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1 mai 2007

Sa naissance mouvementée explique son besoin forcené de reconnaissance

escargotSa naissance mouvementée explique son besoin forcené de reconnaissance ; car il eut deux mamans : sa maman et son papa. Dans le cas qui nous préoccupe, Antoine, ce « détail » eut une importance non négligeable. La détermination sexuelle est-elle si importante, me direz-vous ? Ah, si seulement nous ressemblions tous aux escargots, ces  mollusques hermaphrodites pulmonés à sang froid ! On s’accouplerait pour échanger nos spermatozoïdes et on serait tous, en un même élan, affectés à la ponte ! Plus de père, plus de mère, plus de différences sexuelles.
En ce qui concerne Antoine, ses parents n’étant point des gastéropodes, nous pouvons imaginer que ce papa, devenu maman, lui fit comprendre, lorsqu’il fut en âge de faire des comparaisons, que rien n’allait de soi, que dans sa famille il y avait eu des mutations sexuelles inhabituelles qui avaient perturbé l’équilibre traditionnel des sexes.
Antoine ne fit jamais de reproches à ses mamans – leur culpabilité les rendaient excessivement prévenantes - mais dès l’âge de sept ans, l’âge de raison, il déraisonna. D’abord de petites choses qui firent rire ses mamans, mais du rire, elles passèrent vite à l’exaspération, de l’exaspération à la peur, pour finalement en arriver à l’acceptation. Antoine serait toujours un « original », comme on appelle les incontrôlables, un « original » non dangereux, mais qui essaya par tous les moyens d’avoir tous les regards fixés sur lui.
A 20 ans, Antoine devint le plus jeune éleveur d’escargots de France ; à 21 ans, il obtint la médaille de la reproduction ; à 24 ans,  son humeur devint instable et il brûla incidemment son élevage modèle en voulant immoler son voisin qui l’avait traité de « gastéropode » ; à 25 ans il se lança dans l’art et fit des tags sur tout ce qui bougeait à Paris et en banlieue, il était d’ailleurs connu sous le pseudonyme de « l’Escargot » - c’est ainsi qu’il signait ses œuvres - et faisait la une de tous les médias. Mais soudain, à 26 ans, pour une raison indéterminée, un mal mystérieux commença à le ronger. Il devint mélancolique, évita de sortir - car de temps à autre il ne pouvait s’empêcher de laisser échapper de sa bouche des filets de bave peu propices au lien social - se referma dans sa coquille et sa vie devint un enfer… jusqu’au jour où – après avoir lu un article dans un journal laissé par hasard sur le siège du métro - il découvrit le tantrisme ! Et maintenant, entre védas et mantras, il se consacre à la recherche du « SOI » dans un ashram indien de la vallée du Gange.

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