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Presquevoix...
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31 août 2012

Ça a débuté comme ça...

Ça a débuté comme ça. Vous ne me croirez peut-être pas, mais ça a pourtant débuté comme ça : il était debout, l’air mauvais, et il me barrait la porte pour m’empêcher de sortir ; alors j’ai crié, lui aussi ; j’ai crié plus fort, lui aussi ; il m’a donné un coup de poing qui m’a éclaté la lèvre supérieure, je lui ai rendu la pareille ; il m’a asséné un coup de pied au ventre, je lui en ai asséné deux, l’un au ventre et l’autre aux roubignoles, un conseil de Marie Astrid, mon coach sportif. C’est à ce moment qu’ il a crié grâce ; Charles Edouard est très chatouilleux de ce côté-là.

- D’accord, j’arrête, lui ai-je fait !

- Merci, a-t-il répondu en ravalant sa morve mêlée de sang.

- Maintenant, prends tes affaires et tire-toi  !

J’ai eu raison de faire ce stage accéléré de boxe française avec Marie Astrid, une réussite à tout point de vue. Charle Edouard a enfin compris que “femme” ne rimait plus avec “soumission”.  Lui et moi, on ne s’entendait  plus. Il me voulait sainte et pute ; mais pute, seulement avec lui, bien sûr, et toujours gratuitement. Pourtant, tout travail mérite salaire ! C’est ce que je me tuais à lui répéter, mais Charles Edouard ne l’entendait pas de cette oreille, il a toujours eté grippe-sous.

Je pense qu’il m’oubliera aussi vite que moi je l’oublierai. Il pourra enfin terminer sa thèse de philosphie – La rationalité comme principe de l’éducation à la liberté et à la paix – qu’il n’arrivait pas à  achever à cause de moi, c’est tout au moins ce qu’il disait.  Avant qu’il ne parte, je lui ai  dit en guise d’adieu.

- " La différence entre la théorie et la pratique, c'est qu'en théorie, il n'y a pas de différence entre la théorie et la pratique, mais qu'en pratique, il y en a une."  Et j’ai ajouté, ne me remercie pas, ce n’est pas de moi.

Pour toute réponse, Charles Edouard m’a fait un doigt d’honneur. Ensuite,  il a pris sa valise et il a claqué la porte violemment derrière lui. Bon vent.

PS : texte écrit dans le cadre des “ impromptus littéraires

30 août 2012

C’est dingue !

P7271187Non mais c’est dingue ! Elle commençait toutes ses phrases comme ça et c’en devenait pénible. Tout ça parce qu’elle était dans l’Ouest des Etats-Unis et qu’elle avait l’impression de se retrouver dans un film hollywoodien. Sauf qu’elle ne ressemblait ni à Ava Gardner, ni à Grace Kelley, et encore moins à Marilyn Monroe…

PS : photo prise par C. V. aux Etats-Unis en 2010

29 août 2012

Les feignasses

Revêtu de son inusable pantalon verdâtre et de son tee-shirt blanc-gris, il prenait son poste tous les matins devant le monoprix de Rouen. Les horaires étaient souples – il n’aimait pas les contraintes - et il hurlait toujours de la même voix éraillée.


-    Allez les feignasses, au boulot ! Après on s’étonne que les patrons embauchent pas. Si tout le monde se fout de tout, on risque pas de sortir de la crise !


Parfois, quelques pièces tombaient dans sa casquette, mais souvent, les gens faisaient le grand écart avant d’entrer dans le magasin. Ce vendredi-là, une  mamie avec un chariot à roulettes s’est approchée de lui menaçante.


-    Moi, j’ai commencé à travailler à 12 ans,  alors quand j’entends un branleur comme toi qui parle de feignasses, ça me fait bien rire ! A ton âge, t'as pas honte de faire la manche ? Avec un physique comme le tien on trouve du travail tout de suite.


Le type s’est arrêté de gueuler illico et s’est presque cru  obligé de s’excuser. Son mea culpa n’a duré que quelques secondes ;  une fois  la mamie  partie, il a recommencé de plus belle...

28 août 2012

Le plagiaire

Il n’acceptait pas qu’on le traitât de plagiaire. Lui, parlait d’hommage rendu aux auteurs, c’était beaucoup plus élégant.

27 août 2012

Naissance

L’air solennel, Marie avait annoncé à son amie d’enfance.
-    Tu sais que ma fille est devenue papa.
Avait-elle bien compris ce que Marie lui avait dit ? Elle lui avait fait répéter la nouvelle, et aucun doute possible, elle avait bien entendu : Marie venait de lui dire que sa fille était devenue papa.
Ne sachant quoi répondre, elle s’était contentée de hocher la tête en la félicitant… Marie avait eu l’air déçue.

26 août 2012

Le pont

US111805Non, vous voulez quand même pas traverser ce pont à pieds avec ce brouillard-là ! Elle avait essayé de les en dissuader, de leur dire qu’aller et retour cela faisait bien 6 kilomètres, qu’ils n’étaient pas vraiment équipés pour, qu’ils allaient être trempés, mais non, rien n’y avait fait, ils étaient partis et elle les avait suivis en maugréant.


Elle avait espéré qu’une fois arrivés au bout, ils auraient peut-être trouvé  un bar  ; mais non, au bout il n'y avait rien, juste un parking.  Et il avait fallu repartir dans l’autre sens, sans rien  se mettre sous la dent. Il y avait des jours, comme ça, où elle détestait la famille…  

PS : photo prise par C. V. à San Francisco, en juillet 2010

25 août 2012

Avant-après

L’air de rien, il lui avait dit qu’il avait revu Françoise Dupont dans la rue. Elle avait levé les yeux de son journal et lui avais demandé.


-   Françoise Dpupont ? Et alors ? Comment elle va depuis tout ce temps ?
-   Curieusement, elle n’a pas changé, elle est aussi moche qu’avant. Tant de constance dans la laideur, je me demande comment c’est possible !

24 août 2012

Maniaque

Elle était d’une maniaquerie telle que, invitée chez les autres, il lui fallait user de tous les arguments que la raison mettait à sa disposition pour s’empêcher de faire le ménage.

23 août 2012

Le rockeur

La canicule nous avait cloîtrés dans la cuisine, à la recherche d'un peu de fraîcheur. Avec ma soeur, on faisait des imitations, histoire de s'occuper. En voulant sur-jouer un solo de Jimmy Hendrix, j’ai balancé ma crinière  en arrière pendant que ma soeur poussait des cris de groupie hystérique. Le problème, c'est que mes cheveux sont restés scotchés au papier tue-mouche qui pendait au-dessous du lustre et cette peste a hurlé de rire en scandant.


-    On va t’appeler le rockeur tue-mouches, on va t’appeler le rockeur tue-mouches…


Affolée par le bruit, ma mère est arrivée au pas de course. Une fois les dégâts constatés, elle n’a fait ni une ni deux, elle a sorti les gros ciseaux du tiroir de la table de la cuisine et elle s’est ruée sur moi.


-    De toute façon, ça tombe bien, j’en avais marre de ces cheveux jamais attachés !


Et elle a exhibé trois longues mèches blondes qui m’ont laissé comme pétrifié…

 

PS : texte écrit à partir d’une brève, très brève, lue ici

22 août 2012

Le piano

Ses doigts étaient si gourds qu’il transformait invariablement valses, mazurka ou fugues en  marches funèbres dont le rythme aurait disparu...

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