Le trapèze
Ce n’était pas difficile, il fallait juste qu’elle tienne. Faire attention aux bras, aux mains, sans oublier la tête qui parfois se laissait distraire et pouvait lâcher sans prévenir. La dernière fois, elle avait juste pensé à lui et la bobine s’était dévidée à toute allure.
Quand elle avait rouvert les yeux, une série de visages était penchés au-dessus d’elle. Elle leur avait assuré que tout allait bien, qu’elle allait se reposer, rentrer chez elle et que dès le lendemain, tout rentrerait dans l’ordre. Seulement, la nuit qui avait suivi sa chute, elle avait fait un cauchemar. Elle voltigeait, faisait une figure, puis deux, mais le porteur ne la rattrapait pas, exprès, et le porteur : c’était lui.
Elle s’était réveillée en hurlant. Il avait essayé de la calmer, en vain. Elle l’avait même traité de « salaud », il n’avait pas compris…
PS : texte écrit à partir de cette photo prêtée par R. B.