Un métier de chien
La dernière fois que la femme agressive au labrador noir était venue la voir, elle avait terminé la consultation vétérinaire en répétant tout bas « Pauvre bête, pauvre bête, pauvre bête… » Et, le soir, en rentrant chez elle, elle avait dit à son compagnon.
- Quel métier de chien, il y a des maîtres qui leur mènent la vie dure à ces pauvres bêtes ! Ces maîtres débiles, j’aurais presque envie de les flinguer.
Lui n’avait pas répondu et elle avait continué.
- C’est comme les parents, d’ailleurs, j’aurais envie de les flinguer quand ils mènent la vie dure à leurs enfants. C’est peut-être pour ça que je n’ai pas voulu d’enfants, ni de conjoint, j’ai trop souffert enfant.
Là, son épagneul avait répondu en aboyant, ce qui était rare.
- Je comprends que tu aboies Syrus, mais tu sais moi, au moins, quand j’étais enfant, je pouvais parler alors que le pauvre labrador noir, lui, il ne peut rien dire à sa maîtresse sadique. Toi non plus d’ailleurs, mais toi et moi, c’est autre chose, non ?
Et l’épagneul était immédiatement venu s’allonger à ses pieds.
PS : prochain texte, samedi.