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Presquevoix...
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19 avril 2008

« Ma chérie » ou dialogue à peine fictif

- Je crois que tu es « une salope ».
- Une salope ? Moi ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce que je t'ai fait ?
- N’en parlons plus… je disais ça comme ça.
- Ah… mais quand même, tu ne crois pas que c’est bizarre de me dire ça, comme ça, après un verre de vin, entre le fromage et le dessert ?
- N’y pensons plus, tiens, passe-moi plutôt  le fromage ma chérie.
- Ne me dis pas « ma chérie », dis-moi plutôt « ma salope » !

18 avril 2008

C'est pas beau une ride?

Elle lit et relit la lettre, les mots elle commence à les connaître par cœur, c’est d’ailleurs toujours les mêmes phrases mais cette fois, elle en attendait d’autres.

Elle se souvient de l’entretien. Elle avait, du moins le croyait-elle, trouvé les bons arguments, contourné les obstacles, répondu en arrivant à positiver même ses points faibles, déjoué les pièges tendus. Elle s’était entrainée avec Sylvie, avait soigné sa présentation, bref il lui avait semblé que tout était fait pour que ça marche. Quand elle était ressortie de l’entretien, l’impression était positive, les sourires francs, la poignée de main ferme et le responsable RH l’avait même raccompagnée jusqu’à la porte.

Alors pourquoi cette réponse négative ? Et sans explications autres que les banalités d’usage. Elle en pleurerait de rage si ses larmes n’avaient pas été taries depuis tous ces mois qu’elle recevait ces réponses négatives. Elle en a marre de ne pas convenir, si au moins elle savait pourquoi, si au moins les gens avaient le courage de leurs opinions. Elle a bien sa petite idée…Elle est trop vieille, elle le sait. Elle est trop chère, son expérience ne servirait donc à rien. Le constat est là et il est terrible.

Sans cette problématique d’emploi, elle serait heureuse car elle n’a jamais été si bien dans sa peau. La femme mûre, dans toute sa splendeur, c’est elle, ou du moins cela le serait sans cette chaîne qu’elle traine comme un boulet qui lui bouffe la vie. Merde ! Pourquoi les rides font-elles peur à des employeurs potentiels ? C’est pas beau une ride, comme un petit sourire du coin de l’œil ?

18 avril 2008

Le café du Cora

Voilà quatre matins que mon mari et moi allons prendre notre café au « café du Cora ». On connaît déjà les habitués en quatre jours. Eux aussi nous connaissent, mais moins, forcément : nous les observons plus qu’ils ne nous observent ; un journal est un bon paravent. J’ai  surtout remarqué Daniel – c’est comme ça que les autres l’appellent – un grand échalas de deux mètres au moins, à la veste jaune et à la démarche inclinée ; il ressemble à M. Hulot. Un habitué du demi de rosé de 1O heures 15. Daniel est bavard, très  bavard, il faut dire qu’il répète la même chose trois fois de suite -  avec quelques motifs différents d’une fois sur l’autre -  alors bien sûr, ça rallonge chacune de ses interventions. Au programme des "cénacles matinaux" auxquels Daniel participe, il y a la lecture des faits divers du Parisien et leur analyse. Et puis, au bout d’une demi-heure, le rosé avalé, l’œil brillant et la curiosité rassasiée,  Daniel part. Il va travailler, si j'en crois sa tenue...

17 avril 2008

Ils ne parlent pas le même langage

- Voilà, je pars.
- Tu vas où ?
- Je pars, je te quitte.
- Comment ça, tu me quittes ? Tu sors ?
- Non, je te quitte, je m’en vais, je pars, je ne reviens plus.
Mario se lève, il n’a toujours pas l’air de saisir la situation.
- Tu vas où ?
Elle soupire.
- Tu te répètes mais bon, c’est peut-être difficile à comprendre. Je pars vivre chez une copine en attendant de trouver un appartement. Je ne veux plus vivre avec toi, j’en ai marre de toi, de tes absences, de tes silences, de cette vie de vieux qu’on mène, des soirées devant la TV à t’écouter ronfler et de tes beuveries avec tes copains tous les vendredis soirs parce que c’est une coutume et que les filles ne sont pas acceptées. Je suis jeune, je veux profiter de la vie, trouver un compagnon avec qui découvrir le monde, avec qui visiter la ville, avec qui marcher le nez au vent, avec qui partager des envies de livres, de films, de petits restos sympas, de…
- Oh ! stop, ça va, tu pouvais pas le dire avant que t’étais pas contente de notre vie ? T’es pas fine de me dire ça juste avant de te tirer.
- Mais cela fait des mois que j’essaie de dialoguer, de te parler de mon mal-être mais toi tu n’écoutes pas, tu n’écoutes rien, tu as toujours quelque chose à faire de plus important que m’écouter. Je suis fatiguée de te courir après alors que tu n’en as rien à foutre.
- Mais tu le savais que j’avais un boulot exigeant, tu le savais que je travaillais dur pour avoir ma promotion, il te suffisait d’être encore un peu patiente et on aurait pu changer d’appartement, en louer un plus grand et avoir une vie plus confortable.
- Et à quoi ça sert d’avoir plus de fric si on n’a plus rien à se dire ? Ce n’est pas de l’argent que je veux, c’est de la tendresse, de l’amour, du partage, de la connivence, des câlins…
Elle se met à pleurer. Il reste là sans comprendre. Ils ne parlent pas le même langage. Elle renifle, le regarde encore une fois, espère elle ne sait quoi puis saisit sa valise, tourne les talons et disparaît. Il ne fait pas un geste, il reste les bras ballants le long du corps, il cherche ce qu’il a fait de faux.

15 avril 2008

J’ai peur de descendre à la cave

J’ai peur de descendre à la cave ! Je n’aime pas cet endroit, c’est moche, bétonné, y’a plein de poussière et de toiles d’araignées et il y fait froid. Dans mon pays il y a une drôle de loi qui oblige les immeubles à transformer leurs caves en abri de protection civile pouvant abriter les locataires en cas de bombardement. Ne riez pas, chaque immeuble et chaque villa a dans sa cave des lits, une pompe pour filtrer l’air, des WC chimiques et une énorme porte de 30 cm de large, en béton, censée fermer hermétiquement l’abri et le transformer ainsi en tombeau potentiel !

La cave, on y entrepose du bric à brac qui ne sert plus à rien, des valises qui attendent un hypothétique voyage, les skis de toute la famille même ceux qui sont fichus, des patins à glace que plus personne ne met, des cache-pots inutilisables car jamais de la bonne taille, les affreux cadeaux de la tante Jeanne qu’on n’ose pas encore jeter et ce que je déteste le plus, les araignées !

Quand je descends à la cave, j’avance prudemment en regardant bien les murs et où je pose les pieds. Je me souviens encore de mon hurlement accompagné de l’impression d’avoir le cœur qui sortait de ma poitrine quand j’ai appuyé sur l’interrupteur et réalisé, quand la lumière fut, qu’une énorme araignée noire et velue était tranquillement en train de digérer à 2 cm de mon doigt. J’ai beau me dire que ces araignées sont des bêtes utiles et qu’elles ne vont pas me mordre ni me sauter dans les bras, c’est plus fort que moi, j’en ai peur. Quand je cherche les confitures que j’ai entreposées dans ce sous-sol privé, mon cœur bat alors que ma main touche les pots, ne sachant jamais qui s’y cache. Pour ajouter une note de plus, alors que je viens à peine de pénétrer dans cet endroit abhorré, la minuterie étant réglée très courte, la pénombre s’installe d’un coup me laissant pétrifiée. Je n’ose tâtonner le long des murs pour la raison que je vous savez, j’entends alors des bruits que le tic-tic de la minuterie m’empêchait d’entendre et mon imagination galope.

Au fait, les caves, ça sert à quoi sinon à faire peur ?

14 avril 2008

La revanche des blondes

Une très belle femme, jeune, élégante, blonde aux cheveux longs entre dans une banque en plein centre de New York. Elle s’adresse à un employé derrière un guichet.
- Bonjour, j’aimerais emprunter 1000 $ pour une semaine
L’employé de banque lui demande
- Avez-vous un compte chez nous ?
- Non.
Un peu emprunté, l’homme rétorque.
- Excusez-moi Madame, mais sans compte, nous ne pouvons pas vous prêter de l’argent.
Elle demande alors à rencontrer le responsable de la banque. Celui-ci arrive.
- Bonjour Madame, mon collègue me dit que vous aimeriez emprunter 1000$ pour une semaine mais n’ayant pas de compte chez nous, vous imaginez bien qu’il nous faut impérativement des garanties.
- Quelles garanties exigez-vous, demande-t-elle ?
- Euh, des garanties conséquentes.
Elle désigne alors à la porte de la banque, le long du trottoir une magnifique Rolls Royce.
- Si je vous laisse ma voiture en garantie, est-ce que cela vous suffit.
L’homme demande à voir. Il envoie le portier inspecter la voiture et les papiers du véhicule. Quand celui-ci revient faire son rapport, il certifie que c’est le modèle de l’année et que la voiture est impeccable. Le responsable de la banque accepte dès lors le prêt avec intérêts bien sûr. La belle blonde signe les papiers, empoche l’argent et s’en va.

Une semaine après, la jeune femme est de retour et restitue les 1000$ prêtés, paie les intérêts et se prépare à s’en aller quand elle est retenue par le responsable de l’agence.
- Excusez-moi Madame, puis-je vous poser une question
Un sourire aux lèvres elle acquiesce. L’homme poursuit.
- Vous donnez l’impression d’être une femme ayant un certain niveau de vie, vous possédez une voiture qui a beaucoup de valeur, pourquoi avez-eu besoin d’emprunter 1000$ ?
Elle le regarde dans les yeux et lui répond, la moue amusée.
- Vous connaissez beaucoup de garages à New-York où j’aurais pu laisser ma voiture pendant une semaine pour…un loyer si faible, à savoir les intérêts des 1000$ empruntés ?

14 avril 2008

Aimer son prochain ?

Il y a de plus en plus de moments où je me demande si  j’aime vraiment mon prochain…  Mais après tout, si je n’aime pas mon prochain, ce n’est pas très grave, j’aimerai le suivant !

12 avril 2008

La pire chose ?

A la rubrique « projet » des petites annonces de libération, j’ai lu le message suivant :
« Quelle est la pire chose que vous avez faite dans votre vie et que vous n’osez même pas vous raconter à vous-mêmes ? » Photographe recherche pour un projet artistique etc… »
Je me demande quels sont les dessous du « projet artistique »  de ce photographe qui désire boire à la fontaine des "confessions troubles"  d’hommes et de femmes inconnus…
Mais pourquoi ne s'abreuve-t-il pas à sa propre fontaine ?

11 avril 2008

Offrir une fleur à Jules

Offrir une fleur à Jules, cela faisait longtemps que j’en avais eu envie.
Je me demandais si une femme osait offrir des fleurs à un homme, cela se faisait-il ? Cette envie était née ce fameux jour où j’avais été lui déposer les courses qu’il m’avait demandé de lui acheter, bloqué chez lui par une méchante grippe.
Son logement était gris et triste, pas de plantes vertes, peu de meubles, rien aux murs si ce n’était des portraits en noir et blanc d’ancêtres d’un autre âge. Une toile cirée grise sur la table de la cuisine, cuisine peu avenante aux faïences tout aussi tristes que le reste, mais le tout propre et bien rangé
Ce petite homme, ce voisin solitaire ne se plaignait pas, demandait peu et vivait sans bruit.
Je ne savais pas pourquoi je n’avais pas encore acheté cette fleur que j’avais envie de lui offrir depuis si longtemps. Quelle retenue ou mauvaise excuse m’en empêchaient ? Puis un jour…
- Maman, tu vas où ?
- Chez le fleuriste ?
- Pourquoi ?
- Pour combler une envie…et faire plaisir

Depuis ce jour, c’est devenu une tradition entre Jules et moi. Une semaine je lui offre une fleur, différente selon les saisons et je m’offre la même. La semaine suivante, c’est son tour, il achète deux fleurs, une pour lui, une pour moi. Nous mettons cette fleur unique dans un vase au col étroit et nous le posons sur le bord de nos fenêtres de cuisine qui se font face. C’est un petit clin d’œil à l’autre et un lien entre nous. Le logement de Jules est tout aussi triste qu’avant mais comment dire, une touche colorée s’épanouit dans cet univers monochrome.
Quant mon regard se pose sur cette fleur symbole, je me dis que j’ai été bête d’attendre si longtemps…

9 avril 2008

le prix du cerveau

J’imagine que vous avez déjà entendu ou lu cette blague mais je n’ai pas pu m’empêcher de la partager avec ceux qui ne la connaissaient pas !

 Dans un hôpital se trouve un patient gravement malade. Sa famille se réunit dans la salle d'attente et, enfin, un médecin arrive, fatigué et triste :
- Je suis désolé d'être porteur de mauvaises nouvelles, dit-il en voyant l'expression d'inquiétude sur les visages, le seul espoir pour votre proche est une greffe de cerveau. C'est une chose expérimentale et risquée, et économiquement tout est à votre charge.
Les membres de la famille restent assis, en écoutant ces bien tristes nouvelles. Puis, l'un d'eux demande.
- Combien coûte un cerveau ?'
- Ca dépend, répond le médecin, 5000 € un cerveau d'homme, 200 € celui d'une femme.
Un long moment de silence envahit la salle, et les hommes présents essaient de ne pas rire, évitent le regard des femmes mêmes si certains d'entre eux ébauchent un sourire. Finalement, un homme poussé par la curiosité demande.
- Docteur, pourquoi cette différence de prix ?
Le médecin, souriant devant une question pour lui si innocente répond.
- Les cerveaux féminins coûtent moins cher car ce sont les seuls à avoir servi, les autres sont comme neufs
.

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