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Presquevoix...

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25 novembre 2009

Quatre trous sinon rien ! (gballand)

Elle me dit qu’elle veut deux trous supplémentaires à chaque oreille, je lui réponds que non, elle me rétorque que si, que les oreilles sont à elles, un point c’est tout !
- A toi certainement,  mais un trou supplémentaire de chaque côté suffit amplement.
- Non, deux !
- Vu la petitesse  de tes lobes, les boucles d’oreilles vont  se chevaucher !
Elle ne trouve pas ça drôle. Elle se fera faire ses trous envers et contre moi ! Que je me le tienne pour dit ! Porte claquée, conclusion.

24 novembre 2009

Voyage mortuaire (gballand)

Sur le blog je-double, un photomontage de Patrick Cassagnes illustré par un voyage mortuaire de gballand.

" Quand de la route elle vit l’église perchée sur la colline..." (la suite)

23 novembre 2009

Peine de vie (gballand)

A chaque jour suffit sa peine mais à chaque peine, un jour y suffit-il ?

22 novembre 2009

La porte jaune (gballand)

P1010281Il hésitait toujours avant d'entrer chez lui, le 6 ou le 8 ? Jusqu’au jour où il poussa la porte du 8 ; lui vivait au 6. Il remarqua que le hall du 8 était identique au 6, la seule différence c’était la couleur des murs, crème dans un cas, blanc dans l’autre. Il monta l’escalier, le même qu’au 6. Une fois sur le pallier du premier étage, il eut le choix entre trois portes, une rose, une bleue, une jaune, comme au 6, sauf que les couleurs étaient inversées. Il frappa à la porte jaune – sa porte d’appartement aussi était jaune  - mais personne ne lui répondit. Il l’ouvrit et entra. L’appartement était décoré de façon très différente du sien et les murs étaient tendus de tissu sombre. C’est en pénétrant dans le salon qu’il la vit et son regard se glaça. Que faisait-elle là dans cette robe décolletée qu’il ne lui connaissait pas au lieu d’être dans leur appartement à attendre leur fils qui allait rentrer de l’école ? Assise dans le fauteuil blanc, la tête légèrement inclinée, elle semblait sommeiller.
- Myriam ! Hurla-t-il.
Elle ne réagit pas, comme si elle se moquait de lui et de sa colère.
Il répéta « Myriam ! » Mais toujours rien. Il s’avança vers elle comme à regret, le corps tendu, presque désespéré. Arrivé à sa hauteur, il la gifla et le corps de Myriam bascula immédiatement sur le côté, comme un pantin désarticulé.
Il vit alors que le dossier du fauteuil blanc était taché de sang.

PS : texte écrit à partir de cette photo de C. V. prise à Bruges.

21 novembre 2009

Le pays des orages (gballand)

Il lui avait dit qu’il venait du  pays des orages et que pour elle il avait traversé mers, déserts et montagnes. Il lui écrivit les plus  beaux poèmes d’amour, elle ne répondit pas. Alors il la couvrit de diamants étoilés et de lunes brodées ; elle continua de l’ignorer.
Il en conçut un tel dépit qu’il lui ôta la vie de sa dague argentée. 

PS : texte écrit dans le cadre des ateliers des « impromptus littéraires »

20 novembre 2009

Un compliment pour Joséphine (MBBS)

Joséphine se sent des ailes, vole sur son petit nuage en cette fin de matinée.

La raison d’une si belle humeur ?

Oh ! trois fois rien, juste une remarque faite par un inconnu alors qu’elle marchait le long d’une rue, perdue dans ses pensées. Les mains dans les poches, le pas alerte que ses ballerines plates lui permettaient de cadencer, le nez à la recherche de senteurs que cette fin d’automne faisait circuler par cette belle journée ensoleillée, elle n’a pas remarqué qu’elle était suivie…ou non plutôt que des pas masculins marchaient dans les siens. Ce n’est qu’à un arrêt provoqué par une voiture qui sortait de son garage donnant sur le trottoir qu’une ombre se mit à sa hauteur. Quand elle tourna la tête, elle croisa un regard doux et timide. L’homme murmura quelque chose qu’elle ne comprit pas.

- Pardon ? questionna-t-elle.

- Vous êtes très belle.

- Merci.

Puis après deux secondes d’hésitation, l’homme poursuivit, hésitant.

- Temps pour faire connaissance ?

Elle sourit

- Non désolée

- Alors bonne journée.

Et chacun prit une direction différente.

C’est banal, se dit Joséphine, c’est tout simple et pas compliqué mais quel bien ça fait de recevoir ces mots uniques et doux et de ne pas se faire harceler! Du coup, c’est comme si le soleil brillait deux fois plus, une fois pour les mots si tendres au cœur et au moral, une autre fois pour le compliment donné sans besoin de retour.

20 novembre 2009

Prenez vos agendas ! (gballand)

A chaque fois qu’elle demandait aux élèves de seconde de prendre leur agenda, toujours les mêmes soupirs, les mêmes lamentations et les mêmes cris d’orfraie :
- Ah non madame ! On a trop de travail, on peut pas !
Elle ressentait invariablement la même envie impérieuse de leur hurler :
- Putain de merde, je vais vous  arracher vos  poils dans la main, moi, et les uns après les autres !
Au lieu de cela, elle continuait d’humeur égale :
- J’attends que tout le monde ait son agenda sur la table… notez pour…

19 novembre 2009

Le nez rouge (gballand)

Tous les mardi, il  se mettait un nez rouge, juste pour le plaisir, et il  partait faire ses courses au supermarché. Le nez rouge, c’était un rêve d’enfant qu’il avait abandonné sur le bord de la route, comme tant d’autres. Depuis vingt ans, il était inspecteur des impôts et les bouffonneries étaient mal tolérées au bureau.
Il profitait de son nez rouge pour aborder les femmes. Elles riaient  volontiers de ses pitreries, sauf la sienne qui lui disait invariablement, d’un ton agacé : « Et tu te trouves drôle Jean Jacques ? » !
C’était un bonimenteur de génie et toutes les femmes avaient droit à ses compliments servis à la louche : les vieilles, les jeunes, les moches, les belles, les  maigres, les  grosses, les coincées, les pas coincées… il avait une blague pour chacune d’entre elles.
La veille, à la caisse d’Intermarché, il était tombé sur une rabat-joie qui lui avait fait penser à sa femme. Il avait bien essayé de la dérider, comme les autres, mais elle l’avait renvoyé dans les cordes en lui demandant s’il n’avait rien de mieux à faire le mardi à 18 heures. Il avait accusé le coup mais il n’avait pas pu s’empêcher de lui dire :
- Vous, vous devez être prof, ça se voit comme le nez au milieu de la figure !
Elle n’avait rien répondu, mais après avoir tapé son code de carte bleue, elle lui répondit :
- Et vous inspecteur des impôts !
C’est là qu’il la reconnut : une collègue de lycée de sa femme qui avait dû venir dîner une ou deux fois chez eux. Quand la caissière lui adressa la parole il sursauta, distrait ; il imaginait déjà la scène que sa femme lui ferait…


18 novembre 2009

le temps qu'il reste à vivre… (gballand)

Elle était condamnée à vivre au moins 10 ans, elle l’avait vu en faisant le test de la mort sur internet, trois semaines plus tôt. Pour tromper l’ennui, chaque dimanche elle s’offrait une « sucrerie ». Il y a quinze jours elle avait acheté un framboisier dévoré goulûment avec sa voisine ; la semaine dernière elle s’était fait envoyer par Interflora un bouquet printanier   avec cette carte jointe « A vous que je vois passer tous les jours sans oser vous parler » ; et ce dimanche elle téléphonerait à Michel ; elle ne l’avait pas vu depuis 25 ans. Maintenant que son mari était mort pourquoi ne renouerait-elle pas avec celui qui n’était resté que son amant de cœur ? Il était peut-être encore temps…

17 novembre 2009

L’enveloppe (gballand)

Sur le blog je-double, un texte de gballand – « l’enveloppe » -  illustré par un photomontage de Patrick Cassagnes.

« C’est à ne pas laisser en d’autres mains que les vôtres.Voilà ce que cette jeune femme m’a dit avant de s’enfuir à toutes jambes. C’était une parfaite inconnue et j’avais maintenant dans les mains cette enveloppe renflée... » la suite…)

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