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Presquevoix...
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21 novembre 2012

Le heurtoir

IMG_0082Il était revenu immédiatement sur ses pas pour reprendre la lettre qu’il avait glissée sous le heurtoir, mais trop tard, elle avait disparu. Il s’en voulut. Marie avait dû rentrer plut tôt chez elle. Etrange tout de même, car les publicités étaient encore là.
Il regarda attentivement le heurtoir et se sentit aussi nu que les deux angelots. Marie lui pardonnerait-elle de se dévoiler ainsi ?

PS : photo prise par C. P. à Venise en novembre 2012.

18 novembre 2012

Le paparazzo

PB020080C’était un étrange paparazzo. Il ne traquait ni les actrices, ni les chanteuses, ni les grands de ce monde, il traquait juste les détails du quotidien.
Il lui arrivait, dans cette quête, de prendre ses photos dans les positions les plus improbables. Mais que lui importait le ridicule au regard de sa quête ? Certains l’appelaient humoristiquement le James Bond de la photo et il s’en amusait.
- Moi ? James Bond ? J’ai bien une montre bracelet, mais certainement pas une rolex submariner !

PS : texte écrit à partir de cette photo prise à Burano par O. L.

13 novembre 2012

Clin d'oeil

PT023029Il passait son temps à photographier des “ décrépitudes ”. A ceux qui s'étonnait de sa monomanie,  il répondait : je m’habitue ! Quand ils ne se satisfaisaient pas de sa réponse il précisait : vous avez vu l'état de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal ? Nous vivons l'Europe de la décrépitude. Alors de deux choses l'une : soit on s' habitue, soit on passe à autre chose...

PS : Photo de gballand prise à Burano en novembre 2012

 

10 novembre 2012

La photo

PT023053Le matin-même il lui avait dit de ne pas mettre ce slip sur la corde à linge, mais elle n’avait rien voulu savoir, arguant qu’en cette saison  il fallait profiter du beau temps. Il lui avait pourtant fait remarquer que les touristes ne manqueraient pas de s’arrêter devant chez eux et que son slip ferait le tour du monde.
Elle l'a laissé dire et quand il a eu terminé sa harangue, elle a placé le balai contre le mur et s’est éloignée de quelques pas.
- Mais qu’est-ce tu fais ? s’est-il étonné.
- Tu ne trouves pas qu’avec ce balai leurs photos seront encore plus belles ?


PS : photo prise par C. V. à Burano –  Vénétie -  en novembre 2012

18 octobre 2012

La fenêtre

fenêtrepastelleElle s’était attachée à cette fenêtre et souvent elle s’arrêtait pour contempler les cheveux de vigne vierge qui adoucissaient la façade légèrement décrépie. Ce jour-là il faisait beau et le soleil se reflétait dans les petits vitraux. Elle était restée plus longtemps que d’habitude devant la maison et c’est là qu’elle avait vu la chose. Encore aujourd’hui elle ne pouvait dire que « la chose ». Les faits remontaient pourtant à 1 mois.


Quand elle en parla autour d’elle personne ne voulut la croire. « Encore un effet de ton imagination », lui avait-on dit. Elle avait pourtant clairement vu le visage ensanglanté d’une jeune fille derrière la fenêtre.


Elle avait longtemps hésité avant de sonner. Et puis elle s’était décidée. Tout d’abord,  personne n’avait répondu. Elle avait insisté et Madame de Chambon, les cheveux défaits, avait ouvert la porte. Elle avait remarqué qu’elle avait une tâche de sang sur son chemisier blanc. Elle lui avait dit.


- Bonjour Madame, je crois qu’à l’étage, il y a une jeune fille qui ne va pas bien.


La femme l’avait regardée, incrédule, et avait répété en écho « Une jeune fille ? ». Puis elle avait ajouté bien vite.


- Dans cette maison il n’y a que moi et mon mari. Ma fille est en Angleterre. Vous avez dû vous tromper mademoiselle.


Et c’est exactement ce que tout le monde lui avait dit : les de Chambon n’avaient qu’une fille et elle était partie au pair, en Angleterre. Alors pourquoi ne voulait-elle pas y croire ? Pourquoi continuait-elle encore à surveiller cette fenêtre jour après jour ?


PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Pastelle.

30 septembre 2012

Les babouches

PastelleAlors ? lui dit-il en faisant claquer une bulle du chewing-gum qu’il gardait en bouche depuis le début de la matinée. Elle le regarda contrariée et grogna.

- Alors je choisis et ça prend du temps !

Il la contemplait incrédule. Tout ce temps pour acheter de misérables babouches. Il s’arma de patience en prenant des photos sous un angle, puis sous un autre ; il prit aussi une photo du vendeur, un  homme au visage assez laid qui lui rappelait quelqu’un, mais qui ?

-Viens, on part, déclara-t-elle soudain.

-Tu n’achètes rien.

-Non, j’ai changé d’avis

Incroyable. Elle restait plantée devant des babouches pendant des heures pour finalement ne rien acheter.

- Et on peut savoir pourquoi tu n’achètes rien ?

- Parce que le vendeur ressemble à mon oncle.

- Et alors ?

- Alors je ne pourrai pas mettre au pied des babouches achetées à un type qui ressemble à mon oncle.

Il se souvint soudain qu’elle lui avait dit que son oncle ne s’était pas toujours comporté  comme un oncle quand elle était adolescente…

PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Pastelle.

25 septembre 2012

T’es con !

grilleElle contemplait la grille et elle hurlait.

- Mais merde, t’es vraiment con, toi, con de chez con ! Tu mériterais que t’envoie chier comme le putain de connard que t’es !

Elle n’a pas attendu qu’il se manifeste et elle a continué.

- Et je fais comment, moi, espèce d’abruti ?

Lui hochait la tête mais ne disait rien. De toute façon, ça ne servait à rien qu’elle crie, il était sourd ; et muet par-dessus le marché. Mais qu’est-ce qui lui avait passé par la tête à ce crétin de balancer son ipod à travers les barreaux ? Tout ça parce qu’elle lui avait dit, avec forces signes, que jamais elle ne sortirait avec un sourd-muet…

 

PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Patrick Cassagnes

16 septembre 2012

Le poirier

raph21Elle avait eu ce trouble du jour au lendemain. C’était réglé comme du papier à musique. Une fois par jour – et elle se réjouissait que cela n’arrive pas plus souvent -  une force irrépressible l’obligeait à faire le poirier. Ça pouvait la prendre n’importe où et jamais à la même heure.
C’est au travail que la « chose » était la plus gênante. La première fois où elle avait fait le poirier en cours, les élèves étaient restés silencieux, comme pris de stupeur. La deuxième fois, ils avaient ri, mais elle avait réussi à mettre les rieurs  de son côté. Seulement, qu’arriverait-il la troisième fois, et la quatrième fois… ?

PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par R. B.

9 septembre 2012

Le prince et le vaporisateur

US141917Tous ces arbres lui donnaient le vertige. Epuisée, elle s’est allongée sur l’herbe et a fermé les yeux. Soudain, elle a senti quelque chose de mouillé sur son visage. Elle s’est immédiatement redressée.  Un homme était  devant elle, un vaporisateur à la main et il s’amusait à l’asperger de fines gouttelettes.


-  Vous trouvez ça drôle ? lui a-t-elle dit énervée.


Il a répondu.


-  Je suis le prince charmant, celui que l’on a désigné pour vous  réveiller d’un long et profond sommeil. Savez-vous que vous dormez depuis trente ans ?


L’endroit était désert. L’homme l'observait en souriant mais son discours était plus qu’inquiétant, sans parler de son déguisement de prince et du vaporisateur qu’il brandissait dans sa main droite. Elle lui a rendu prudemment son sourire avant de répondre.


-  30 ans ! Merci mon prince, votre intérêt m’honore.


Le prince a conclu, amusé.


-  C’est fou l’effet que je fais avec mon costume de prince. Je devrais le mettre plus souvent.
-  Parce que vous n’êtes pas prince tout le temps ? s’est-elle risquée
-  Non, juste de temps en temps. Il faut bien que je  donne mon costume  au nettoyage.


Inquiète de la tournure que prenaient les choses, elle s’est excusée de ne pouvoir continuer à bavarder avec un personnage de son rang, mais son devoir l’appelait ; et elle est partie à toutes jambes en le laissant cloué sur place.


Le lendemain, elle apprenait qu’une jeune femme avait été  laissée pour morte dans la forêt ; à ses côtés, on avait trouvé un vaporisateur…

PS :  photo prise par C. V. dans "sequoia park" en juillet 2010

2 septembre 2012

L’arbre

PT112626Le soleil jouait au travers des branches du noyer, la chaleur remplaçait peu à peu la fraîcheur du matin, et elle installait son chevalet – remisée à la cave pendant de longs mois -  pour la première fois de l’année.  


- Tu vois, pour moi, le bonheur c’est ça : rester sous un arbre par jour de grand soleil et peindre.
- Je pense que tu confonds bien être et bonheur, avait-il répondu l’air entendu.


Elle observa son visage où l’ombre le disputait à la lumière. Il avait toujours eu tendance à la freiner dans ses élans. Sa lucidité l’aveuglait sans doute autant que la lumière de cette fin  d’été.

En guise de réponse, elle lui sourit et elle commença à peindre…

PS :  photo prise par C.V. à La Roche Guyon en 2012.

PS 1 : Deux citations réjouissantes sur le bonheur  :
" Le bonheur c’est de continuer à désirer ce qu’on possède déjà." ( St Augustin)
« J’ai connu le bonheur, ce n’est pas ce qui m’a rendu le plus heureux » ( Jules Renard)

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