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Presquevoix...

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2 octobre 2012

La lettre au président

Il se prenait pour Mitterrand et voulait remettre de l’ordre à l’Elysée. Hollande en prenait bien à son aise, marmonnait-il dans la chambre 18 de l’hôpital psychiatrique où il séjournait depuis trois mois. Il envoya une première lettre au président, mais il ne reçut aucune réponse. Elle fut suivie d’une deuxième, qui resta également sans réponse. Alors il prit son baluchon et parcourut à pieds les 80 kilomètres qui le séparaient de l’Elysée.


Quand il arriva devant les deux plantons, il se présenta.


-    M. Mitterrand. Je souhaite voir M. Hollande, inutile de m’annoncer, il m’attend.


Les plantons le regardèrent incrédules. Quinze minutes plus tard, le SAMU arrivait. L’homme se débattit comme un beau diable en hurlant : « Je m’appelle François Mitterrand, je suis socialiste, je ne partirai pas sans avoir vu Hollande ! ». Il fut ceinturé immédiatement et on le renvoya d’où il venait. En reprenant possession de la chambre 18, il confia aux infirmières que si François Hollande continuait à se prendre pour Mitterrand, il terminerait à l’Hôpital psychiatrique !

PS : texte écrit à partir de cet article lu dans le Parisien.

1 octobre 2012

Le miroir

Un jour, par lassitude ou par distraction, il lui tendit le mauvais miroir. Blessée, elle le jeta à terre.
Il n’est jamais de meilleur miroir que celui que l’on se tend soi-même.

30 septembre 2012

Les babouches

PastelleAlors ? lui dit-il en faisant claquer une bulle du chewing-gum qu’il gardait en bouche depuis le début de la matinée. Elle le regarda contrariée et grogna.

- Alors je choisis et ça prend du temps !

Il la contemplait incrédule. Tout ce temps pour acheter de misérables babouches. Il s’arma de patience en prenant des photos sous un angle, puis sous un autre ; il prit aussi une photo du vendeur, un  homme au visage assez laid qui lui rappelait quelqu’un, mais qui ?

-Viens, on part, déclara-t-elle soudain.

-Tu n’achètes rien.

-Non, j’ai changé d’avis

Incroyable. Elle restait plantée devant des babouches pendant des heures pour finalement ne rien acheter.

- Et on peut savoir pourquoi tu n’achètes rien ?

- Parce que le vendeur ressemble à mon oncle.

- Et alors ?

- Alors je ne pourrai pas mettre au pied des babouches achetées à un type qui ressemble à mon oncle.

Il se souvint soudain qu’elle lui avait dit que son oncle ne s’était pas toujours comporté  comme un oncle quand elle était adolescente…

PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Pastelle.

29 septembre 2012

Le tricot

Telle Pénélope, elle faisait et défaisait ses pulls ; non pour attendre le retour de son Ulysse qui  faisait les trois huit dans une usine de pièces détachées,  mais parce qu’elle grossissait de jour en jour…

28 septembre 2012

La chatte et la souris

Plus il la regardait, plus il se disait qu’elle ressemblait à une chatte. Quand elle  tenait la souris entre ses pattes, elle lui donnait d’abord un petit coup de griffe inoffensif puis, après avoir longtemps joué avec elle, venait l’estocade.  Le problème, c’est que la souris… c’était lui !

27 septembre 2012

Le sein anti-stress

Depuis qu’il était Directeur adjoint du département communication de l’entreprise « Xcorporation » ses pics de stress l’affolaient. Alors, pour diminuer ses angoisses, il s’était acheté un sein anti-stress en latex qu’il malaxait en permanence. Ce petit objet avait le don de le calmer. Seulement, la semaine passée, le Directeur général était entré sans frapper et il avait vu ce qu’il tenait dans sa main.

-  C’est quoi ? Lui avait-il fait.

Et il n’avait rien trouvé de mieux à répondre que : « Un sein ! »

Le Directeur n’avait fait aucun commentaire mais il avait bien vu qu’il ne portait pas son « sein » en estime.

 

26 septembre 2012

Le médium

Le médium guérisseur – le grand professeur Yakhouba – lui avait promis le retour définitif de l’être aimé, et elle l’avait cru. D’ailleurs, elle y avait mis le paquet : des bouts de cheveux et d’ongles de «  l’être aimé », un vieux tee-shirt usagé, et la somme de 100 euros avant « travaux ». Et « l’être aimé » était  revenu définitivement,  mais dans un cercueil en bois, et ça, elle ne l’avait pas prévu.

25 septembre 2012

T’es con !

grilleElle contemplait la grille et elle hurlait.

- Mais merde, t’es vraiment con, toi, con de chez con ! Tu mériterais que t’envoie chier comme le putain de connard que t’es !

Elle n’a pas attendu qu’il se manifeste et elle a continué.

- Et je fais comment, moi, espèce d’abruti ?

Lui hochait la tête mais ne disait rien. De toute façon, ça ne servait à rien qu’elle crie, il était sourd ; et muet par-dessus le marché. Mais qu’est-ce qui lui avait passé par la tête à ce crétin de balancer son ipod à travers les barreaux ? Tout ça parce qu’elle lui avait dit, avec forces signes, que jamais elle ne sortirait avec un sourd-muet…

 

PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par Patrick Cassagnes

24 septembre 2012

Le cours

Dès le début du cours d’anglais elles ont commencé à bâiller. Impossible de les faire parler tellement elles bâillaient. Il faut dire, à leur décharge, qu’elles avaient mangé des saucisses frites à la cantine. D’un commun accord, il fut décidé de comptabiliser les bâillements et les noms furent aussitôt inscrits sur le tableau blanc. Une élève suggéra que le professeur aussi mette son nom, ce qui fut fait.  A chaque bâillement, une croix était placée en face du nom… C’est la sonnerie qui les a réveillées.


PS : je ne résiste pas au plaisir de vous mettre en lien cet article, hilarant, qui retrace un compte-rendu d’une réunion parents-professeurs. A ne manquer sous aucun prétexte !

23 septembre 2012

Les lunettes

Dans cette communauté de dévots, femmes et hommes non mariés ne pouvaient se croiser. Les hommes décidèrent alors - sans consulter les femmes que d’ailleurs ils ne consultaient jamais - que les hommes porteraient des lunettes floues à visière  bloquant la vision périphérique. Cet équipement devait, selon eux, éviter tout contact préjudiciable aux deux groupes et empêcher les hommes de s’éloigner des activités de prières qui étaient  les leurs. Ces dévots constatèrent, hélas, que la visière n’empêchait pas d’inopportunes érections qu’aucune prière ne pouvait dompter…

PS1 : texte écrit après avoir lu cet article dans le courrier international

PS2 : Ne vous privez pas du plaisir de lire ce texte d’une écrivaine libanaise, Joumana Haddad  « la « qibla » ou le vagin ».

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