Ouaf
Il y a trente ans, il avait eu un ami, un vrai, le seul en qui il avait eu confiance.
Et puis un jour, cet ami l’avait trahi. Il était parti – en remuant sa queue et sans même lui adresser un regard - avec une famille qui avait un enfant du même âge que lui.
Quand son père était allé chercher Ouaf et l’avait ramené en laisse, il n’avait plus voulu lui parler. Il l’ignorait, indifférent à ces gémissements et à ses demandes d'affection, jusqu'à ce que - lassé de ce jeu - il lui pardonnât.
Il s’en souvenait encore, c’était un jour d’été, près d’un étang. Il était de bleu vêtu, comme le ciel, et le chien s'était montré si persuasif qu’il n’avait pu que céder.
C’est la première et la dernière infidélité qu’il avait pardonnée.
PS : photo prise par C.V.