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Presquevoix...
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3 novembre 2009

L'épilation (gballand)

Elle lui avait demandé d'épiler son menton où quelques poils blancs poussaient avec vigueur.
- Ah non, je ne suis pas esthéticienne, essaya-t-il de se justifier tout en sachant qu'elle ne lâcherait pas prise facilement.
- Dégonflé, lui rétorqua-t-elle, tu t'es toujours dégonflé pour tout !
Il préféra ne rien répondre. La pince à épiler attendait sagement sur la table de nuit, près du lit aux barreaux en fer. Il la prit et commença son office. Au premier poil, sa main trembla et il saisit un petit bout de peau qui rougit instantanément. Elle ne laissa échapper aucun cri.

23 octobre 2009

Les cèpes (gballand)

C_pes2Elle voulait absolument avoir trouvé les  plus gros, comme d’habitude. Il avait beau se défendre :
- Je te dis que c’est moi, merde ! Le premier, il était à peine caché sous une feuille, près du chemin des deux cèdres, quant au deuxième, il était sous les fougères,  près des bouleaux !
- Tu veux toujours avoir raison, comme si la raison était une question de sexe ! Lui asséna-t-elle comme dernier argument.
Elle possédait l’art sans pareil de faire taire les autres et lui avait l’habitude de se taire pourtant, ce jour-là, il poursuivit :
- Si ça te fait plaisir ! Pour ajouter aussitôt :
- De toutes façons bientôt, avec ce que tu as, les champignons, tu  pourras plus les voir !
Et il continua de vaquer à ses occupations comme si de rien n’était.
« Le salaud », murmura-t-elle entre ses dents, elle n’aurait jamais dû lui rapporter ce que l’ophtalmologiste lui avait dit la veille.

PS : photo de R. B.

19 octobre 2009

L’ultimatum (gballand)

Il avait tenté le tout pour le tout : « Si je dois changer de bureau, je me suicide ! ». Voilà mot pour mot ce que disait le courrier qu’il avait envoyé à la Direction. Un coup de folie. Maintenant il regrettait un peu son ardeur et appréhendait  la réponse.  Il s’était bien acheté une corde – le vendeur avait fait l’éloge de sa solidité -, il savait exactement où il l’accrocherait –  la poutre du préau était résistante, il avait pris soin de la tester une semaine plus tôt -, mais serait-il capable d’aller jusqu’au bout si cela s’avérait nécessaire ?

17 octobre 2009

La différence (gballand)

J’ai pris un amant qui ressemble beaucoup à mon mari. Finie la culpabilité. Quand je suis avec l’un, c’est comme si j’étais avec l’autre. Il y a pourtant une  différence entre mon amant et mon mari : mon amant ne me pose jamais de questions.

16 octobre 2009

Garde à vue (gballand)

Au commissariat, quand le policier - un type couperosé qui ressemblait à s’y méprendre à Brice Hortefeux - lui demanda, agressif, pourquoi il prenait des photos sous les jupes des femmes il répondit :
- Je suis chargé de faire des statistiques pour un représentant en lingerie.
Le flic ne trouva pas ça drôle. Il lui donna un méchant coup de poing dans le ventre qui le plia en deux. Il se jura que la prochaine fois il dirait simplement que ça le faisait bander.

13 octobre 2009

La lumière (gballand)

Il devait être 15 heures et ils terminaient le repas d’anniversaire dans le jardin, sous la tonnelle. Ce jour-là, la lumière était particulièrement douce et légère, caressant les objets et les gens. Il ne put s’empêcher de partager avec sa tante ce bonheur-là :
- Tu ne trouves pas qu’elle est belle, la lumière ?
- La lumière, mais quelle lumière ? Répondit-elle l’air ahuri en cherchant s’il n’y avait pas une lampe allumée.
Il n’insista pas, c’était peine perdue, sa tante n’avait jamais pu voir autre chose que les choses.

10 octobre 2009

Les analyses (gballand)

Il venait d’avoir les résultats de son analyse de sang, tout était parfait. A désespérer ! Même pas un peu de cholestérol, rien ! Il avait pourtant insisté auprès du médecin - « Vous êtes sûr, vraiment, je n’ai rien ? » - qui l’avait regardé d’un air suspicieux ! Il lui aurait bien suggéré une nouvelle analyse, une toute dernière. Peut-être le taux de PSA ? A près de 50  ans, il était temps qu’il sache à quoi s’en tenir ; mais il sentit que le médecin n’avait qu’une idée en tête : le congédier. Il ne dit rien et sortit du cabinet sans le saluer. Ce type était un incompétent. La semaine prochaine il irait  voir un autre médecin…

9 octobre 2009

Le tatouage (gballand)

- Mais qu’est-ce qui vous prend ? Lui dit-t-elle énervée.
Il rougit violemment et répondit :
- Rien, je voulais juste voir.
Il y en avait eu tellement d’autres avant lui qui s’étaient aventurés pour voir : des blonds, des bruns, des laids, des beaux, des sans charme, des avec charme... Ils voulaient tous voir ce tatouage qui plongeait jusqu’à la naissance de ses seins.  Elle se l’était fait faire chez un tatoueur de la rue Maublanc.
Deux heures à rester immobile, mais elle le ne le regrettait pas. Elle ne comptait plus les yeux qui avaient dévoré son décolleté. Elle adorait les rappeler à l’ordre en leur soulignant leur audace. Un jour, peut-être trouverait-elle les yeux qu’elle attendait…

7 octobre 2009

On (gballand)

Il se trouvait des excuses pour tout. S’il n’y arrivait pas, c’était toujours de la faute des autres, des choses ou du destin. Il n’avait jamais été responsable de rien, il n’y était pour rien.
Si on lui avait laissé le temps, si on lui avait  expliqué, si on l’avait compris, si on l’avait accompagné, si on l’avait aimé, si on l’avait… sa vie aurait changé. Si, si et si  n’ont jamais fait la vie mais il ne changeait pas d’avis. On l’avait écarté, on l’avait brimé, on l’avait contraint. On lui en voulait : et comment pouvait-il lutter contre  ON ?

5 octobre 2009

Comment mettre fin au stress ? (gballand)

J’ai trouvé hier comment ne plus être stressée en cours. Cela semble simple, tout au moins la publicité l’assure. Il s’agit d’une huile essentielle qui contient un anti-stress naturel. On la vaporise dans la pièce - dans la salle de classe en ce qui me concerne – et hop, le tour est joué. C’est le Dr Goëb qui le dit, alors… Et lorsque les vertus apaisantes des merveilleuses essences auront fait leur effet, non seulement je ne serai plus stressée, mais les élèves non plus ; et s’ils s’assoupissent, ce n’est pas grave, au contraire. Je me demande d’ailleurs si je ne devrais pas prendre deux flacons, au cas où, parce que dans la classe à laquelle je pense, il y  a quand même 23 élèves, ce ne serait pas de trop…

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