeurs de Lip, s’est exclamé : «  Les lip vont véroler tout le corps social. Il faut les punir : qu’ils soient chômeurs et qu’ils le restent ! ». Ce châtiment rédempteur éclaire la façon dont ce ministre, devenu président de la république, entendait l’économie et les relations entre les différents acteurs sociaux …
Ce documentaire m'a remis en tête un article lu dans la revue « Alternatives Economiques » du mois de mars et qui évoque les SCOP (sociétés coopératives de production :
http://www.scop.coop). L’article souligne que le taux de survie des entreprises reprises par les travailleurs  est de 70 %, mais que  les tribunaux de commerce sont très méfiants vis à vis de ces reprises et privilégient un « repreneur » car ils doutent de la capacité des salariés à être leur propre patron ! Ce qui n’a rien d’étonnant vu le parcours professionnel des juges*…
Mais si personne n’a plus besoin de chef, que va-t-on faire des chefs ? Que va-t-on faire, par exemple, de M. Sarkozy qui se pose, quant à lui, en « vrai » chef, et même en protecteur de la France ? Soit dit en passant, s’il commençait déjà à se protéger de lui-même, il aurait sans doute de quoi s'occuper et pourrait résoudre un problème "personnel" qui semble le préoccuper : celui de l'insécurité !
* Le Tribunal de commerce est composé de juges bénévoles, élus pour 2 ans (premier mandat) ou 4 ans (renouvellement) parmi les commerçants, ou représentants de sociétés commerciales électeurs aux Chambres de Commerce et d'Industrie.

18 avril 2007

Toute autorité d’un individu sur un autre est une usurpation

fortification

« Toute autorité d’un individu sur un autre est une usurpation » (Emerson)

Combien de petites usurpations quotidiennes qui, petit à petit, contribuent à édifier le mur du  silence et de l’acceptation…qui se transformera, sans nul doute,  en forteresse où sera vénérée la Déesse Sécuritaire qui exige sacrifice sur sacrifice afin de calmer les angoisses de ses adorateurs et assouvir son inaltérable soif de pouvoir…

photo vue sur le site : otakar.kopecky.free.fr/.../vittoriosa/index.html

17 avril 2007

Recrutement des candidats à la Présidence

Mussolini_hitlerEt si, après l’obtention de leurs 500 signatures, les candidats à la Présidence étaient présélectionnés par une équipe de quelques personnes formées spécialement au recrutement de candidats aux postes politiques ?
Ces recruteurs vérifieraient l’ « adaptabilité » du candidat à la fonction qu’il veut assumer, sa capacité à travailler en équipe, et surtout - surtout ! - ses éventuels fragilités psychologiques rédhibitoires pour la fonction à laquelle il se présente*.
Personne n’ignore  que l’histoire regorge d’hommes qui, une fois élus, ont mis leur fonction au service d’eux mêmes et de leur folie, alors BASTA ! La France a-t-elle besoin d’un  narcissique, d’un pervers ou d’un
« border line » dont le seul but assigné sera de s’enivrer d’un pouvoir qu’il aura, en plus,  légitimement acquis ?

* Lire l’article édifiant de l’hebdomadaire Marianne de cette semaine sur M. Sarkozy.

photo vue sur le site : www.unlv.edu/faculty/pwerth/464.html.

16 avril 2007

« Au pays du rêve, nul n'est interdit de séjour» (Julos Beaucarne)

Ce ne serait pas le cas au pays du rêve de M. Sarkozy où les interdits de séjour seraient tellement nombreux qu’il n’y aurait plus d’ « autorisés » de séjour, à par lui-même !
Tout le monde sait que hors de lui, point de salut.  Il a une telle foi en lui, qu’il discrédite systématiquement la parole de l’autre.  J’ajouterai deux citations, lues dans le journal Marianne, qui me paraissent révélatrices de sa pathologie grave :
D’abord celle d’un homme de droite, libéral, ministre délégué de l’équipe de M. de Villepin  : « Son égotisme, son obsession du moi, lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l’achat ou la mort de l’adversaire »
Ensuite, une citation de M. Sarkozy, lui-même, dans le Figaro du mois de mai 2005 «  Maintenant, dans les réunions publiques, c’est moi qui fais les questions et les réponses et, à la sortie, les gens ont l’impression qu’on s’est vraiment parlé ».
Cette dernière citation vaut toutes les analyses et  révèle très clairement comment M. Sarkozy conçoit le pouvoir…
Le Monde diplomatique parle de sa « domestication des médias », travail à long terme qu’il a commencé avec sa conquête de la mairie de Neuilly en 1983. Ami de Lagardère (Europe 1, Paris Match, Elle, le journal du dimanche…) proche de Bouygues – M. M. Bouygues est parrain de son fils -  (TF1, LCI, Histoire…), ou de M. Arnault ( la Tribune, Investir, Radio Classique…), M. Sarkozy sait s’entourer et se faire entendre. Souvenons-nous du directeur de Paris Match dont la tête est tombée parce qu’il avait publié en couverture une photographie de l’épouse du président de l’UMP avec son compagnon de l’époque !
C’est pourtant ce même homme  qui  dit dans son livret de campagne Ensemble tout devient possible « Je rendrai compte régulièrement de mon action devant les Français et devant le Parlement » ou, plus comique encore « Je vous associerai au choix des réformes. Je crois que l’on prend de meilleures décisions si l’on prend le temps d’écouter ceux qui sont concernés sur le terrain… ». C’est sans doute dans un souci d’écoute qu’il avait convoqué l’éditeur d’une journaliste de Gala (sources : Monde diplomatique) en raison d’un livre écrit sur lui qui ne l’agréait pas ou qu’il avait menacé les journalistes de la 3 de les virer s’il était élu !

15 avril 2007

les dix portugais les plus illustres

portugalCurieusement, les 374 617 portugais qui ont pris part au vote organisé par la RTP (Radio Télévision Portugaise : www.rtp.pt )  ont placé en première position le dictateur Antonio Oliveira Salazar qui a gouverné le Portugal -  avec police politique, censures et tortures au programme -  de 1928 à 1968 ( 41 % des votants), et en deuxième position ( 19,1 %) - ironie du sort - le communiste Alvaro Cunhal, résistant et opposant à la dictature, condamné à 20 ans de réclusion après son arrestation en 1949.
.
Tout le monde s’accorde pour souligner la façon lénifiante dont l’ancien dictateur a été présenté par les entités responsables du concours. Afin que vous puissiez en juger, voici un extrait de sa biographie vue sur le site de la RTP :

« Salazar a dirigé le pays de façon dictatoriale pendant quarante ans. Ministre des finances, Président du Conseil des ministres, fondateur et chef du parti d’Union Nationale,  il a éloigné tous ceux qui ont essayé de le destituer de sa charge. Il a institué la censure et la police politique, et a créé deux mouvements paramilitaires : la Légion et la Jeunesse Portugaise. Il a  équilibré les finances publiques,  créé les conditions nécessaires au développement économique -  même si celui-ci était contrôlé – et a permis au Portugal de ne pas s’engager dans la deuxième guerre Mondiale. Il a maintenu la séparation entre l’Eglise et l’Etat. Figure controversée, Salazar a sans aucun doute marqué l’histoire de son pays. »

Comment expliquer l’amnésie collective portugaise ? Certains y voient la mort du 25 avril (la révolution de 1974 qui marque la chute de la dictature), d’autres – notamment des enseignants – observent la défaillance des programmes scolaires portugais qui n’accordent que peu de place à l’histoire du vingtième siècle. D’autres encore accusent la crise démocratique et participative qui sévit au Portugal. Pour en donner un exemple, le taux de participation lors du dernier référendum sur l’avortement, en février 2007, a été de 46, 3 % !

Voici le résultat du vote  :

1º António de Oliveira Salazar - 41,0%
2º Álvaro Cunhal - 19,1% - secrétaire général du parti communiste portugais de 1961 à 1992 –
3º Aristides de Sousa Mendes - 13,0% -
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristides_de_Sousa_Mendes-
4º D. Afonso Henriques - 12,4% (premier roi du Portugal)
5º Luís de Camões - 4,0% -
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lu%C3%ADs_de_Cam%C3%B5es
6º D. João II - 3,0% ( roi du Portugal de 1521 à 1557 )
7º Infante D. Henrique - 2,7% -
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_le_Navigateur
8º Fernando Pessoa - 2,4% - poète portugais (1888 – 1935)
9º Marquês de Pombal - 1,7% -
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marquis_de_Pombal
10º Vasco da Gama - 0,7% - http://explorateurs.mooldoo.com/vascodagama/?f=Life02

NB : Le même concours fait en France en 2005 avait donné  ce classement « hétéroclite » :

1. Charles de Gaulle  2. Louis Pasteur  3. L'abbé Pierre  4. Marie Curie  5. Coluche  6. Victor Hugo  7. Bourvil
8. Molière  9. Jean-Yves Cousteau  10. Edith Piaf

13 avril 2007

Soutien-gorge, petite culotte et élection présidentielle

La nouvelle campagne* de cette grande marque de sous-vêtements (http://www.triumph.com/fr/ )  triomphe singulièrement par sa misogynie. Voilà ce que nous montrent les 12 000 panneaux publicitaires des abri-bus « pollués » par la campagne orchestrée par la marque « Triumph » :  une photo d’une pseudo « Marilyn », en soutien-gorge et culotte, qui s’affiche sensuellement au-dessus du slogan suivant : « Enfin une candidature bien soutenue ! » ou « Avec moi, pas d’ abstention ! »

sufragettesCet humour  machiste navre par sa beaufitude. Certains auraient-ils encore en travers de la gorge que les femmes puissent participer à la vie politique du pays ? On se souvient que le droit de vote n’a été accordé aux femmes, en France, qu’en 1944, presque 100 après que le droit de vote a été accordé aux hommes. Aujourd’hui encore, les femmes souffrent – notamment dans la vie politique – du machisme de leurs collègues hommes qui imaginent qu’une tête « bien faite » ne peut-être qu’un « attribut » masculin !
« Il faut de bonnes burnes pour satisfaire les urnes » est sans doute le slogan de ces hommes qui n’acceptent pas que les femmes s’installent  en politique. Voilà plusieurs siècles qu’ils s'escriment à  « pisser » afin de marquer leur « territoire politique » et, malgré ce travail de fond, les femmes osent remettre en cause leurs privilèges… Souvenons-nous du lynchage médiatique de Madame Royal alors que l’Immaculé Sarkozy, qui accumule énormités et mensonges, est toujours droit sur son socle !
Ne  semble-t-on pas nous dire indirectement, avec cette publicité, que nous, les femmes, serions bien plus à notre place comme objet de désir et de plaisir ? Ne cherche-t-on pas aussi à dévaloriser les femmes qui se présentent à nos suffrages pour cette élection présidentielle, avec ces slogans à double sens, qui tournent en mascarade les candidates et le vote des femmes ?
Coluche n’avait-t-il pas raison quand il parlait « d’érection pestilentielle »… ?

* campagne signalée  sur le site de :

http://www.lameute.fr/index/

photo :  sur le site : http://www.cliosoft.fr/04_02/femmes_vote.htm 1934, « les femmes nouvelles » jettent au feu leurs chaînes, place de la Bastille.

12 avril 2007

Comment reconnaître un trouble de la personnalité Borderline ?

(Vu sur le site : http://www.aapel.org/bdp/borderline.html .)

Si une personne que vous connaissez a de façon régulière plus de  5 points suivants, il est possible qu’elle souffre de ce trouble de la personnalité :
· Problèmes relationnels
· Incapacité à gérer ses émotions ou victime de ses émotions
· Changements d’humeurs soudains, intenses rapides ou fréquents
· Anxiété
· Relations de type Amour / Haine. Pense autrui en Tout Bon / Tout Mauvais sans compromis
· Sentiment d’être une " victime ", incapacité à accepter ses propres
responsabilités
· Sentiment de déprime, tristesse ou de vide
· Accès de colère fréquents ou imprévisibles (extériorisés ou pas)
· Image de soi instable
· Peur de l’abandon
· Comportements impulsifs autodestructeurs comme la Boulimie, Sexualité à risque, Anorexie, Dépenses incontrôlées, Alcool, Drogue, Conduite dangereuse, Abus de médicaments, …
· Attaques de rage
· Tentatives de suicides ou d’automutilation comme se couper, se brûler, se griffer

pharamcieÇa ne vous ne fait penser à personne ? Moi si, ça commence par un S et ça finit par un Y. Je peux même ajouter que l’homme se présente à la présidence de la République… Vous voyez de qui je veux parler ?

Evidemment, ce test ne constitue PAS un diagnostic, seul un spécialiste compétent dans cette pathologie peut établir un diagnostic, mais qui est-ce qui va lui dire, à lui ? Ils en ont tous peur… On pourrait peut-être lui envoyer une lettre recommandée sans accusé de réception...

11 avril 2007

Télévision, piège à cons…

Si j’étais plus con que je suis, eh ben, je vous dirais quand même  non ! Moi, votre émission bidon avec des candidats à la présidence, je  risque pas d’y participer, question de principe ! Parce que moi, les principes, j’en ai, c’est pas comme certains, suivez mon regard ! Moi je me fous de la télé, d’ailleurs, elle me le rend bien ! Les gens comme moi, ça intéresse pas la télé, sauf quand on veut du pauvre pour faire plus vrai, mais moi je suis pas une guirlande qu’on allume et qu’on éteint quand elle vous emmerde ! Et puis si vous saviez ce que je m’en fous du futur président ! J’ai bien d’autres chats à fouetter ! Il faut que je vive, moi monsieur, et ça, ça fait mal ! Le futur président, laissez-moi rire ! Des Judas prêts à vendre leur mère pour être président, et vous croyez que je vais faire le guignol sur un plateau télé pour donner une opinion qu’on  va même pas me demander parce que tout le monde s’en fout ? C’est quand même dégueulasse quand on y pense, la politique ! Et  tout ce monde-là, ça se prélasse dans des salons dorés, ça s’achète des lunettes de chiottes à 400 euros,  ça a des primes qu’on peut même pas les compter, ça fait même pas ce que ça demande de faire aux autres, ça parle développement durable et ça se déplace en bagnole, ça parle  des privilèges des autres, ça oui, mais les leurs, jamais, forcément, la transparence c’est que pour les pauvres ; et vous voudriez que j’aille sur votre plateau télé ? Mais je m’en fous moi, des futurs candidats ! D’ailleurs, votre télé, elle me fait vomir !  Faut les voir se pavaner les journalistes ! Ils me font marrer ! Ils posent des questions, ils écoutent pas les réponses ; ils invitent des gens, on croirait que c’est eux qu’ils invitent ; ils jouent à faire les teigneux et après l’empoignade, allez mon gars, on se tape dans le dos et on se fait un resto à 100 euros   ! Et vous croyez qu’on y croit, nous, à leurs interviews ? Mais moi monsieur, même si j’étais plus con, j’y croirais pas ! Et puis d’abord, est-ce que je fais chier la France entière avec ma candidature à la candidature, moi ? Pourtant je pourrais ! Moi aussi j’en ai un programme ! Mais moi mon programme, il est pas programmable, il serait même déprogrammé s’il était programmé. Et pourtant mon slogan de campagne, il est simple, c’est : « fais ce que je fais ! » et pas « fais ce que je  fais pas » suivez mon regard ! Mon programme c’est : on n’est dans la merde et on pédale tous ensemble pour s’en sortir ! Et pas comme d’habitude, où il y a les petits branleurs qui se planquent pour pédaler derrière les autres avec un moteur, en faisant croire qu’ils pédalent autant que les autres,  suivez mon regard…! Mon programme à moi, c’est signé politiquement incorrect monsieur ! Marre des trous de balle à la bouche en cœur qui lèchent le cul des électeurs et puis quand y sont élus, Alzeimer… Ah, elle a bon dos la rupture… ça, ça vous baise n’importe qui, et en beauté ! Ah ça, ils en manquent pas d’idées pour les slogans, les candidats, mais quand ils  sont présidents, là, rideau, circulez, y’a plus rien à voir, les slogans ont déteint à la machine ! Et puis, c’est quand même un comble, on est en sursis sur cette putain de planète, et leur programme, aux futurs candidats, c’est  suicide collectif !!! Vous parlez d’un programme, qui c’est qui aurait envie d’adhérer à ça ! Alors vous pensez, je vais pas faire le guignol sur un plateau-télé pour un futur président qui, de toutes façons, va présider la France  à l’envers de ce qu’il avait dit qu’il la présiderait parce que pour les programmes politiques,  on dirait bien qu’y a un mode d’emploi, mais le problème c’est qu’on n’a pas tous le même ! Et puis, ils parlent tous du PEUPLE les candidats, ils ont que ça à la bouche, ça me fait ricaner moi,  quand ils parlent du peuple, parce c’est quoi le peuple pour eux ? Des poulets en batterie qu’ils enculent à tour de bras une fois qu’ils sont présidents, faites excuse pour le langage !

10 avril 2007

Rupture

Il entra dans l’église l’esprit préoccupé ; depuis quelques jours il n’arrivait plus à faire cesser ce tic qui l’obligeait à soulever son épaule droite et à la ramener près de sa tête, comme si elle était animée d’une vie propre. Une seule chose le rendait heureux, savoir qu’il l’avait mouchée, cette hystérique, en lui disant que lui, représentait les « honnêtes gens », et qu’elle et son parti avaient perdu « tout sens moral ». Il ne l’avait pas loupée !
Aujourd’hui, peut-être allait-il enfin pouvoir communier le cœur en paix. Le dimanche précédent,  sous l’effet du médicament que le médecin lui avait prescrit afin de supporter les longues heures, debout à la tribune, à haranguer la foule, il avait à peine pu prendre l’hostie dans ses mains tremblantes.
Assis entre sa femme et  son fils, il suivait l’office distraitement, ne se rendant pas même compte qu’il fredonnait les cantiques à contretemps – sa femme lui adressa d’ailleurs un regard sévère. Il n’écoutait que très approximativement le discours du curé, une longue purge écœurante qu’il devait supporter chaque dimanche. Comment celui-ci voulait-il remplir son église avec cette voix monocorde et cette présence fantomatique !  Il faudrait vraiment qu’il lui conseille son  communiquant qui faisait des miracles ! Les choses étaient d’ailleurs très simples : avait-il, oui ou non, pour ambition de faire de son église le nouveau centre de la foi ?
Sa femme le poussa à nouveau du coude et il sut que le moment était venu pour lui d’aller communier. Il la suivit dans l’allée centrale, les yeux baissés, s’agenouilla avec les autres fidèles devant le curé et reçut l’hostie consacrée, en faisant  d’une main un trône pour que son autre main soit "prête à recevoir le Roi", selon la formule solennelle de saint Cyrille de Jérusalem. 
Il ne comprit pas pourquoi, après avoir pris l’hostie, il la rompit, sans aucun doute un geste désespéré dû à la fatigue ! L’hostie ainsi brisée laissa couler un petit filet de sang sombre qui se transforma peu à peu en un flux bouillonnant au-dessus duquel apparut, monumental, le Christ revêtu d’un simple linge blanc ceint autour de la taille. Quand le Christ se mit à parler, l’église résonna de sa voix ferme mais miséricordieuse.
Il s’adressa à lui en ces termes :  «  Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l´œil de ton frère, et n´aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l´œil de ton frère. ». C’est à ce moment-là qu’il s’évanouit et il ne sut ce qui se passa ensuite que par ce qu'on lui rapporta…
Maintenant, étendu sur son lit en fer,  seul dans la cellule qu’il occupe depuis un mois, il écoute le silence. Il sait que dans peu de temps les laudes vont sonner, qu’il lui faudra se lever pour la première prière, et qu’ensuite le silence ne sera rompu qu’à sept heures, avec le bruit des pas des moines dans les allées dallées qui mènent au réfectoire… Il attend cette première prière avec la même fébrilité qu’il attendait le pardon de sa mère lorsque, enfant, il commettait un petit forfait. L’air est légèrement humide, le parfum lourd du chèvrefeuille qui s’agrippe au mur arrive jusqu’à lui, maintenant il se sent vraiment en paix avec lui-même.

9 avril 2007

La police est-elle le reflet de l’état d’une société à un moment donné ?

Les derniers événements de Rouen (1) (Mt St Aignan) où la police a allègrement « tabassé »  un jeune homme déjà au sol, menottes aux poignets,  sont une nouvelle illustration ( on pourrait rappeler bien d’autres événements : les émeutes de la gare du Nord, la maternelle Rampal, les étudiants et le syndicaliste SUD accusés à tort d’avoir agressés des policiers lors des manifestations CPE, la mort de deux adolescents dans un transformateur EDF parce qu’ils tentaient d’échapper à la police…) d’une société où, les pouvoirs  renforcés donnés à la police  l’incite à des débordements – souvent graves -  de plus en plus fréquents…
Cette  police « toute puissante » – émanation du précédent ministre de l’intérieur (2) -  nourrit l’insécurité, mais aussi les angoisses des citoyens. Nombre de futurs électeurs semblent fascinés par ce nouveau « Rambo » qui  assure qu’il  combattra sans relâche une insécurité qu’il a lui-même fait flamber ! Quelle adroite manipulation des esprits.
En 1948, l’écrivain suédois Stig Dagerman, de voyage en France notait la chose suivante, sur une cité de la banlieue parisienne :
« Elle a une majorité gaulliste cette cité, mais ce serait une grossière erreur que d’affirmer que ses habitants sont des gaullistes convaincus et que la « volonté populaire » y est en faveur d’un régime fort aux aspects dictatoriaux. Si l’on doit parler de volonté populaire, il faut également dire que celle-ci est fourvoyée ; d’une part du fait de l’absence de programme du parti gaulliste, qui profite de l’avantage de celui qui n’a pas de programme – c’est-à-dire de pouvoir tout promettre - , et d’autre part du fait de sa propre lassitude et de sa nervosité, dispositions qui incitent les gens à croire à tout ou bien à rien. »
L’histoire souvent se répète… mais Sarkozy n’est pas de Gaulle !

(1) Suite à ces « bavures », deux temps forts sont proposés le mardi 10 avril:
1- rassemblement à 12 h place Colbert, Mont Saint Aignan (lieu de la bavure)
2- réunion unitaire à l'appel du Comité de Défense des Libertés Fondamentales (CDLF) à 18 h 30 à la Maison des associations, 22 rue Dumont d’Urville à Rouen (près de la préfecture) pour envisager les suites à donner.
(2) Le site Prochoix (
http://www.prochoix.org:80/cgi/blog/ ) présente des articles intéressants sur M. Sarkozy.

<< < 1 2 3 > >>
Presquevoix...
Newsletter
8 abonnés