Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Presquevoix...
Archives
11 octobre 2007

L’automne québécois

L’automne est là ! Le plafond sur la ville est bas, la brume recouvre le Mont Royal, les feuilles mortes jonchent les rues et les trottoirs, les arbres quittent inexorablement leur manteau vert pour se vêtir de jaune, d’orange et de rouge. Bientôt ils seront nus, parés pour les frimas de l’hiver.

L’érable devant mon balcon est coloré et chaque jour, le rouge domine un peu plus. Au loin, la masse du Mont Royal, à son tour, lance des éclats colorés et change de jour en jour tel un tableau vivant qu’un peintre retoucherait de ci, de là par des petites nuances aux tons plus chauds.

L’automne est beau en ces contrées réputées pour cet attrait particulier. C’est devenu une attraction touristique mais il est vrai que mes yeux s’émerveillent à chaque fois que je passe sous un arbre. Quand le soleil, en dardant ses rayons, illumine le tout, c’est du bonheur et ces images s’imprègnent en moi.

Dame Nature est belle et le montre. Que je suis chanceuse de pouvoir jouir de sa beauté !

11 octobre 2007

Le Bol d’Or… tous les soirs...

Tous les soirs, avec mon mari, c’est le Bol d’Or ! Mais mon mari, lui, il fait le Bol D’Or à l’envers !! ! D’abord les tours de pistes, ça, c’est quand il baille. On se croirait vraiment sur le circuit, quand les motos hurlent autour de la  piste « Ouaaan, Ouaaan , Ouaaan …. », et il y a rarement moins de six tours avec lui… Puis après, il me fait le ronflement des moteurs avant le départ …. Et ça, ça peut durer toute la nuit !
Ça ne m’étonne pas qu’au travail, on me dise systématiquement que j’ai l’air fatiguée ! Comprenez que j’ai une tête de retraitée sans en avoir les avantages, puisqu’il me reste encore 20 ans à « tirer » et c’est fou ce que ça peut s’étirer…

9 octobre 2007

Pierre Lapointe

Je ne connaissais pas ce chanteur québécois et je suis bien contente de l’avoir découvert par ces petits hasards de la vie qui sont sympas. Nous avions demandé à une amie québécoise des noms d’artistes à écouter et découvrir. Elle nous avait donné le nom de Pierre Lapointe et après avoir visité le site qui lui est consacré, j’ai été désolée de réaliser que l’opportunité de le voir sur scène à Montréal était mince ! Dommage ai-je pensé.

C’était sans compter sur le coup de chance d’un concert de soutien dont il était l’invité. J’ai donc sauté sur l’occasion et par chance trouvé des billets à des prix acceptables grâce au site « Atuvu.ca ».

La soirée a été un vrai délice autant pour mon chum (je parle québécois) et moi que pour ma fille de 17 ans. D’abord le lieu : le Monument National, rue Saint-Laurent, ancien théâtre inauguré en 1893 et superbement rénové. Ensuite l’artiste, Pierre Lapointe. Il a su ensorceler une salle multi-âge avec brio par sa présence et un répertoire varié et enchanteur. Cinq musiciens de grands talents sur scène l’accompagnaient, donc une femme (piano, clavier, accordéon et sorte de xylophone), phénomène assez rare pour être mentionné. Pierre Lapointe passait d’un style à un autre avec désinvolture (chansons à textes tendres et douces ou style rock endiablé, morceaux en solo ou laissant la place à ses musiciens), il évoluait sur scène avec beaucoup de présence, chauffait la salle avec humour et aisance, remplissait l’espace de sa voix chaude avec parfois des intonations de gorge, bref, d’après moi, c’est un artiste à découvrir, à suivre et à aimer.

Françaises et français, il est dans votre pays en tournée, n’hésitez pas et allez le voir ! Il en vaut la peine.

http://www.pierrelapointe.com/

9 octobre 2007

La boîte à compliments

Il y a longtemps, lorsque mon fils était en CP, la maîtresse lui a fait faire une boîte à compliments pour la fête des mères. C’était une jolie petite boîte jaune pâle dont le tiroir contenait un premier compliment qui disait « Chère maman, je t’aime beaucoup et je t’offre mon premier baiser par ce message »…Un peu mièvre, penseront certains, et ils auront certainement raison.

Ce premier compliment fut aussi le dernier que la boîte ait connu. Malgré tout, je l'ai conservée, non parce que mon fils  l’a faite - j’ai jeté sans état d’âme d’autres cadeaux de fête des mères – mais sans doute parce que je garde un souvenir ému des compliments que je n’ai jamais eus… peut-être les ai-je tout simplement oubliés…

8 octobre 2007

Ecouter... ?

Ecouter, ne serait-ce pas se taire dans l’attente qu’une fenêtre s’ouvre pour  entendre ce qui, parfois, n’est pas dit ?

La nuit n’est
jamais complète
La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin,
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs,
une vie : la vie à se partager.

Paul Éluard.

7 octobre 2007

Joyeux anniversaire !!!

(chanter joyeusement) « Joyeux anniversaire, tan tan, joyeux anniversaire, tan tan, joyeux anniversaire, tan tan »…Hier, c’était l’anniversaire de mon mari : 50 ans, tout rond ! Joyeux anniversaire mon chéri ! C’est beau les comptes ronds, hein ? Quoiqu’à 50 ans, on accuse… D’ailleurs, le médecin, il lui a dit la dernière fois qu’il l’a vu « A 50 ans,  faut faire attention à soi, parce qu’on est plus près du cercueil que du berceau ! ». Il sait de quoi il parle le médecin !
Moi, les anniversaires, j’aime pas ça ! Je vois pas le bonheur qu’on a à souffler des bougies qui finissent par être tellement nombreuses qu’on arrive même pas à trouver un gâteau à la bonne taille ! Enfin s’il aime ça…c’est son droit, je vais quand même pas me mettre à ressembler à ma mère et à lui supprimer toutes les choses qui me font pas plaisir  !
Alors on a acheté un gâteau, on a acheté les bougies et on a acheté des cadeaux, enfin quand je dis on… C’est moi !. Bien sûr, c’est pas lui qui les choisit ses cadeaux, ça serait trop beau !
Donc, hier c’était son anniversaire et je vous avouerai que c’était un peu tendu. Je sais bien que j’aurais dû me détendre, mais les anniversaires ça me tend, et le travail aussi ça me tend, alors l’anniversaire après une journée de travail… ça fait tension sur  tension et fatalement, il y a des courts circuits !
Faut dire que ça avait mal commencé, parce que mon mari il va avoir 50 ans et…( à chuchoter ) je devrais pas vous le dire… mais il devient un peu sourd. Sauf qu’hier c’était son anniversaire, alors bien sûr, j’aurais dû faire semblant qu’il comprenait tout – d’ailleurs, j’ai même fait un effort spécial d’ar ti cu la tion -  mais lui il y a pas mis du sien ! Alors à la troisième phrase qu’il a comprise de travers, je sais pas ce qui m’a pris et je lui ai fait remarquer qu’il était sourd ! C’est sûr que j’aurais pas dû le dire le jour de son anniversaire, mais bon, nul n’est  parfait ! Alors il m’a répondu, comme si c’était un argument choc,  que Beethoven lui aussi  était sourd… Je voyais vraiment pas le rapport, c’est pas que j’aime pas Beethoven, au contraire,  la Pastorale, l’hymne à la joie, la cinquième… mais franchement, cette manie de botter en touche, ça, ça m’a toujours énervée chez lui ! Alors comme j’avais un peu bu - l’alcool, c’est pas croyable ce que ça me désinhibe, je suis capable de dire n’importe quoi quand j’ai bu, je suis même capable de faire des avances à un gorille -  et je lui ai répondu que si Beethoven composait  lui, par contre, il  commençait à se décomposer ! Et là, il a pas ri du tout… par contre mon fils, lui, il a trouvé ça  drôle, alors évidemment, je comprends, quand il a vu qu’on riait tous les deux de son handicap le jour de son anniversaire, ça lui a pas vraiment fait plaisir, surtout à 50 ans, parce qu’à 50 ans, on est quand même au sommet de la montagne, non ? Et après c’est le toboggan, jusqu’au  cimetière ! Enfin ça, quand même,… je l’ai gardé pour moi !
Bon, j’ai essayé de  rattraper la sauce comme j’ai pu, mais j’ai pas vraiment réussi, surtout qu’après mon fils, il y a pas mis du sien… Enfin au départ, si… il lui a fait un cadeau à son père, pour la première fois en 15 ans, il lui a acheté Brassens, une vidéo qu’il a trouvé en solde à la FNAC ; après, je sais pas ce qui s’est passé, mais de fil en aiguilles, il a fallu qu’on se mette à parler de trucs qui  fâchent à tous les coups : les cheveux longs, le travail scolaire, ou plutôt le non-travail, le rangement de la chambre, les affaires qui sont jamais mises au sale… J’ai bien essayé de freiner des quatre fers, mais trop tard… et ça a dégénéré, comme d’habitude…
Bon, on a quand même fini par souffler les bougies, mais le cœur y était plus, d’ailleurs il s’y est repris à cinq fois… et puis le gâteau je lui ai trouvé un goût bizarre, et je suis sûre que si je l’avais mangé  un autre jour que le jour de son anniversaire je l’aurais trouvé bon ! Après je lui ai donné mon cadeau, mais j’ai bien vu qu il se forçait à me dire merci. Pourtant j’avais fait un effort pour le cadeau… j’aurais pas dû ! Si c’était à refaire… enfin le problème c’est que  ça sera sûrement à refaire parce que l’année prochaine il aura 51 ans alors…  Je lui ai dit « Joyeux anniversaire ! » mais ça sonnait faux, je suis pas une très bonne actrice. Il a rien répondu et j’ai tout de suite vu qu’il valait mieux que je retourne à la cuisine pour éviter la catastrophe. Quant à mon fils, lui, il est monté dans sa chambre et il a fait gueuler sa guitare électrique, à croire qu'il se prend pour Jimmy Hendrix ! Et  mon mari, lui, il est resté tout seul devant  la télé avec Jean Luc Delarue sur la 3… 
(chanter tristement) "Joyeux anniversaire, tan tan, Joyeux anniversaire, tan tan… !!!"

6 octobre 2007

Qui mieux que nous… ?

« Escrever é ter a companhia do outro de nós que escreve” ou “Écrire c’est avoir pour compagnon l’autre en nous qui écrit. »

N’écrit-on pas aussi – surtout ? - pour s’accompagner… ?

Cette citation de Virgílio Ferreira*, qui illustre le blog de Lis (amie blogueuse de Porto) fait son chemin... et je me demande si, depuis que je la lis – parce que je la lis tous les jours de peur de l’oublier - je n’ai pas resserré les liens qui m’unissent à cet « autre en moi »…

* Virgilio Ferreira romancier portugais du XXième siècle a obtenu le prix Fémina du roman étranger en 1990, pour son roman Matin perdu.

5 octobre 2007

Toi, moi et chocolat

Mon péché mignon est le chocolat et quand il s’associe au plaisir des yeux je n’y tiens plus

"Juliette et chocolat" est un endroit affolant sur rue Laurier ou rue St Denis car on y propose ce breuvage des dieux de toutes les manières possibles. Les "Juliette" de service avec leurs petits bonnets rouges sur la tête et leur sourire servent tout ce qu'il faut pour les fans de chocolat comme moi. Avec ma fille nous avons dégusté des chocolats chauds onctueux servis dans une petite cruche qu'on vide dans une jolie coupe, le tout crémeux comme à l'ancienne. Mais attention, ce chocolat chaud n'a rien à voir avec cette boisson insipide qu'on nous sert en suisse (poudre de cacao sucrée à verser dans du lait), d’ailleurs il y en qui devraient prendre exemple, je ne vous dis pas! Et il y en a pour tous les goûts : du 35% de cacao, du 55 %, de l’amer et du mi-amer et des grands crus. Quant aux pâtisseries je vous recommande le "réveil matin" c'est à dire un brownie nappé de chocolat épicé.

Pour terminer sur cette note de gourmandise extrême, une citation de Brillat Savarin, relevée sur les murs de cet endroit de perdition: "Heureux chocolat qui après avoir parcouru le monde à travers le sourire des femmes trouve la mort dans un baiser savoureux et fondant de leur bouche". Tout un programme!

5 octobre 2007

Pour être franc...

- Pour être franc, je n’ai pas vraiment de questions à vous poser * mais …
Et à ce moment-là, il la dévisagea d’une façon étrange. Gênée par son regard, elle fit mine de chercher quelque chose dans son sac. Allait-il lui demander si elle avait l’expérience de…
- En fait, je me demandais si vous aviez déjà fait ça auparavant, vous me paraissez bien jeune pour ce genre de métier.
Devrait-elle lui dire la vérité ou lui débiter la phrase toute faite qu’elle avait apprise par cœur le matin-même ? Elle se décida pour le mensonge.
- J’ai déjà eu une expérience dans la profession, mais à Londres, alors je n’ai pas vraiment de lettre…
- Parfait, parfait, l’interrompit-il soulagé, je n’ai aucune raison de ne pas vous croire.
Vous commencerez demain. Bénédicte vous montrera votre loge et vous indiquera ce que vous devez faire. Quant au reste, c’est à vous de juger jusqu’où vous pouvez aller…
Puis, il se leva et lui tendit une main molle dont elle garda longtemps le souvenir...

* phrase extraite de l'étrange "nouvelle" deYoko Ogawa,  l ‘annulaire

4 octobre 2007

Blanc de Blanc

« Blanc de Blanc » est le nom du « lavomatik-kafé » au coin de ma rue. Salon lavoir et café en même temps, quel drôle d’idée ! Ce qui me plait chez mes amis les québécois, c’est cette façon de mélanger les coins café avec des services, ce qui fait que la corvée peut parfois s’avérer moins désagréable que prévue.

Je vais laver régulièrement le linge de toute ma petite famille au lavomatik-kafé et j’en profite donc pour tester leurs différentes boissons. J’entre dans l’espace dédié à ces deux activités avec mes paquets de linge et ma lessive. Le bonheur d’un salon-lavoir c’est de pouvoir mettre en route plusieurs brassées en même temps d’où un gain de temps non négligeable. Mes lessives en route, je choisis le breuvage que je vais tester cette fois et je m’accoude au comptoir en bois en attendant qu’il me soit servi. Après j’ai le choix, entre m’asseoir à une des tables dépareillées ou sortir et profiter des bancs mis à disposition, tout ceci sur fond de musique reggae.

Les personnes qui viennent à « Blanc de Blanc » ne sont pas toutes là pour laver leur linge. Non elles utilisent cet espace comme un café bien de chez nous où on s’assied pour y prendre une consommation. Il y a ceux qui squattent le lieu avec leur ordinateur et il faut faire attention de ne pas s’étaler en s’accrochant au fil d’alimentation, il y a celles qui viennent parler entre elles de plein de choses importantes, celui qui lit dans un fauteuil coincé entre les toilettes et les sécheuses, celle qui semble faire de la relaxation sur le banc face au soleil, les yeux clos, celui qui parle écologie et développement durable avec le jeune serveur franco-haïtien, celle qui vient faire ses devoirs de français et qui demande son avis à son voisin sur tel mot ou telle expression et il y a moi qui prend toujours un livre et s’autorise ainsi à dévorer toute sorte de littérature en toute bonne conscience ! Parfois, je me plais à observer les clients du salon-lavoir, comme cet homme, grand, bedonnant, le cheveu rare qui arrive avec un énorme sac poubelle rempli de linge, il fourre tout dans une machine et tasse bien fort. Ou cette dame grisonnante, l’œil timide derrière ses lunettes qui me demande en anglais comment faire, un sourire réservé au coin des lèvres; il y a du mouvement, cela va, cela vient et crée ainsi un lieu de vie.

Avec la belle saison, aller au salon-lavoir ne me pose aucun problème, je me demande toutefois si le froid, le vent et l’hiver ne vont pas me faire regretter le confort du « tout-sur-place-mais-infiniment-moins-convivial » de mon sous-sol en Suisse ?

<< < 1 2 3 4 5 > >>
Presquevoix...
Newsletter
8 abonnés