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6 mai 2007

Liberté

En cette fin de période d’élection présidentielle, concrétisée par le vote suprême du 6 mai, où  notre rôle de citoyen a été mis en exergue mais où les méthodes utilisées par certains candidats - que je ne citerai pas -  avaient des accents de propagande et de désinformation, il n'est pas inutile de lire ce texte brillant d'Octave Mirbeau, écrit en 1888 :

"La grève des électeurs

Une chose m'étonne prodigieusement - j'oserai dire qu'elle me stupéfie - c'est qu'à l'heure scientifique où j'écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu'un ou de quelque chose. Quand on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène n'est-il pas fait pour dérouter les philosophies les plus subtiles et confondre la raison ?

Où est-il le Balzac qui nous donnera la physiologie de l'électeur moderne ? Et le Charcot qui nous expliquera l'anatomie et les mentalités de cet incurable dément ? Nous l'attendons.

Je comprends qu'un escroc trouve toujours des actionnaires, la Censure des défenseurs, l'Opéra-Comique des dilettanti, le Constitutionnel des abonnés, M. Carnot des peintres qui célèbrent sa triomphale et rigide entrée dans une cité languedocienne ; je comprends M. Chantavoine s'obstinant à chercher des rimes ; je comprends tout. Mais qu'un député, ou un sénateur, ou un président de République, ou n'importe lequel, parmi tous les étranges farceurs qui réclament une fonction élective, quelle qu'elle soit, trouve un électeur, c'est-à-dire l'être irrêvé, le martyr improbable, qui vous nourrit de son pain, vous vêt de sa laine, vous engraisse de sa chair, vous enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en échange de ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pied au derrière, quand ce n'est pas des coups de fusil dans la poitrine, en vérité, cela dépasse les notions déjà pas mal pessimistes que je m'étais faites jusqu'ici de la sottise humaine, en général, et de la sottise française en particulier, notre chère et immortelle sottise, ô chauvin !

Il est bien entendu que je parle ici de l'électeur averti, convaincu, de l'électeur théoricien, de celui qui s'imagine, le pauvre diable, faire acte de citoyen libre, étaler sa souveraineté, exprimer ses opinions, imposer - ô folie admirable et déconcertante - des programmes politiques et des revendications sociales ; et non point de l'électeur « qui la connaît » et qui s'en moque, de celui qui ne voit dans « les résultats de sa toute-puissance » qu'une rigolade à la charcuterie monarchiste, ou une ribote au vin républicain. Sa souveraineté à celui-là, c'est de se pocharder aux frais du suffrage universel. Il est dans le vrai, car cela seul lui importe, et il n'a cure du reste. Il sait ce qu'il fait. Mais les autres ?

Ah ! oui, les autres ! Les sérieux, les austères, les peuple souverain, ceux-là qui sentent une ivresse les gagner lorsqu'ils se regardent et se disent : « Je suis électeur ! Rien ne se fait que par moi. Je suis la base de la société moderne. Par ma volonté, Floquet fait des lois auxquelles sont astreints trente-six millions d'hommes, et Baudry d'Asson aussi et Pierre Alype également. » Comment y en a-t-il encore de cet acabit ? Comment, si entêtés, si orgueilleux, si paradoxaux qu'ils soient, n'ont-ils pas été, depuis longtemps, découragés et honteux de leur œuvre ? Comment peut-il arriver qu'il se rencontre quelque part, même dans le fond des landes perdues de la Bretagne, même dans les inaccessibles cavernes des Cévennes et des Pyrénées, un bonhomme assez stupide, assez déraisonnable, assez aveugle à ce qui se voit, assez sourd à ce qui se dit, pour voter bleu, blanc ou rouge, sans que rien l'y oblige, sans qu'on le paye ou sans qu'on le soûle ?

À quel sentiment baroque, à quelle mystérieuse suggestion peut bien obéir ce bipède pensant, doué d'une volonté, à ce qu'on prétend, et qui s'en va, fier de son droit, assuré qu'il accomplit un devoir, déposer dans une boîte électorale quelconque un quelconque bulletin, peu importe le nom qu'il ait écrit dessus ?.... Qu'est-ce qu'il doit bien se dire, en dedans de soi, qui justifie ou seulement qui explique cet acte extravagant ? Qu'est-ce qu'il espère ? Car enfin, pour consentir à se donner des maîtres avides qui le grugent et qui l'assomment, il faut qu'il se dise et qu'il espère quelque chose d'extraordinaire que nous ne soupçonnons pas. Il faut que, par de puissantes déviations cérébrales, les idées de député correspondent en lui à des idées de science, de justice, de dévouement, de travail et de probité ; il faut que dans les noms seuls de Barbe et de Baïhaut, non moins que dans ceux de Rouvier et de Wilson, il découvre une magie spéciale et qu'il voie, au travers d'un mirage, fleurir et s'épanouir dans Vergoin et dans Hubbard des promesses de bonheur futur et de soulagement immédiat. Et c'est cela qui est véritablement effrayant. Rien ne lui sert de leçon, ni les comédies les plus burlesques, ni les plus sinistres tragédies.

Voilà pourtant de longs siècles que le monde dure, que les sociétés se déroulent et se succèdent, pareilles les unes aux autres, qu'un fait unique domine toutes les histoires : la protection aux grands, l'écrasement aux petits. Il ne peut arriver à comprendre qu'il n'a qu'une raison d'être historique, c'est de payer pour un tas de choses dont il ne jouira jamais, et de mourir pour des combinaisons politiques qui ne le regardent point.

Que lui importe que ce soit Pierre ou Jean qui lui demande son argent et qui lui prenne la vie, puisqu'il est obligé de se dépouiller de l'un, et de donner l'autre ? Eh bien ! non. Entre ses voleurs et ses bourreaux, il a des préférences, et il vote pour les plus rapaces et les plus féroces. Il a voté hier, il votera demain, il votera toujours. Les moutons vont à l'abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n'espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit.

Ô bon électeur, inexprimable imbécile, pauvre hère, si, au lieu de se laisser prendre aux rengaines absurdes que te débitent, chaque matin, pour un sou, les journaux grands ou petits, bleus ou noirs, blancs ou rouges, et qui sont payés pour avoir ta peau ; si, au lieu de croire aux chimériques flatteries dont on caresse ta vanité, dont on entoure ta lamentable souveraineté en guenilles, si, au lieu de t'arrêter, éternel badaud, devant les lourdes duperies des programmes ; si tu lisais parfois, au coin de ton feu, Schopenhauer et Max Nordau, deux philosophes qui en savent long sur tes maîtres et sur toi, peut-être apprendrais-tu des choses étonnantes et utiles. Peut-être aussi, après les avoir lus, serais-tu moins empressé à revêtir ton air grave et ta belle redingote, à courir ensuite vers les urnes homicides où, quelque nom que tu mettes, tu mets d'avance le nom de ton plus mortel ennemi. Ils te diraient, en connaisseurs d'humanité, que la politique est un abominable mensonge, que tout y est à l'envers du bon sens, de la justice et du droit, et que tu n'as rien à y voir, toi dont le compte est réglé au grand livre des destinées humaines.

Rêve après cela, si tu veux, des paradis de lumières et de parfums, des fraternités impossibles, des bonheurs irréels. C'est bon de rêver, et cela calme la souffrance. Mais ne mêle jamais l'homme à ton rêve, car là où est l'homme, là est la douleur, la haine et le meurtre. Surtout, souviens-toi que l'homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu'en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu'il ne te donnera pas et qu'il n'est pas, d'ailleurs, en son pouvoir de te donner. L'homme que tu élèves ne représente ni ta misère, ni tes aspirations, ni rien de toi ; il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens. Pour te réconforter et ranimer des espérances qui seraient vite déçues, ne va pas t'imaginer que le spectacle navrant auquel tu assistes aujourd'hui est particulier à une époque ou à un régime, et que cela passera. Toutes les époques se valent, et aussi tous les régimes, c'est-à-dire qu'ils ne valent rien. Donc, rentre chez toi, bonhomme, et fais la grève du suffrage universel. Tu n'as rien à perdre, je t'en réponds ; et cela pourra t'amuser quelque temps. Sur le seuil de ta porte, fermée aux quémandeurs d'aumônes politiques, tu regarderas défiler la bagarre, en fumant silencieusement ta pipe.

Et s'il existe, en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t'aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n'accordes jamais qu'à l'audace cynique, à l'insulte et au mensonge.

Je te l'ai dit, bonhomme, rentre chez toi et fais la grève. "

5 mai 2007

6 Mai 2007 : couronnement de Nicolas premier ?

Il semblerait que les sondages annoncent que 53 % des français souhaitent voter pour M. Sarkozy :

Etonnant de penser que 53 % des français croient, sans rire, que M. Sarkozy va créer une "République irréprochable", alors que l'acquisition de son appartement de Neuilly, île de la Jatte, a été faite dans des conditions particulièrement opaques et qui laissent peu de doute sur son manque de moralité...
Etonnant de penser que 53 % des français croient, sans rire, que M. Sarkozy va ramener le plein emploi alors que jusqu’ici le gouvernement auquel il participait n’a rien ramené du tout en matière d’emplois…
Etonnant de penser que 53 % des français croient, sans rire, que les baisses d’impôts proposées vont changer leur vie alors que 50 % des français qui travaillent ou sont retraités ne sont pas imposables !
Etonnant de penser que 53 % des français croient, sans rire, que M. Sarkozy va réduire le déficit public alors qu’il annonce de nombreuses baisses d’impôts, la suppression de nombreux droits de successions, des aides supplémentaires aux chefs d’entreprise…
Etonnant de penser que 53 % des français croient, sans rire, que ses propositions d’accès à la propriété vont révolutionner leurs conditions de vie, alors qu’une grande partie des français qui ont les plus bas salaires accèdent déjà difficilement à la location, pour la simple raison que la construction sociale a été réduite sous Chirac I et Chirac II !
Etonnant de penser que 53 % des français croient sans rire, que M. Sarkozy va changer l’école alors que ses propositions principales se limitent à instituer des études surveillées, diminuer le nombre de professeurs (départs à la retraite non remplacés) et donner aux familles la possibilité de choisir l’école de leur enfant.
Etonnant de penser, finalement, que 53 % français se moquent complètement de leur environnement puisque la principale politique écologique de M. Sarkozy consiste essentiellement à renouveller le parc nucléaire français.
Les bonimenteurs ont encore de beaux jours... hélas, l’épreuve de la réalité risque de provoquer une RUPTURE dans la société française !

3 mai 2007

La France Présidente ?

Quel pur moment de jouissance, lorsque Madame Royal annonce à M. Sarkozy qu’elle réformera aussi… le régime spécial dont il bénéficie… Stupeur de ce dernier qui ne peut imaginer un instant que l’on osera toucher à ses acquis, lui qui, pourtant, fustige les acquis des autres et ne se prive pas de vouloir les modifier ( les régimes spéciaux des cheminots notamment ! ). Mais il est vrai que les acquis des autres sont toujours mal acquis !

Hier, en écoutant M. Sarkozy annoncer calmement que dorénavant, les RMISTES allaient devoir justifier de leur grasse allocation de 440, 86 euros par mois (pour une personne seule sans enfant) en travaillant, je me suis interrogée sur la façon dont ces mêmes RMISTES feraient pour trouver un VRAI travail ? Où trouveront-ils le temps et l’énergie ?

Quand je songe que M. Chirac, membre de droit du conseil constitutionnel après son départ de la Présidence, touchera en sus de ses nombreuses retraites* – une modique rémunération de 12 000 euros par mois à vie à condition qu’il siège une fois par mois à ce même conseil… je me dis qu’il y a vraiment deux poids deux mesures ! Peut-on encore parler de Démocratie lorsque les personnes élues par le peuple et qui le représentent sont les seules à voter leurs augmentations et leurs retraites alors que les autres se serrent la ceinture ? Cherchez l’erreur.

Madame Royal, au contraire de M. Sarkozy, a un discours qui laisse à penser qu’elle va changer cette donne « Monarchique » - qui garantit l’inertie du citoyen -  en vrai donne « Démocratique », où chacun sera en mesure de participer. J’espère simplement que ce programme aura de beaux lendemains...

* le montant total des retraites cumulées de M. Chirac sera de 30 000 euros par mois.

2 mai 2007

Les leçons de Mai 68 et le discours de M. Sarkozy

68

Le ridicule ne tue pas, dommage ! M. Sarkozy a souligné lors de son discours à Paris que « L'héritage de mai 1968 a introduit le cynisme dans la société et dans la politique. Voyez comment le culte de l'argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portées par les valeurs de mai 1968 "

Les slogans suivants, écrits sur les murs, en Mai 1968, semblent pourtant loin du cynisme et du culte de l’argent roi dont parle M. Sarkozy.
Mais on peut bel et bien constater, hélas, que ce qu’ils dénoncent est toujours d’actualité !

L’imagination prend le pouvoir ( On est loin du populisme manipulateur et cynique de M. Sarkozy)
Consommez plus, vous vivrez moins ( Un vibrant appel  à la décroissance dès 68. Le  contraire, donc, de la politique de folle croissance prônée par M. Sarkozy qui est plutôt du côté de l’irresponsabilité avec un slogan du genre « consommez plus et on s’occupera de  la planète plus tard ! » Qui a dit cynisme ?)
Je décrète l’état de bonheur permanent ( M. Sarkozy lui divise pour régner, n’est-ce pas cynique et calculateur ?)
L'action ne doit pas être une réaction mais une création ( Le programme de M. Sarkozy, lui, atteint le degré 0 de la création !)
Êtes-vous des consommateurs ou bien des participants ? ( Un vibrant appel à l’intelligence… M. Sarkozy nous préfère en consommateurs non participants, soumis à la pub et aux médias à sa botte.)
"Amnistie : acte par lequel les souverains pardonnent le plus souvent les injustices qu'ils ont commises." (Ambrose Bierce) ( Ça ne vous rappelle pas l’histoire d’un certain Chirac  et de ses petits arrangements avec la justice : où est le cynisme ? )
Il est douloureux de subir les chefs, il est encore plus bête de les choisir. ( Certes, Sarkozy 5 ans, c’est une   souffrance dont on doit se remettre difficilement ! A voir… )
Evidemment, en étudiant d’un peu plus près ces slogans, on comprend la diatribe de M. Sarkozy contre Mai 68. Et, c
omme le signale le Canard enchaîné du 2 mai, tout ceci n'est finalement que pure stratégie : la dénonciation de Mai 68 permet à M. Sarkozy de rassembler l'électorat du Front National et l'électorat de l'UMP, tous deux sensibles  aux valeurs de l'ordre et de l'autorité à l'école !

1 mai 2007

Sa naissance mouvementée explique son besoin forcené de reconnaissance

escargotSa naissance mouvementée explique son besoin forcené de reconnaissance ; car il eut deux mamans : sa maman et son papa. Dans le cas qui nous préoccupe, Antoine, ce « détail » eut une importance non négligeable. La détermination sexuelle est-elle si importante, me direz-vous ? Ah, si seulement nous ressemblions tous aux escargots, ces  mollusques hermaphrodites pulmonés à sang froid ! On s’accouplerait pour échanger nos spermatozoïdes et on serait tous, en un même élan, affectés à la ponte ! Plus de père, plus de mère, plus de différences sexuelles.
En ce qui concerne Antoine, ses parents n’étant point des gastéropodes, nous pouvons imaginer que ce papa, devenu maman, lui fit comprendre, lorsqu’il fut en âge de faire des comparaisons, que rien n’allait de soi, que dans sa famille il y avait eu des mutations sexuelles inhabituelles qui avaient perturbé l’équilibre traditionnel des sexes.
Antoine ne fit jamais de reproches à ses mamans – leur culpabilité les rendaient excessivement prévenantes - mais dès l’âge de sept ans, l’âge de raison, il déraisonna. D’abord de petites choses qui firent rire ses mamans, mais du rire, elles passèrent vite à l’exaspération, de l’exaspération à la peur, pour finalement en arriver à l’acceptation. Antoine serait toujours un « original », comme on appelle les incontrôlables, un « original » non dangereux, mais qui essaya par tous les moyens d’avoir tous les regards fixés sur lui.
A 20 ans, Antoine devint le plus jeune éleveur d’escargots de France ; à 21 ans, il obtint la médaille de la reproduction ; à 24 ans,  son humeur devint instable et il brûla incidemment son élevage modèle en voulant immoler son voisin qui l’avait traité de « gastéropode » ; à 25 ans il se lança dans l’art et fit des tags sur tout ce qui bougeait à Paris et en banlieue, il était d’ailleurs connu sous le pseudonyme de « l’Escargot » - c’est ainsi qu’il signait ses œuvres - et faisait la une de tous les médias. Mais soudain, à 26 ans, pour une raison indéterminée, un mal mystérieux commença à le ronger. Il devint mélancolique, évita de sortir - car de temps à autre il ne pouvait s’empêcher de laisser échapper de sa bouche des filets de bave peu propices au lien social - se referma dans sa coquille et sa vie devint un enfer… jusqu’au jour où – après avoir lu un article dans un journal laissé par hasard sur le siège du métro - il découvrit le tantrisme ! Et maintenant, entre védas et mantras, il se consacre à la recherche du « SOI » dans un ashram indien de la vallée du Gange.

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