L’avis des bêtes…
Je me demande quelle serait la première chose que dirait le chien de ma belle-mère si on lui donnait la parole ?
* photo du chien de ma belle-mère prise par mon fils
Je me demande quelle serait la première chose que dirait le chien de ma belle-mère si on lui donnait la parole ?
* photo du chien de ma belle-mère prise par mon fils
La tempête de neige, c’est
chouette. Avec le froid, la masse légère se transforme en glace et quand une
voiture est prise dans cette masse, c’est pas mal de travail pour l’en sortir.
Avec mon appareil photo, j’ai
croqué quelques unes de ces automobiles ensevelies et je me disais que j’étais
chanceuse de ne pas avoir de voiture à Montréal.
Si je reviens à l’automobiliste
montréalais, même s’il aurait préféré oublier son véhicule tout l’hiver sous
son tas de neige, ce n’est pas possible. Ceux qui parquent sur la voie publique
doivent à un moment donné enlever leur voiture afin de permettre le déblaiement
des rues. Bon, non seulement il faut pelleter pendant des heures, mais il faut
également trouver un autre endroit pour parquer qui ne soit pas non plus
interdit pour cause de déblaiement.
*Martin Blanchard et Christian Nadeau. « Cul-de-sac :
l’impasse de la voiture en milieu urbain », Montréal, Héliotrope, 2007
Je suis allongée sur le lit, les yeux ouverts, tu es endormi à mes côtés et je ne peux m’empêcher de fixer ce rideau blanc que le vent déplace imperceptiblement. Ce frémissement léger, c’est celui de mon amour pour toi, prêt à s’envoler à la moindre blessure. Et cette ombre projetée sur le mur, n’est-ce pas mon passé qui tend sa griffe pour me voler un présent si ténu ? L’Amour est un puzzle dont je n’ai jamais eu toutes les pièces, certains diront « tu te cherches des excuses parce que ça t’arrange », mais moi je sais bien que non.
Tu reposes tranquillement, tu ne te doutes pas des tourments que mon esprit chagrin remue jour après jour. J’aimerais t’aimer davantage, t’aimer autrement, t’aimer autant que mon désir d’aimer le voudrait, mais je ne peux pas… Tu gémis, je sens que tu vas te réveiller et je te sourirai comme si de rien n’était, je t’embrasserai et je te dirai les petits mensonges que tu veux entendre parce que je sais que l’amour ne peut partager les doutes. Voilà, tu ouvres les yeux, tu me souris, tu tends les bras, je sens l’herbe qui vient d’être coupée dans les prés…
* photo gentiment prêtée par Marisondêtre
Il était debout derrière elle, en slip, son pantalon à la main, tentant désespérément de nettoyer le chewing-gum qui s’était collé sur le velours marron. Il attendait certainement qu’elle lui propose de le faire à sa place.
- Tu remarqueras que la ménagère n’a pas de masculin, lui dit-il tout en frottant le tissu.
Elle continua à taper son texte imperturbablement, sans lever les yeux de son écran, et lui répondit tranquillement.
- Tu vois, elle mériterait d’en avoir un !
Avec l’hiver qui s’est
nettement installé, je commence à comprendre un peu mieux pourquoi, lors de la
saison chaude, les montréalaises et leurs chums se retrouvent à squatter tous
les espaces verts et à l’air libre de cette ville qui n’en manque pas, à vivre
pleinement ces soirées longues et chaudes.
Le froid me donne des envies
d’hibernation et je rêve de me réincarner en oursonne. Sortir et devoir
m’emmitoufler des pieds à la tête ne me fait pas toujours envie. Les sols gelés
qui sont des véritables glissades encore moins. L’astre du jour m’appelle mais
je résiste à son invitation car qui dit soleil en hiver, dit aussi très, très froid à
Montréal !
Les personnes que je croise
disparaissent derrière les écharpes et les bonnets et il y a comme un air de
repli sur soi un peu partout. Les couleurs des vêtements sont sombres, le noir
domine, les gens se calfeutrent et l’ambiance générale n’est plus la même.
Je revois alors avec nostalgie les
tams-tams du Mont Royal, les groupes dispersés dans les parcs, les rires aux
terrasses jusqu’à tard le soir. Je repense à cette ambiance de métropole méditerranéenne
que j’ai ressentie durant toute la belle saison et je comprends mieux ce besoin de
vivre dehors et de profiter de chaque minute de chaleur à la sortie d’une
période si froide.
J’aime l’hiver et sa beauté
mais il est vrai que pour les contacts, ce n’est pas trop le fun.
La tempête s’est abattue sur
Montréal, un blizzard venant du Colorado a fondu sur la ville dans la nuit au
grand bonheur des enfants dont l’école a fermé pour cause de gros temps.
Trente cm de neige à ma porte
et les flocons qui continent de tomber en tourbillonnant car le vent est de la
partie. Malgré les bourrasques, un calme feutré règne en maître.
Je me demande si ce ne serait pas plutôt l’inverse ! Je m’explique. N’est-ce pas l’idée que nous nous faisons des enfants qui nous rendrait heureux plutôt que l’enfant tel qu’il est en chair et en os ? Lorsque l’enfant paraît, et surtout lorsqu’il grandit, il faut bien se rendre à l’évidence qu’il déborde de plus en plus - et ce de façon anarchique - du merveilleux cadre dont nous avions dessiné amoureusement les contours… Il paraîtrait même, comble du comble, que les couples sont plus heureux – des statistiques le prouveraient – lorsque les enfants quittent le domicile familial pour vivre de leurs propres ailes… Bon, évidemment, plusieurs paramètres rentrent en compte et dans le domaine de la famille, rien n’est simple ! Déjà, évoquer que les enfants ne fassent pas toujours le bonheur des parents, n’est-ce pas une sorte d’incongruité en cette période où les réjouissances familiales vont aller bon train… ?
PS : on pourrait aussi écrire un autre texte dont le titre serait : les parents, est-ce vraiment le bonheur ? A la différence que les enfants, eux, n'ont pas choisi de venir au monde, comme le font souvent justement remarquer les enfants à leurs parents.
- Dis, tu te fais rire, toi ?
- Ben… c’est pas donné à tout le monde de pouvoir se surprendre !
- Oui, c’est bien ça le problème, et le plus difficile c’est qu’il faut arriver à trouver le moment où on s’y attendra le moins !
- Moi, je crois qu’il faut être capable de faire sauter les verrous de son cerveau et advienne que pourra !
- C’est tout à fait ça et je suis sûr que si on arrive à se faire rire, c’est gagné, on est sauvé !
- Sauvé de quoi ?
- De soi !