Mélancolie
Comment oublier ces pluies verticales qui noient l’empreinte des mots ?
* Photo prise par C. V. de la fenêtre de la maison.
Comment oublier ces pluies verticales qui noient l’empreinte des mots ?
* Photo prise par C. V. de la fenêtre de la maison.
Ils marchent à grands pas
laissant sur le sable des traces de mémoire
que la mer dévore sans regrets…
* Photo de Paulo Lobo
C’était simple, elle devait descendre les marches, enjamber les chiens, ouvrir la porte, la fermer, prendre la route à droite, aller jusque chez lui, frapper à la porte, attendre qu’il l’ouvre, lui dire qu’elle regrettait ce qu’elle avait dit, qu’elle n’aurait jamais dû, qu’elle n’avait pas réfléchi parce qu’elle était jeune et qu’à son âge on agissait souvent de façon impulsive... Peut-être qu’il comprendrait…
Elle se passait et se repassait ce scénario dans sa tête, encore et encore, et puis la nuit tomba. Elle fit demi-tour et rentra chez elle… demain peut-être, oui, demain elle descendrait les marches, elle enjamberait les chiens, elle ouvrirait la porte, elle la fermerait… demain.
* photo de R. B.
Les souvenirs sont comme les fruits,
si on ne les cueille pas ils tombent …
et leur chair nourrit les terres de l’absence…
* photo de R. B.
Je me souviens que je ne voulais pas me souvenir du bonheur. Je me souviens que j'ai souvent caché mes mensonges dans des trous aussi profond que le silence. Je me souviens… Mais est-ce que je me souviens vraiment ? Non, j’ai tout oublié,* ou presque !
Je n’ai pas une mémoire, mais deux petites fabriques de souvenirs, l’une est aléatoire, l’autre non… Étrange mémoire que ma mémoire…
* Alphonse Allais disait « J’ai une mémoire extraordinaire, j’oublie tout. »
* photo R.
Quand j’embarquerai… j’irai au cœur de moi-même, vers cette île où la mer semée d’écueils a jeté d’étranges fleurs dont les parfums n’existent que dans ma mémoire.
* la photo s’intitule « I lost my heart »
(dialogue entre un grand-père et son petit-fils)
- Dis-moi fiston, qu’est-ce que tu feras plus tard ?
- Moi, plus tard, je serai Premier Ministre !
- Ah oui, et qu’est-ce que tu feras pour les Indiens ?
- Je rendrai les pauvres plus riches !
- Et qu’est-ce que tu feras des riches ?
- Je les rendrai plus pauvres !
- Et après ?
- Après ils comprendront pourquoi les pauvres n’aiment pas être pauvres.
- Et quand ils auront compris ?
- Je changerai tout et je mettrai tout le monde pareil, les pauvres et les riches !
- Et tu crois qu’ils seront heureux, les gens, quand ils seront tous pareils ?
- Je crois.
- Tu ne penses pas qu’il y en a qui voudront être plus riches que les autres ?
- Peut-être, mais alors ceux qui veulent être plus riches devront aider les pauvres.
- Comment ?
- En leur prêtant de l’argent gratuitement.
- Alors on revient comme avant ?
- Non, parce que les riches ils auront vécu comme les pauvres, alors ils sauront…
* Cette superbe photo a été prêtée par Hervé Bonnaveira, parti en juin 2007, dans un tour d'Asie à vélo afin de faire découvrir et vivre le développement durable.