L’enterrement
Il était mort d’avoir eu peur. Triste destin. D’autant plus que ses funérailles eurent lieu dans la grisaille du Covid. Grand fut le vide ce jour-là, car ses amis ne se déplacèrent pas. Seuls sa femme et son fils étaient présents, mais l’un et l’autre ne se parlaient plus depuis longtemps.
Dans l’église, lorsque le curé eut fini son homélie, les pleurs de la mère entonnèrent un chant violent. Le curé trembla, sans parler du Christ qui tomba de sa croix.
Le fils, lui, avait l’habitude de ces débordements et il ne dit rien. Mais au cimetière, debout près de sa mère, il lui dit à l’oreille.
- Je crois que père sera heureux, la mort parfois libère.
Sa mère le gifla et le curé fit semblant de ne rien voir, comme il l’avait fait tant et tant de fois avec tant de paroissiens, pardon oblige…
PS : prochain texte lundi prochain