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7 juillet 2009

Le Gorille

Sur le blog « Je-double », un texte de G. Balland – Le gorille - illustré par P. Cassagnes ( www.sucrebleu.com )

7 juillet 2009

Mesdames, méfiez-vous de votre psy ! (gballand)

"Lors de la quatrième consultation, il m'a emmenée dans la chambre à côté du cabinet médical et nous avons eu notre première relation sexuelle. Je lui ai dit que je l'aimais. En fait, j'aimais le sauveur que j'avais devant moi. Je trouvais extraordinaire qu'un médecin comme lui puisse s'intéresser à moi. (…) "*
Question
transfert, il n'y est  pas allé de main morte, ce   psychiatre de Bergerac ! Ses efforts et son attitude  bienveillante ont porté leurs fruits, mais sans doute pas là où la patiente l'attendait…

* extrait de l'article de libération "Rapports sous ascendant psy" paru samedi 4 juillet.

6 juillet 2009

Paranoïa (gballand)

pagenas7C’était eux. Evidemment on ne pouvait être sûr de rien à travers une vitre, mais elle était persuadée qu’à gauche c’était son mari, et à droite, c’était elle, celle qui raccrochait à chaque fois qu’elle répondait au téléphone. Il avait beau jeu de lui dire qu’elle était paranoïaque. La preuve que non puisqu’ils étaient là, tous les deux, à l’arrêt de bus. Quand même, ils étaient gonflés de s’afficher comme ça, juste en bas de chez elle !
Il fallait qu’elle en ait le cœur net, qu’elle la voie de ses propres yeux, qu’elle lui parle, qu’elle lui dise son fait. Fulminante, elle se décida à passer de l’autre côté de la vitre, ressassant déjà entre ses lèvres le discours qu’elle leur servirait. Quand elle se campa face à eux, les mains sur les hanches,  prête à éructer, elle se rendit compte que l’homme n’était pas son mari. Son visage se décomposa, les mots restèrent bloqués sur ses lèvres et elle dut s’appuyer à un poteau pour ne pas tomber.
De toutes façons, elle les retrouverait, il n’y avait pas de danger qu’ils lui échappent…

PS : texte écrit à partir d’une photo gentiment prêtée par P. Cassagnes. Pour voir son site : www.sucrebleu.com

5 juillet 2009

Le boudoir (gballand)

Dans le petit boudoir de Mademoiselle, elle s’était souvent endormie de fatigue,  mais c’était il y a longtemps, quand elle jouait les chaperons à la demande de sa mère.

Maintenant, elle a 17 ans et elle se tient très droite dans le petit boudoir de Mademoiselle, car Mademoiselle l’observe sous toutes les coutures et lui dit d’une voix cérémonieuse.

- Ma petite, l’heure est venue. Ne bouge pas ! et elle s’éclipse dans un envol de frou-frou étourdissant

Elle aurait voulu l’interroger, mais Mademoiselle est pressée. Dix minutes plus tard, le visage radieux,  Mademoiselle pénètre dans le boudoir avec un homme - un lointain cousin précise-t-elle – puis elle  referme la porte sur eux.

Après un toussotement gêné, l’homme  rompt un silence devenu pesant.

- Mademoiselle m’a dit que Madame votre mère souhaitait vous voir mariée.

Elle, mariée, comment avait-on pu parler de son mariage et ne pas l’en aviser ? Elle regarde l’homme un peu rougeaud dont le col trop serré comprime la chair abondante du cou. Mon Dieu, comme il est gauche ! Et comme il est cocasse : chacune de ses inspirations semble menacer de faire sauter les boutons de son gilet guindé qui cache à grand peine un embonpoint préoccupant.

Contre toute attente il s’approche d’elle. La jeune fille recule, surprise. Il lui prend la main. Elle la lui retire brutalement. Il s’approche à nouveau. Elle se retrouve immobilisée contre le mur du boudoir, du côté opposé à la porte. Ahanant, il  plaque alors son gros corps congestionné contre le sien, si délicat, et c’est à ce moment-là qu’elle  crie ; un cri  d'effroi qui  résonne de la cave au grenier.


Quand Mademoiselle arrive, elle découvre horrifiée l’homme raide mort aux pieds de la jeune fille. Elle hurle :

- Jeanne qu’avez-vous fait ? Qu’avez-vous fait mon dieu ?

Et la jeune fille répond calmement :

- J’ai crié Mademoiselle, voilà tout.

PS : texte écrit dans le cadre de l’atelier des « impromptus littéraires »

4 juillet 2009

Faire plaisir ? (gballand )

- Fais-moi plaisir !.
- Donne-moi une bonne raison de te faire plaisir !
Il resta silencieux un instant et finit par lui dire.
- Tu es ma femme, non ?
Elle lui claqua la porte au nez. Voilà 7 ans qu’elle lui faisait plaisir sans plaisir.

PS : Ne manquez pas de regarder la bande annonce du film « Fais-moi plaisir » d’Emmanuel Mouret, vous ne le regretterez pas… Ce badinage amoureux, qui fait un  peu penser aux films de Rohmer, est infiniment drôle et léger.

3 juillet 2009

Entrée interdite (gballand)

Sur le blog « Je-double », un texte de G. Balland – Entrée interdite - illustré par P. Cassagnes ( www.sucrebleu.com )

3 juillet 2009

Mais regarde ! (gballand)

CSC_0672- Regarde-la ! Mais regarde-la, je te dis ! fit-elle à moitié hystérique.
Il ne voyait pas de quoi elle voulait parler, alors elle s’énerva.
- T’es aveugle ou quoi ? Tu  la vois pas la chauve-souris ? Elle est géniale, non ?
Il allait encore falloir qu’il s’exclame, qu’il s’extasie, qu’il s’exalte et s’il ne le faisait pas elle le lui reprocherait à coup sûr. Il en avait un peu assez de faire semblant.
Il se rendit compte que cette chauve-souris, indifférente à ce qui l’entourait, lui faisait un peu penser à lui, à ce qu’il voudrait être et ne pouvait pas être à cause d’elle…

PS : texte écrit à partir de cette photo gentiment prêtée par Pierrick. Pour voir son blog : http://croklaphoto.over-blog.com

2 juillet 2009

Canicule (gballand)

Depuis que le thermomètre ne décollait pas des  30 degrés à l’ombre Paulette, retraitée depuis 15 ans, passait ses après-midi au supermarché. Elle s’arrêtait au rayon « produits frais », installait sa chaise pliable ultra-légère dans un petit coin entre les packs de lait et commençait sa lecture de Paris Normandie.
Si jamais le chef de rayon s’avisait de lui faire une remarque, elle avait une réponse toute prête : ne connaissait-il pas le « plan canicule » ?

1 juillet 2009

La visite (gballand)

pierrick2Elle n’avait pas eu d’éducation religieuse et n’allait jamais à la messe, mais les églises lui étaient aussi indispensables que l’eau aux plantes. Ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était les livres sacrés.
Dès que son regard en effleurait les pages, elle ressentait  un orgasme mystique. Un jour, elle avait même frisé l’évanouissement en s’approchant d’un lutrin où les notes inscrites sur les portées  lui étaient apparues comme autant de larmes du Christ sur la croix.
C’est en pénétrant dans la chapelle Notre Dame du Saint Sacrement,  quatre mois plus tôt, qu’elle vit un ange qui voletait au-dessus des cierges, tout de blanc vêtu. Il lui parla longuement mais elle n’en toucha mot à personne, à quoi bon ? on l’aurait assaillie de  sarcasmes.
Depuis, elle n’était plus seule mais deux, et son corps lui paraissait de plus en plus étroit…

PS : texte écrit à partir de cette photo gentiment prêtée par Pierrick. Pour voir son blog : http://croklaphoto.over-blog.com

30 juin 2009

La forêt argentée (gballand)

Sur le blog « Je-double », un nouveau photomontage de P. Cassagnes (www.sucrebleu.com), illustré par un texte de G. Balland : La forêt argentée.

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