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4 octobre 2007

Blanc de Blanc

« Blanc de Blanc » est le nom du « lavomatik-kafé » au coin de ma rue. Salon lavoir et café en même temps, quel drôle d’idée ! Ce qui me plait chez mes amis les québécois, c’est cette façon de mélanger les coins café avec des services, ce qui fait que la corvée peut parfois s’avérer moins désagréable que prévue.

Je vais laver régulièrement le linge de toute ma petite famille au lavomatik-kafé et j’en profite donc pour tester leurs différentes boissons. J’entre dans l’espace dédié à ces deux activités avec mes paquets de linge et ma lessive. Le bonheur d’un salon-lavoir c’est de pouvoir mettre en route plusieurs brassées en même temps d’où un gain de temps non négligeable. Mes lessives en route, je choisis le breuvage que je vais tester cette fois et je m’accoude au comptoir en bois en attendant qu’il me soit servi. Après j’ai le choix, entre m’asseoir à une des tables dépareillées ou sortir et profiter des bancs mis à disposition, tout ceci sur fond de musique reggae.

Les personnes qui viennent à « Blanc de Blanc » ne sont pas toutes là pour laver leur linge. Non elles utilisent cet espace comme un café bien de chez nous où on s’assied pour y prendre une consommation. Il y a ceux qui squattent le lieu avec leur ordinateur et il faut faire attention de ne pas s’étaler en s’accrochant au fil d’alimentation, il y a celles qui viennent parler entre elles de plein de choses importantes, celui qui lit dans un fauteuil coincé entre les toilettes et les sécheuses, celle qui semble faire de la relaxation sur le banc face au soleil, les yeux clos, celui qui parle écologie et développement durable avec le jeune serveur franco-haïtien, celle qui vient faire ses devoirs de français et qui demande son avis à son voisin sur tel mot ou telle expression et il y a moi qui prend toujours un livre et s’autorise ainsi à dévorer toute sorte de littérature en toute bonne conscience ! Parfois, je me plais à observer les clients du salon-lavoir, comme cet homme, grand, bedonnant, le cheveu rare qui arrive avec un énorme sac poubelle rempli de linge, il fourre tout dans une machine et tasse bien fort. Ou cette dame grisonnante, l’œil timide derrière ses lunettes qui me demande en anglais comment faire, un sourire réservé au coin des lèvres; il y a du mouvement, cela va, cela vient et crée ainsi un lieu de vie.

Avec la belle saison, aller au salon-lavoir ne me pose aucun problème, je me demande toutefois si le froid, le vent et l’hiver ne vont pas me faire regretter le confort du « tout-sur-place-mais-infiniment-moins-convivial » de mon sous-sol en Suisse ?

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