Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Presquevoix...

Archives
11 mai 2010

L’assurance

Ils ont pris une assurance – 4 % du montant du billet – et il sont au guichet SNCF pour savoir s’ils peuvent être remboursés : l’une des personnes chez qui ils devaient se rendre est malade. Le guichetier, avec une pointe de cynisme leur fait remarquer que les clauses de l’assurance sont tellement restrictives qu’ils ne pourraient être remboursés qu’en cas de décès et encore, le leur !  Et dans ce cas, souligne-t-il, vous n’en auriez plus besoin !

10 mai 2010

L’ex

Il lui parlait  d’elle de temps en temps mais un beau jour, il décida de la revoir.
- Marie n’a pas changé, lui avait-il dit non sans une pointe d’admiration dans la voix.
Il avait même ajouté – et ça, elle ne lui avait pas pardonné :
- Je me demande même pourquoi je l’ai quittée il y a quatre ans.

9 mai 2010

Volver

Non, rien à voir avec le film d’Almodovar, mais pourquoi ne pas essayer ce  « volver »-là ? Pour le lire,  c’est ici
Le montage est de Patrick Cassagnes et le texte de gballand.

5 mai 2010

Petite pause

Petite pause, mais de retour dimanche.

Méditation …


"Enquanto tiver perguntas e não houver respostas, continuarei a escrever" *

ou, traduit par mes bons soins :

Tant que j’aurai des questions et que je n’aurai pas de réponses, je continuerai à écrire.

* phrase de Clarisse Lispector, écrivain brésilien, (1920 – 1977), tiré du livre «  Felicidade Clandestina », écrit en 1971

4 mai 2010

Derrière le mur

       - Allez, descends ! S’impatientait sa copine.
      -     Attends ! Répliqua-t-elle sèchement, et elle continua de les épier.
Ce qu’elle voyait, c’était son amour qu’il lacérait à grands coups de couteaux. Pourquoi était-elle tombée amoureuse de ce dragueur des cités ? Elle avait les larmes aux yeux mais pour rien au monde elle n’aurait arrêté de regarder la scène.
Maintenant, il se décollait de la fille et il  remontait sa braguette comme un jeune coq repus. La fille paraissait sonnée et restait collée au mur, le slip à mi-jambes. Elle allait voir ce qu’elle allait voir cette petite pute, pensa-t-elle en serrant les dents ; dès demain sa réputation serait faite.
       -  A moi je te dis ! Continuait celle qui attendait au bas du mur.
Elle descendit et lui laissa la place sur les deux bidons superposés.
        - De toutes façons c’est fini, il se l’est faite le salaud !
Lui aussi, elle allait lui régler son compte, il ne s’en tirerait pas comme ça…

PS : texte écrit dans le cadre des atelier des « impromptus littéraires »

3 mai 2010

Le thérapeute

En désespoir de cause, il s’était décidé à aller voir un thérapeute. A la quatrième séance, il se rendit compte que le thérapeute était sourd, il y a des signes qui ne trompent pas !
Pourtant il continua ses séances. Après tout, pensa-t-il, l’essentiel était qu’il l’écoute non qu’il l’entende…

2 mai 2010

La petite boîte à suicides

Vous n’avez jamais eu de petite boîte à suicides ? Vous voudriez savoir comment ça marche ? C'est ici.
Le texte est de gballand et l'illustration de Patrick Cassagnes.

1 mai 2010

La truie

Elle lui en faisait voir de toute les couleurs. Non seulement elle creusait derrière ses clôtures mais elle le narguait de son oeil torve. 9 mois que son petit jeu durait, 9 mois de négociations avec le propriétaire qui ne voulait rien entendre :
- Si je l’ enferme elle va déprimer, avait-il eu le culot de lui dire.
Il avait été très clair :
- Soit tu l’enfermes, soit elle terminera en jambons plus tôt que prévu !
Un mois plus tard, quand il la visa à la carabine de la fenêtre de sa chambre à coucher d’où il l’observait chaque jour, il n’eut aucun regret. Le POUM le fit même hurler de rire.

PS : écrit à partir du résumé d’un fait divers lu sur le site de Paris Normandie

30 avril 2010

L’ange

Hier, je rentrais tranquillement chez moi en voiture quand j’ai vu un ange qui faisait du stop. J’ai freiné pour le prendre, forcément, la curiosité.  Seulement, le poids lourd qui me suivait d’un peu trop près, lui, n’a pas pu freiner.
L’ange m’a remercié de ma gentillesse, mais avais-je vraiment envie de l’accompagner au paradis ?

29 avril 2010

l’argent

On avait sonné à la porte et, confiante, elle alla ouvrir.  Pourquoi aurait-elle dû se méfier ?  Elle habitait dans un quartier pavillonnaire calme, ses voisins étaient attentifs et venaient la voir tous les deux jours, sa fille lui téléphonait deux fois par semaine et son fils passait une fois par mois. Non, rien n’aurait pu la dissuader d’aller ouvrir et d’ailleurs, c’était l’heure du facteur. La sonnette retentit à nouveau, il faut dire qu’elle ne se déplaçait pas vite, ses varices la faisaient toujours autant souffrir malgré les bas de contention conseillés par le médecin. Elle prit la clef accrochée au clou, elle l’enfonça dans la serrure et la tourna avec difficulté, son arthrose ne s’arrangeait pas.
A peine la porte fut-elle entrouverte qu’un type la bouscula et la projeta au sol. Elle n’eut pas le temps de crier ; un bâillon lui fut posé sur les lèvres et elle fut ligotée en un tournemain. Elle tremblait de tous ses membres. S’il lui avait enlevé son bâillon, elle lui aurait dit qu’il n’y avait rien chez elle, ni argent, ni bijoux, ni argenterie, rien que des vieilleries qui n’avaient que la valeur des années qu’elles avaient passées avec elle. Si seulement elle avait pu lui expliquer. Elle entendait des portes s’ouvrir et se refermer avec un bruit infernal. Au bout d’un temps qui lui parut très long, il s’approcha d’elle et lui cria en lui enlevant son bâillon :
- Alors la vieille, il est où ton fric ?
Elle ne voulait pas le contrarier, et puis elle en avait assez de l’entendre violer sa maison, alors elle lui dit.
- La soupière dans le buffet, c’est tout ce que j’ai. Prenez-le et partez, je vous en supplie, dit-elle d’une voix tremblante. Je ne parlerai pas.
Le type la regarda en ricanant, il lui remit le bâillon, puis il partit chercher l’argent. Quand il revint il conclut :
- T’as pas menti. C’est bien, je pourrais te donner une médaille mais j’en ai pas !  Maintenant je vais te mettre dans les chiottes et t’enfermer à clef ; ça te coupera l’envie de prévenir les flics.
Puis il ajouta, la voix soudain mielleuse  :
- T’as de la chance, aujourd’hui je suis gentil !
Elle essaya de retenir ses larmes mais non, impossible, elles roulaient le long de ses joues et elle ne pouvait pas les essuyer. Avant de l’enfermer dans les toilettes, il compta, goguenard, ses maigres économies – 200 euros -  puis ils ferma la porte à clefs en lui souhaitant un bon séjour. Elle entendit le claquement de la porte de l’extérieur, puis plus rien.
Elle resta 24 heures dans les toilettes. Quand on la délivra, elle était au bord de l’épuisement.

Presquevoix...
Newsletter
8 abonnés