Le vide
Elle lisait et relisait pour combler un vide qui ne se comblait jamais. A cinquante ans, elle décida de ne plus lire, mais elle s’approcha si près du gouffre qu’elle fut aspirée par le vide…
Elle lisait et relisait pour combler un vide qui ne se comblait jamais. A cinquante ans, elle décida de ne plus lire, mais elle s’approcha si près du gouffre qu’elle fut aspirée par le vide…
Pour son anniversaire, sa mère lui avait offert des chrysanthèmes. Elle l’avait remerciée de sa délicate attention, mais elle avait ajouté.
- Des chrysanthèmes, ça fait un peu cimetière, non ?
Sa mère lui avait répondu, péremptoire, qu’un anniversaire c’était un peu comme un avant-goût du cimetière, surtout à leurs âges, et que de toute façon, il fallait apprivoiser la mort. Une hygiène de vie, en somme.
On a marché sur la lune ! Le monde entier pouvait s’écrouler, peu lui importait, il y avait Tintin, Milou, et lui.
Onze ans plus tard, Tintin et Milou avaient disparu. Dans la lune, par contre, il y était souvent, même si parfois il cherchait un endroit où il pourrait poser pied…
PS : texte écrit à partir de cette photo prise par C. V.
Quand il avait volé le sac de la vieille, il avait couru aussi vite que sa grande taille le lui permettait. Seulement, il avait ouvert la bouche et son dentier était tombé. Pas le temps de le ramasser, on était déjà à ses trousses. Une semaine plus tard, la police lui rapportait son dentier. En échange, il dut mettre des menottes…
Ce petit mot d’excuse authentique qu’un élève du lycée a envoyé par mail, à son professeur principal, est un modèle du genre. En dehors d’une orthographe libérée de son « carcan », on pourra noter l’utilisation de l’énumération et de la polysyndète qui donnent à ce message une saveur certaine :
« Je ne pourrai pas assister au BAC blanc ce lundi 20 puisque il m'ai très difficile de me déplacer, mais également car je suis atteint d'une conjonctivite et d'une ottite et également parce que la voiture de mon père est en panne. Mon certificat médical a déjà été donné à M. E. »
Il y en a sur qui le sort s’acharne !!!
C’était un bavard intarissable. Quand il mangeait à la cantine, tous les sujets étaient passés en revue : sa femme, ses enfants, ses loisirs, son travail, ses maladies, ses lectures, ses films préférés... Jusqu’au jour où l’une de ses collègues lui fit remarquer qu’elle ne pourrait imaginer pire punition que de rester bloquée dans le même ascenseur que lui…
Quand son chef de service s’approchait d’elle, elle retenait sa respiration. La dernière fois, surpris, il lui avait demandé pourquoi elle parlait toujours du nez : est-ce qu’elle avait un problème ?
Comment lui dire que le problème, c’était lui. Il lui restait bien une dernière solution : laisser traîner ce livre sur son bureau…
Quand elle l’avait vue, elle l’avait adorée ; quand elle l’avait essayée, elle avait fermé les yeux et quand elle l’avait achetée, elle avait douté. Le jour où elle l’avait mise pour la première fois – pour le cocktail des de la Martinière de Gironcourt - elle s’était longuement regardée dans la glace et avait failli l’enlever. Maintenant, c’était simple, elle la détestait ; ou peut-être était-ce elle qu’elle détestait ?
La dernière fois qu’elle était allée voir sa mère en maison de retraite, celle-ci ne l’avait pas reconnue et l’avait appelée Maurice à plusieurs reprises. Elle en avait été fort troublée. Maurice ! Se masculinisait-elle à ce point ?