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Presquevoix...

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9 janvier 2013

L’élève

Avant les vacances, il avait la tête dans les mains et il ne pouvait pas travailler parce qu’il était amoureux. Après les vacances, il a toujours la tête dans les mains mais il ne peut pas travailler parce qu’elle l’a abandonné…
 

8 janvier 2013

Le concert

Concert de la Nouvelle Année au Zénith : Wagner, Verdi, des ouvertures en veux-tu en voilà pour passer un moment merveilleux. C’était sans compter sur la pie de la rangée de derrière qui, non contente de lire le programme  à voix basse mais suffisamment haute pour être entendue, se permet de chantonner Wagner et Verdi. La fusiller du regard quatre fois de suite ne sert à rien, elle continue à fredonner de sa voix de fausset. Alors, quand les trompettes de Aida résonnent, mue par le souffle des vents, elle lui assène un « Taisez-vous ! », ponctué d’un « Merde » qu’elle ne peut retenir.


7 janvier 2013

Ça…

chiliÇa n’en finirait jamais de s’installer ; ça prenait même des proportions qu’elle n’avait même pas imaginées ; ça lui prenait la tête ; ça l’em… presque, mais bon, elle le gardait pour elle, le groupe, c’était sacré. Le groupe... d’ailleurs, avait-elle l’instinct groupal ? Il valait mieux dire « la communauté », c’était plus sympa. « La communauté », ça donnait envie de rêver, de s’investir, d'être soudé,  de travailler pour la réalisation d’un objectif commun. Elle en était là de ses réflexions quand une bourrasque l’obligea à s’arque bouter sur la structure en fer en éructant une farandole de « putain » qui la libéra momentanément de ses pensées…

 

 

PS : photo prêtée par R.B.

6 janvier 2013

Bonne année !

En ce matin du premier janvier, il était entré dans le café en leur souhaitant à tous une joyeuse année. Juste après, il avait ajouté : Et un Ricard, pour me remettre du Réveillon !

5 janvier 2013

Le design

IMG_0386« Pas mal ce design, hein ? », lui avait-il dit en montrant du doigt la vitrine.

Elle avait bougonné un « ouais ouais... » et puis elle s’était campée devant une autre vitrine.

C’était bizarre, à chaque fois qu’il aimait quelque chose, elle prenait un malin plaisir à le lui détruire ou à faire l’indifférente. Un jour, il le lui dirait, un jour...

 

PS : photo prise par C. P. à Venise en novembre 2012

4 janvier 2013

Le vide grenier

Pour ce nième vide-grenier du quartier elle avait sorti tous ses rossignols, notamment un service à café abominablement laid que sa grand-mère avait acheté, 30 ans plus tôt, à l’un des nombreux marchands ambulants qui passaient dans le village.

Depuis son décès, elle l’avait précieusement gardé, comme une relique, mais il était temps de s’en débarrasser ; la période de deuil était passée.

Quand elle l’installa sur le stand, elle ne put s’empêcher de répéter à plusieurs reprises « Mon Dieu qu'il est moche ! ». Elle détestait au plus haut point le liseré vert olive souligné par une nervure dorée du plus mauvais effet. A 8 heures pile, le stand était prêt et la foire ouvrait ses portes. A 8 heures 05, sa première cliente arrivait sur son stand et elle se précipita sur le service à café.

- Combien ? lui dit-elle.
- 10 euros, répondit-elle un peu gênée, tout en se demandant si le prix n’était pas excessif.


Mais la cliente ne marchanda pas. Elle lui donna les 10 euros et arbora un sourire satisfait en se saisissant du paquet.

3 janvier 2013

Prospection

Il avait une technique imparable avec les prospecteurs téléphoniques : dire le contraire de ce qu'ils attendaient.
Il était donc retraité quand ils voulaient des actifs, locataire quand ils cherchaient des propriétaires, plus de quarante ans, quand l’étude s’adressait à des moins de quarante. Une fois même, il s'était déclaré veuf car ils voulaient des célibataires... sa femme n’avait pas apprécié la plaisanterie.

 

2 janvier 2013

La carte de vœux

Son neveu lui avait encore envoyé ses vœux de bonne année, quelle plaie, elle en était encore quitte pour une carte ! Elle se mit au travail sur la table de la salle à manger débarrassée des vestiges du repas. Elle alla chercher sa carte de vœux, sa règle, son crayon à papier, son stylo noir, sa gomme et elle se mit au travail comme l’élève studieuse qu’elle n’avait jamais été.

La langue entre les lèvres, elle s’appliquait à tracer les lignes qui lui permettraient d’écrire les traditionnels vœux de fin d’année recopiés consciencieusement d’une année sur l’autre : « Cher Marc, merci de tes vœux, reçois en retour les miens, et surtout une bonne santé. Grosses bises. Monique »

Une fois son prénom écrit, elle effaça les traits au crayon du mieux qu’elle le pût. Elle donna un dernier petit coup de gomme, pour la forme, puis elle contempla l’ensemble avec un sourire satisfait. Oui, c’était du bel ouvrage. Elle espérait juste que l’année prochaine, il oublierait de lui envoyer ses vœux…

PS : texte posté en 2009, mais je ne boude pas mon plaisir et le remets à nouveau en ligne, au cas où il y aurait de nouveaux lecteurs :)

31 décembre 2012

Les nains

PT023048Ils attendaient  à la queue leu leu, disciplinés, quand elle s’est arrêtée pour les photographier. Ils ont été si sages qu’elle les a remerciés. Blanche Neige, elle, semblait faire la tête, là-bas, au fond. Elle a su plus tard qu’elle n’aimait guère les photos.


- Rapport avec sa mère ! Ont dit mystérieusement les nains.


Avant de partir, elle les a tous salués et a eu un petit mot particulier pour Grincheux, à qui elle a glissé, au creux de l’oreille, que son mari lui ressemblait un peu. Il a souri, chose rare.


Son mari, lui, a dit un mot à Blanche Neige. Qu’a-t-il bien pu lui raconter ? Qu’elle se regardait tellement dans son miroir qu’il avait dû faire faire une deuxième salle de bain ? Il en était bien capable…

PS : texte écrit à partir d’une photo de C.V. prise à Murano, en novembre 2012
PS 1 : voici la vraie blanche Neige

PS 2 : le prochain texte sera posté le deux janvier. Bon courage pour le Réveillon ;)

30 décembre 2012

Le calendrier

Pour Noël sa voisine de 85 ans – croyant certainement bien faire – lui avait offert un calendrier, mais pas n’importe lequel. Calendrier qu’elle avait assorti d’un petit mot dont les lettres, tracées péniblement de sa main rongée par l’arthrose, disaient : « vous choisirez celui que vous préfèrerez. A votre âge, il ne fait pas bon être seule. Joyeux Noël ».
Elle n’avait toujours pas remercié sa voisine. Elle hésitait encore sur la façon de le faire…


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