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Presquevoix...
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20 mai 2007

C’est pour ton bien !

"C'est pour ton bien",  de Alice Miller, devrait sans nul doute être lu et relu par tous les parents et  éducateurs, et même par notre Président de la République, lui qui se targue d’éduquer tous les élèves avec la lettre d’adieu de Guy Môquet*… L’extrait de ce livre que je vous propose ci-dessous, pose le problème de l’éducation et de ce qui la sous-tend. Sommes-nous conscients que nos conseils pour l’éducation des enfants trahissent souvent nos besoins d’adultes ?
« Parmi ces besoins, il faut compter : premièrement, le besoin inconscient de reporter sur un autre les humiliations que l’on a soi-même subies dans le passé ; deuxièmement, le besoin de trouver un exutoire aux affects refoulés ; et troisièmement, celui de posséder un objet vivant disponible et manipulable ; quatrièmement, celui de conserver sa propre défense, c’est à dire de préserver l’idéalisation de sa propre enfance et de ses propres parents, dans la mesure où la valeur de ses propres principes d’éducation doit confirmer celle des principes parentaux ; cinquièmement la peur de la liberté ; sixièmement, la peur de la réémergence du refoulé que l’on retrouve chez son propre enfant et qu’il faut à nouveau combattre chez lui, après l’avoir tué en soi, septièmement et pour finir, la vengeance pour les souffrances endurées… »

* http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-911007,0.html

19 mai 2007

La culpabilité

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17 mai 2007

L’Humanité comme un baume…

M. Jacques Chaline, paléontologue  s’est penché sur l’évolution probable de l’homme et nous dit que celui-ci devient de plus en plus grand, que son petit orteil risque de disparaître avec le temps  et que ses mâchoires rétrécissent de plus en plus. Ces évolutions, l’air de rien, m’obligent à repenser la place de mes contemporains, et la mienne a fortiori, dans le contexte de notre Humanité (entendue à partir de l’apparition de l’homme sur terre) qui existe depuis quelques deux millions et demi d’années !
Finalement, tout bien considéré – et cela m’apaise - l’accès de M. Sarkozy à la Présidence de la République n’est qu’un tout petit accident de « rien du tout », un ongle incarné que l’Humanité oubliera rapidement …même si M. Sarkozy se plaît à faire la roue dans  le parc de l’Elysée…! Vanité, tout est vanité…

16 mai 2007

Le fanatisme serait-il le symptôme d'une quête de la virilité qui ne peut aboutir ?

Dans un article publié il y a assez longtemps dans le Nouvel Observateur, Catherine David analysait le problème du fanatisme sous l’angle de la psychanalyse et paraphrasait la citation de Simone de Beauvoir en disant : « On ne naît pas homme on le devient ». Selon elle, la virilité, comme la féminité, n’est pas donné mais c’est une conquête et « l’homme maudit le désir que les femmes lui inspirent. Pourquoi ? Parce qu’il ne le contrôle pas. »
Elle rappelle que le fanatique n’a pas besoin de Dieu, mais d’un héros, d’un chef de meute. Quelle obscure servitude l’homme porte-t-il en lui pour  remettre ainsi sa liberté – de façon aveugle - entre les mains d’un chef qui le guidera jusqu’à la mort, parfois ?
C. David souligne que la méfiance à l’égard des femmes est la chose au monde la mieux partagée. Elle nous en donne un exemple – parmi les multiples exemples qui auraient pu être choisis - avec la prière du matin que se répètent les juifs orthodoxes : « Je te remercie, mon Dieu, de ne pas m’avoir fait naître femme. » et remarque que, de Freud à Lacan, la psychanalyse n’a fait que participer au renforcement de la prééminence masculine ( ce fameux désir de phallus qu’auraient les femmes…).
Le monde serait donc, entre autres, malade de l’homme (avec un petit h), obsédé par son déni de la femme.

Quant à moi, une chose me semble presque certaine : la foi ne guérira  l’homme ni de son impuissance, ni de ses frustrations sexuelles mais elle pourra, par contre, les conforter, voire les attiser.

14 mai 2007

Un homme libre, qu’est-ce que c’est ?

Dans un  texte sobre, publié sur le site http://www.inventaire-invention.com/textes/kaplan_hommelibre.htm,                Leslie Kaplan énumère les actes d’hommes et de femmes qui ont su faire vivre le mot liberté. Dans leurs cas, la liberté ne s’est pas payée de mots, mais s’est traduite en actes. En voici quelques extraits :

«C'est Fritz Lang qui part pour Paris le 20 juillet 1933 en sortant du bureau de Goebbels qui vient de lui offrir la direction du cinéma allemand (…)

C'est un paysan du Chambon-sur-Lignon, il y en a eu beaucoup, qui a caché un enfant juif pendant la guerre sans même se poser la question ;

  C’est un ouvrier préposé à la chaufferie à qui son chef demande d’augmenter le rythme et qui refuse, s’en va, et ne remet plus jamais les pieds dans une usine (…)

C’est Charles Cahplin qui dans chacun de ses gags va à l’encontre de la réalité opprimante, l’usine, la prison, la misère, et par dessus-tout, la bêtise, la bêtise, la bêtise (…)

C’est Hannah Arendt qui écrit Eichmann à Jérusalem et qui montre que la banalité du mal ce n’est pas que le mal est banal mais qu’il peut-être le fait de personnes complètement banales (…) »

12 mai 2007

Faut-il créer une bibliothèque vivante ?

J’ai lu un article à ce sujet il y a assez longtemps, dans libération, cela se passait à Malmö, en Suède, mais pourquoi ne pas reprendre le concept en France ? L’idée étant de créer une bibliothèque vivante afin de combattre les nombreux préjugés qui nous empêchent de vivre ensemble. On pourrait imaginer que cette bibliothèque tiendrait à la disposition de chacun une liste de personnes appartenant à  des catégories sociales « stigmatisées » dans notre société. Le livre deviendrait ainsi une « matière » vivante que nous pourrions interroger.
Il faut bien reconnaître que notre société est tellement cloisonnée que nous rencontrons souvent des gens qui font le même métier que nous et nous ressemblent étrangement… On pourrait imaginer que dans cette bibliothèque vivante, il y aurait un cheminot, un syndicaliste, un ouvrier, un cadre, un enseignant,   un grand patron, un petite patron, un chômeur, un RMISTE, un catholique, un musulman, un protestant, un athée, un aveugle, un paralysé, un sourd, un muet, une lesbienne, un homosexuel, des travailleurs immigrés originaires de pays différents… cette liste n’est bien sûr pas exhaustive.
Ces rencontres permettraient peut-être de mieux nous comprendre et d’éviter ainsi de nous laisser porter par les représentations réductrices que les principaux médias – au service du pouvoir en place - véhiculent.
Il est de notre devoir de lutter contre des représentations qui ne servent qu’à nous élever les uns contre les autres.

11 mai 2007

Travailler plus pour mourir plus vite ?

Je viens de comprendre comment cette formule magique « travailler plus pour gagner plus » règlera le problème de la dette publique ! Si les gens travaillent plus, ils vont être plus fatigués, donc ils tomberont plus souvent malades et forcément,  ils mourront beaucoup plus tôt – on sait que l’espérance de vie des ouvriers est environ de 6 ans inférieure à l’espérance de vie des cadres -, sans jamais pouvoir profiter de leur retraite, alors toutes ces retraites, eh bien, elles ne seront plus à distribuer, à part quelques pensions de reversions ici et là…
Voilà, le tour est joué ! C’est tout bénéfice pour l’Etat, mais aussi pour les chefs d’entreprise* parce que quand les gens travaillent plus en faisant des heures supplémentaires, les employeurs sont eux exonérés de charges patronales. Ce sont les mesures promises par M. Sarkozy, et finalement, les 35 heures non supprimées - mais tant décriées par M. Sarkozy - sont tout bénefice pour les entreprises !
Je vous l’accorde, cette explication est un peu cynique, mais les hommes politiques ne le sont-ils pas ? Monsieur Pasqua disait, paraît-il (c’est ce que j’ai appris dans l’excellent documentaire de Serge Moati sur la campagne électorale 2007) : « Les promesses des hommes politiques rendent les couillons heureux. »

* Il faut savoir que M. Sarkozy a comme réseau d’amis, la moitié des patrons du CAC 40. Citons ceux qui ont eu le plaisir de le congratuler et ont participé à sa petite fête au Fouquet’s : Bouygues ( TFI, telecom, travaux publics), Vincent Bolloré ( Havas, Direct TV, institut de sondages CSA, le même qui a prêté son petit youyou de 60 mètres à Nicolas Sarkozy ), Alain Minc, François Pinault, milliardaire ( Printemps, Redoute, Fnac, le Point…), Dominique Desseigne ( Président du Groupe Lucien Barrière qui compte 39 casinos en France et en Europe, 16 hôtels de luxe et plus de 80 restaurants, dont le célèbre Fouquet's à Paris ), Arnaud Lagardère (EADS, PDG de Lagardère Média : Hachette, Elle, Paris Match, télé 7 jours, Les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne, Europe I, Europe 2, RFM, Canal J…  ). La présidente du MEDEF l’a également chaleureusement félicité de sa victoire en lui adressant le message suivant : « Nous nous engageons à contribuer avec responsabilité et enthousiasme à l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour la France. »

10 mai 2007

Bientôt, vous aussi vous serez peut-être fiché génétiquement !

Le 19 mars 2003, à la demande de notre ancien ministre de l’intérieur M. Sarkozy,  la loi de sécurité intérieure a étendu le champ d’application du « FNAEG »( Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiquques : http://wwww.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/aide_aux_victimes/fiche-fnaeg) à la quasi-totalité des crimes et délits d’atteintes aux personnes et aux biens…
Un merveilleux sentiment de sécurité va s’installer en France à partir du 16 mai, car on ne peut douter que le nouveau Président de la République ne mette maintenant, pleinement en œuvre, ces outils efficaces au service de la   « société de l’ordre », qu’il révère.
Il y a quelques jours, en France, deux enfants de 8 ans et 11 ans ont échappé de justesse à ce fichage génétique*, après le vol de deux tamagoshi et de deux balles rebondissantes – payés ensuite par leur mère – dans un supermarché.
Le journal Libération du 8 mai rapporte les propos du Vice-président du Tribunal de Grande instance de Bordeaux à propos des effets du fichage sur les enfants : « Un enfant fiché risque de le traîner pendant 40 ans, soit la durée autorisée pour la conservation des ADN. Il risque aussi de ne pas pouvoir accéder à la fonction publique ou à certains autres métiers ». L’existence de cet arsenal de mesures répressives paraît digne du « Meilleur des mondes » !
Contrairement à ce qu’il a souligné lors du débat qui l’opposait à Mme Royal, M. Sarkozy sera certainement dans l’obligation de remplacer tous les fonctionnaires qui partent à la retraite car, pour gérer ce fichier qui, en cinq ans, risque de prendre des proportions inquiétantes… il faudra bien du personnel !

* Il est regrettable, cependant, de constater, qu’un certain haut "irresponsable" de l’Etat, deviendra bientôt un vénérable retraité, sans être jamais jugé pour ses malversations… et donc bien sûr, jamais fiché… Deux poids, deux mesures dans notre institution judiciaire soit disant indépendante du pouvoir exécutif !

9 mai 2007

L’élection du Président de la République au suffrage universel est-elle un leurre ?

maltete_01Pourquoi persister à faire du Président de la République un irresponsable judiciaire et politique ? L’article 42 de la Constitution de 1958 déclare que le président de la République n'est responsable que dans le cas de haute trahison.
M. Sarkozy se gardera bien de changer ce point-ci de la Constitution. Il pourra ainsi, tout comme son ancien mentor, M. Chirac, éviter d’éventuelles futures poursuites judiciaires (1). Mais gageons que si M. Sarkozy n'a pas eu à s'inquiéter le moins du monde du Parquet jusqu'à présent, il n'aura jamais à s'en inquiéter !

Monsieur Sarkozy se contentera, en toute simplicité, de renforcer son pouvoir en réduisant, selon son projet présidentiel, le rôle du premier ministre à un rôle de super-directeur de cabinet et en s’autorisant à s’expliquer devant le parlement, ce qui aujourd’hui est impossible dans la logique de séparation des pouvoirs, même si elle est très souple.
Monsieur Paul Alliès – professeur de Sciences politiques à l’université de Montpellier – compare, dans le journal libération du 7 mai, cette élection au triomphe du Bonapartisme et souligne que « M. Sarkozy résume jusqu’à la caricature, la modernisation de cette « société du 10 décembre » (2) qui fit le succès en 1848 de Napoléon le Petit ». Il ajoute, plus loin, que « « l’histoire de la cinquième République restera celle d’une accumulation progressive de puissance d’une seule autorité au prix de la dévitalisation des moindres contre-pouvoirs. » !

(1) Il est ici fait référence au lièvre soulevé par le Canard enchaîné au sujet de l’acquisition de son appartement sur l’île de la Jatte ( lire l’article très précis du nouvel Observateur à ce sujet  : http://hebdo.nouvelobs.com/p2212/articles/a337804.html ) à un prix inférieur de 15 % au prix du marché, sans parler des travaux pharaoniques d’aménagement intérieur qu’il n’a pas payés.

(2) Louis Napoléon Bonaparte a été élu le 10 décembre 1848, avec près de 75% des voix. Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851, soit 47 ans jour pour jour après le sacre de Napoléon Ier et 46 ans après la bataille d'Austerlitz, un décret dissout l'Assemblée nationale et rétablit le suffrage universel. Malgré quelques soulèvements, dans certains départements comme l'Yonne, les Basses-Alpes, le Var et le Lot-et-Garonne, vigoureusement réprimés, le coup d'État est approuvé par le peuple et le plébiscite des 20 et 21 décembre 1851 sur les nouvelles institutions reçoit une majorité d'avis favorables. En janvier 1852, une nouvelle constitution étend le mandat du président à 10 ans. ( http://fr.wikipedia.org/wiki/2_d%C3%A9cembre )

Photo de René Maltête vue sur le site : http://rene.maltete.com/main.php

8 mai 2007

Tableau de déshonneur

On connaissait les tableaux d’honneur, mais il paraît qu’en Russie, les « tableaux de déshonneur » sont à l’honneur (courrier international du 2/05/2007). Les travailleurs peu scrupuleux – corrompus, négligents, paresseux…(suivant les critères du régime en place) -  peuvent être exposés à la réprobation publique.
En Russie le retour de la « valeur travail » conduit à l’ère du soupçon. 
Voici venu le temps de l’autorité, du mérite et du travail... Si encore, notamment en Russie, le pouvoir appliquait à la gestion du gouvernement et des institutions en général les critères qu’il choisit d’appliquer au peuple lui-même ! Mais hélas, que nenni  ! Le pouvoir, comme souvent, s’exclut des règles du jeu et, par un odieux dévoiement  de la démocratie, oblige le peuple se plier à un jeu que celui-ci n’a pas choisi !
Je ne résiste pas au plaisir de citer à nouveau un extrait du texte d’Octave Mirbeau (1888). Ce texte précieux donne un éclairage particulier à ce vote du 6 mai où, le peuple français, a choisi à 53 % les valeurs « travail, mérite, ordre et nation » * : « Entre ses voleurs et ses bourreaux, il (l’électeur) a des préférences, et il vote pour les plus rapaces et les plus féroces. Il a voté hier, il votera demain, il votera toujours. Les moutons vont à l'abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n'espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »

* Sur la place de la Concorde, le 6 mai au soir, un petit patissier d’Alsace travaillant à son compte, et monté à Paris pour écouter Johnny et Sarkozy, a même dit « C’est la France du travail qui a gagné sur la France de la paresse !. » Et la France du travail, avec certainement notre patissier en tête, est allée ensuite festoyer dans la brasserie populaire du Fouquet's, sur les Champs Elysées, où le menu le moins cher est à 78 euros !

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